Cahier du lipsor (pays basque 2010).indd - La prospective
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<strong>Cahier</strong>s <strong>du</strong> Lipsor n°15<br />
CINQUIEME PARTIE – ANALYSE D’UN SUCCES<br />
1 – Du bon usage de la <strong>prospective</strong> dans un territoire<br />
1.1 – Pourquoi (pour quoi) lance-t-on une opération de <strong>prospective</strong> ?<br />
Placé devant des choix devant affecter <strong>du</strong>rablement la vie quotidienne sur un territoire, le<br />
demandeur peut souhaiter :<br />
• communiquer de façon interactive sur des actions déjà décidées dans leurs grandes<br />
lignes<br />
• associer un certain nombre de citoyens actifs à des recherches de solutions sur des<br />
problématiques établies<br />
• faire partager des problématiques, avant toute décision<br />
• associer les représentants de la population à la réflexion préalable afin de leur faire<br />
prendre conscience de problèmes déjà connus mais sur lesquels les opinions divergent,<br />
• faire émerger des questions inédites ou sous-estimées par les experts<br />
<strong>La</strong> démarche peut être empreinte de modestie devant un avenir dont on ne distingue que les<br />
péripéties à court terme et les inerties à moyen terme, et sur lequel on voudrait influer dans un<br />
sens favorable.<br />
Il arrive qu’elle soit moins « pure », et proche de la manipulation, lorsqu’il s’agit avant tout<br />
de nourrir un dossier destiné à des bailleurs de fonds. Sans l’ignorer, nous ne nous attarderons<br />
pas sur cette deuxième dimension, et nous nous concentrerons sur l’utilité objective d’une<br />
telle opération.<br />
Nous prendrons comme hypothèse que le demandeur souhaite faire autre chose qu’une simple<br />
opération de communication. Le cœur de la démarche est alors une réflexion collective,<br />
s’appuyant sur des méthodes solides, avec cinq objectifs.<br />
1 - Construire une représentation commune <strong>du</strong> territoire, en s’appuyant à la fois sur les<br />
différentes visions qu’en ont les multiples acteurs et sur des données « objectives » recueillies<br />
et mises en forme par des experts. <strong>La</strong> démarche aura un impact d’autant plus fort que les deux<br />
types de représentation ne seront pas disjoints, qu’il n’y aura pas d’un côté les cahiers de<br />
revendications et de l’autre les rapports d’experts, mais bien des apports divers qui<br />
s’alimentent les uns les autres dans une démarche dialectique.<br />
2 - Imaginer les avenirs possibles et souhaitables en utilisant les connaissances de tous, les<br />
espoirs et les craintes de chacun. Exercice délicat où le pragmatisme et le rêve doivent avoir<br />
leur part et trouver une voie entre le scepticisme de ceux qui sont revenus de tout, et le délire<br />
de ceux qui se laissent entraîner par leur enthousiasme et leur imagination.<br />
3 - Identifier les risques et les enjeux et surtout tenter tous ensemble de les désigner avec les<br />
mêmes mots, une grande partie des débats servant justement à préciser ce que chacun met<br />
derrière ces mots.<br />
4 - Déterminer collectivement quels sont les avenirs vers lesquels on veut aller, et les décrire<br />
de façon équilibrée : suffisamment conceptuelle pour que ces visions puissent, au fil des mois<br />
et des années, résister aux péripéties et aux contretemps, suffisamment détaillée pour qu’elles<br />
aient un contenu bien réel, compréhensible par ceux qui devront se mobiliser pour les faire<br />
advenir.<br />
5 - Tra<strong>du</strong>ire ces visions en objectifs et mettre en place les organisations et les programmes<br />
d’action donnant les meilleures chances de les réaliser.<br />
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