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Cahier du lipsor (pays basque 2010).indd - La prospective

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Le soin avec lequel les membres <strong>du</strong> Conseil de développement sont choisis, avec le souci de<br />

n’exclure aucune composante significative de la société <strong>basque</strong> et d’ouvrir largement les<br />

groupes de travail sur les différents sujets dont le Conseil s’est saisi ou a été chargé, font que<br />

la « société civile » se reconnaît dans cette instance 88 . De même, le Conseil des élus réunit des<br />

maires, des députés, des conseillers, parfaitement représentatifs des choix électoraux des<br />

habitants. <strong>La</strong> combinaison des deux assemblées permet une expression et un contrôle<br />

démocratiques assez peu fréquents dans un monde où, de Washington à Genève et Davos, de<br />

Porto Alegre à Saint Denis et Mumbaï, l’on se pose beaucoup de questions sur le rôle de la<br />

société civile, sa légitimité et la manière de l’associer à la gouvernance mondiale. Et la mise<br />

en ligne systématique des rapports, des comptes ren<strong>du</strong>s de réunions et de l’agenda <strong>du</strong> Conseil<br />

de développement 89 offre un excellent niveau de transparence, à l’aune des pratiques<br />

courantes. Même s’il est illusoire de croire que l’on touchera une majorité des citoyens, les<br />

plus actifs et les plus intéressés d’entre eux ont un accès facile à une information sérieuse et<br />

complète.<br />

Cela étant, le binôme Conseil de développement-Conseil des élus <strong>du</strong> Pays <strong>basque</strong> peut-il être<br />

un substitut à un département ? Même si ces deux instances ne sont que des associations loi<br />

de 1901, leur légitimité n’est pas contestée, et le montage est unanimement salué comme<br />

astucieux et efficace. Ce qui n’empêchera jamais les partisans <strong>du</strong> département de faire valoir<br />

que les moyens des Conseils et leur place dans la hiérarchie des institutions ne sont pas ceux<br />

d’un département disposant d’un exécutif élu, d’une préfecture et de tous les services qui vont<br />

avec. À chaque contretemps, voire à chaque menace de contretemps, la revendication<br />

ressurgit. Par exemple, trois mois après avoir lancé les cinq chantiers que nous avons<br />

évoqués, Nicolas Sarkozy change de portefeuille à l’occasion <strong>du</strong> remaniement ministériel<br />

d’avril 2004. L’éditorial <strong>du</strong> journal abertzale Enbata pronostique aussitôt l’enterrement de ces<br />

dossiers, et s’indigne par avance : « Le Pays <strong>basque</strong>, dont la démarche de <strong>prospective</strong><br />

collective est souvent citée en exemple, ne mérite pas un tel mépris. Privé d’une collectivité<br />

territoriale propre, il a dû se doter de structures palliatives, tels le Conseil de développement<br />

et le Conseil des élus qui organisent le dialogue avec les pouvoirs publics et sur lesquels s’est<br />

appuyé Nicolas Sarkozy » 90 .<br />

Mais revenons à la démarche Pays <strong>basque</strong> <strong>2010</strong>. L’une des premières tâches <strong>du</strong> « dispositif »<br />

a été de bâtir le projet de territoire. L’ambition était de ne pas se limiter à un Schéma<br />

d’aménagement et d’urbanisme, mais de construire un vrai projet sur les bases de l’exercice<br />

de <strong>prospective</strong>, avec en tête l’équation « un territoire + un projet = un contrat » qui sera la<br />

quelques années plus tard la base de la Loi Voynet 91 .<br />

88 « Il est remarquable que depuis 1994, tout le monde soit resté dans le bateau : pour chaque départ, il y a eu<br />

plusieurs arrivées » Jean-Claude Iriart, Directeur <strong>du</strong> Conseil des élus, entretien avec l’auteur, 20 avril 2004.<br />

89 Cf. troisième partie <strong>du</strong> présent ouvrage, point 7.<br />

90 Enbata, n° 1824 <strong>du</strong> 15 avril 2004, p.2.<br />

91 « C'est aussi autour des termes de cette équation que - localement - s'est cristallisé le sentiment<br />

d'appartenance (au territoire), l'engagement de la société civile (autour <strong>du</strong> projet) et l'engagement politique<br />

(autour des financements directs) ; restait donc pour nous à déterminer :<br />

1. le périmètre <strong>du</strong> territoire, ses composantes (d'où les 3 zones identifiées), ses relations (d'où le concept<br />

de respiration territoriale: expiration pour la relation à l'extérieur, inspiration pour la structuration à<br />

l'intérieur <strong>du</strong> périmètre)......<br />

2. le projet: d'où le principe des alliances stratégiques, les 30 thématiques retenues, et la spatialisation<br />

des effets atten<strong>du</strong>s<br />

3. le contrat: qui suppose signataire (d'où les conventions spécifiques) mais aussi suppose maquette<br />

financière (d'où la définition d'un quasi contrat de plan local avec identification des maitresd'ouvrage,<br />

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