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Cahier du lipsor (pays basque 2010).indd - La prospective

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presque, se parlent dans de multiples circonstances et échangent sur plusieurs plans (Cf.<br />

Sassen, S, 2001).<br />

En plus des six facteurs-clefs que nous avons repérés et <strong>du</strong> mode de fonctionnement des<br />

structures, toutes choses assez techniques, la réussite de Pays <strong>basque</strong> <strong>2010</strong> – et la <strong>prospective</strong><br />

n’y est pas étrangère – a été de situer les thèmes étudiés au bon niveau. On y a certes traité de<br />

nombreuses questions « sectorielles », voire ponctuelles, depuis les infrastructures de<br />

transport ou de télécommunications jusqu’à l’avenir de la montagne <strong>basque</strong> ou le traitement<br />

des déchets flottants. Mais tous les sujets, même s’ils peuvent paraître limités, pointus,<br />

« sectoriels », sont traités dans le cadre d’une approche « globale » à laquelle les animateurs<br />

de la démarche sont extrêmement attachés. C’est important à deux niveaux. D’abord parce<br />

que la <strong>prospective</strong> n’a de sens que si l’on ne restreint pas son champ. Il faut « voir large ».<br />

Ensuite, parce qu’il existe au Pays <strong>basque</strong> une demande explicite de « reconnaissance » à<br />

laquelle les gouvernements successifs n’ont jamais su répondre autrement que par des actions<br />

sectorielles. Les premières structures qui aient considéré le Pays <strong>basque</strong> dans sa globalité, qui<br />

se soient intéressées aussi bien à l’emploi in<strong>du</strong>striel qu’à la culture, aux relations<br />

transfrontalières qu’au port de Bayonne, à la langue <strong>basque</strong> qu’aux problèmes fonciers, ce<br />

sont les Conseils : « Le Conseil de développement a pour objet de contribuer au<br />

développement global, cohérent et harmonieux <strong>du</strong> Pays <strong>basque</strong> » 128 .<br />

L’étude de l’expérience <strong>du</strong> Conseil de développement <strong>du</strong> Pays <strong>basque</strong> peut donc améliorer la<br />

prise en compte par d’autres Conseils de l’approche globale <strong>du</strong> territoire, les aider à ne pas<br />

être simplement la reconversion d’un Comité de bassin d’emploi ou d’un Comité économique<br />

et social, mais à s’intéresser à la culture (aux cultures : Bayonne n’est pas la seule ville<br />

« métissée »), à l’environnement, au patrimoine. S’il est nécessaire qu’au niveau européen ou<br />

national les politiques soient sectorielles, le « <strong>pays</strong> », avec ses quelques dizaines de milliers<br />

d’habitants, est encore un lieu à dimension humaine, où l’on peut faire le lien entre les<br />

différentes dimensions des indivi<strong>du</strong>s et des groupes, « faire société », combiner, pour<br />

reprendre les distinctions établies par Robert Putnam, les liens forts et les liens faibles 129 , les<br />

relations économiques, sociales, culturelles et conviviales.<br />

<strong>La</strong> qualité de la communication, le travail très sérieux des groupes ad hoc, l’appel à des<br />

compétences extérieures chaque fois que nécessaire, le souci de rester représentatif, au fil des<br />

années, en étant attentif aux créations et aux disparitions d’associations sur le territoire, sont<br />

des points forts méritant d’être étudiés par les Conseils de développement qui se cherchent<br />

encore.<br />

128 Statuts <strong>du</strong> Conseil de développement, art. 2 ; c’est nous qui soulignons.<br />

129 Les liens forts sont ceux de l’indivi<strong>du</strong> avec sa communauté d’appartenance, son réseau proche ; les liens<br />

faibles, souvent informels, le relient à d’autres réseaux. Plus lâches, ils permettent de « faire société ». Putman<br />

soutient que les indispensables liens faibles n’ont la force nécessaire pour « faire société » que si les « liens<br />

forts » sont solides (Cf. Putnam, R, 2000). L’analyse <strong>du</strong> sociologue américain nous paraît particulièrement<br />

pertinente au Pays <strong>basque</strong>, avec son organisation familiale traditionnelle fortement structurée autour de la<br />

maison rurale et <strong>du</strong> village ou de la vallée – liens forts – et la multiplicité des manifestations collectives plus<br />

larges : processions, fêtes religieuses, sportives ou culturelles – liens faibles.<br />

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