Cahier du lipsor (pays basque 2010).indd - La prospective
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<strong>Cahier</strong>s <strong>du</strong> Lipsor n°15<br />
Le Conseil des élus s’est évidemment saisi de ces dossiers éminemment politiques. On est<br />
bien passé <strong>du</strong> temps des études et des débats à celui des décisions, ce qui relativise le rôle <strong>du</strong><br />
CDPB, mais peut être considéré comme une situation démocratiquement orthodoxe, où « les<br />
élus de la nation doivent avoir le dernier mot », même si « ils doivent aussi adosser le travail<br />
législatif en partant de l’élaboration des projets de réforme par les acteurs sociaux et leurs<br />
représentants ». (Sue, R, 2003, p.110).<br />
Le Conseil de développement conserve donc ses trois grandes missions, mais leur importance<br />
relative a changé : la préparation des grands projets est passée au second plan, au profit de<br />
l’évaluation des politiques publiques. Quant au rôle de tribune et de lieu de débat, il reste<br />
capital 86 .<br />
1.3 – Le pragmatisme, l’efficacité et la démocratie participative seront-ils<br />
suffisants pour répondre à une demande identitaire ?<br />
Dès sa création, le Conseil des élus devient gestionnaire des fonds européens <strong>du</strong> programme<br />
d’initiative communautaire Leader 2, visant à soutenir les espaces ruraux qui mettent en<br />
œuvre des stratégies de développement territorial. C’est une chance pour sa crédibilité et sa<br />
pérennité, puisque, avant toute contractualisation avec les institutions régionales et nationales<br />
détentrices de budgets, il va gérer une enveloppe de 17,5 millions de francs (2,7 M d’euros),<br />
utilisés à une série d’opérations dans l’intérieur <strong>du</strong> Pays <strong>basque</strong> : appui aux petites<br />
entreprises, à l’animation culturelle et à l’agro-pastoralisme, mise en place de « maisons des<br />
services publics » et réhabilitation <strong>du</strong> patrimoine jacquaire 87 . Il animera par la suite les PCD<br />
lancés par la Région Aquitaine, ainsi que le programme Leader 3. Ses dirigeants estiment que<br />
pour qu’un organisme soit reconnu, il faut qu’il prouve son utilité en cherchant toujours <strong>du</strong><br />
« grain à moudre ». Ce qui lui permettra de passer les périodes de doute, de piétinement de la<br />
démarche, sans que son fonctionnement ne soit sérieusement remis en cause.<br />
<strong>La</strong> plupart des commentateurs ont de l’estime, voire de l’admiration, pour le travail effectué<br />
par le « dispositif Pays <strong>basque</strong> » depuis sa création. Il arrive que les opposants les plus<br />
critiques insinuent qu’il a bénéficié de circonstances favorables – avec le programme<br />
européen Leader - voire de coups de chance, avec l’attribution des fonds de la Convention de<br />
développement. Même s’il est vrai que des circonstances et des hasards favorables sont<br />
nécessaires pour réussir, il n’est pas possible de compter sur la chances pendant dix ans : il<br />
faut aider le destin. Il est d’ailleurs facile de vérifier que les réalisations financées par la<br />
Convention répondent bien aux programmes proposés par le Schéma d’aménagement et de<br />
développement. Ce sont effectivement les résultats des groupes de travail animés par le<br />
Conseil de développement et validés par le Conseil des élus. Ce qui ne signifie évidemment<br />
pas que rien ne se serait fait sans la Convention. Mais la valeur ajoutée <strong>du</strong> dispositif et le<br />
mode d’élaboration participatif sont clairement à l’origine de cette maîtrise par les Basques de<br />
leur programme de développement.<br />
86 Entre 2001 et 2003, l’évaluation a mobilisé neuf ateliers auxquels cent quarante personnes ont participé.<br />
Quant au débat, nous avons vu que sur la même période le Conseil avait ouvert onze chantiers de sa propre<br />
initiative.<br />
87 Plusieurs « chemins de Saint-Jacques de Compostelle » traversent le Pays <strong>basque</strong>, notamment les trois<br />
grands : celui de Puy-en Velay, celui de Vézelay et celui de Tours, qui convergent vers Saint-Jean Pied de Port.<br />
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