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CENTRE DE RECHERCHES ET D'ETUDES SUR LES ... - CREDHO

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condamnés ont voulu exécuter leur peine en France et cent trente-quatre en Espagne, ce qui<br />

signifie certainement qu'il y existait un problème linguistique puisqu’il y a beaucoup plus de<br />

condamnés andorrans en Espagne qu'en France.<br />

En ce qui concerne l'exécution de la peine sur le territoire français, la décision est irrévocable,<br />

c'est-à-dire que lorsque le condamné a opté pour la France, ce choix est définitif. On lui applique<br />

alors un certain nombre de règles qui sont reconnues aux détenus français. Notamment, le juge de<br />

l'application des peines peut octroyer des réductions de peines, des permissions de sortie, etc. La<br />

seule petite différence concerne la libération conditionnelle. En effet, du moins en droit de<br />

l'époque, en France, pour les peines inférieures ou égales à trois ans, c'est le juge d'application des<br />

peines qui décide de la libération conditionnelle, et il en est de même pour les condamnés<br />

andorrans. En revanche, pour les peines supérieures à trois ans, c'est toujours le ministère de la<br />

Justice qui décide, mais avec un avis donné par le Tribunal des Cortes, c'est-à-dire que, dans ce<br />

cas, on revient vers la juridiction d'origine, ce qui n'existe pas dans le droit français. Les décrets de<br />

grâce ne sont pas applicables aux détenus d'origine andorrane : le décret de grâce du 14 juillet, par<br />

exemple, que le Président de la République utilise depuis quelques années, n'est pas applicable aux<br />

condamnés andorrans, l'amnistie non plus. Il y exsite donc une discrimination entre les condamnés<br />

français et les condamnés d'origine andorrane.<br />

Les faits de la cause sont extrêmement simples. Un ressortissant espagnol se fait dérober par deux<br />

individus, le 6 mars 1986, dans un hôtel d'Andorre-la-Vieille, la somme de 33 000 pesetas et des<br />

bijoux pour un montant de 765 millions de pesetas. Il porte plainte. Le lendemain, 7 mars 1986, on<br />

procède à l'arrestation d'un Espagnol nommé M. Drodz, et un Tchèque, M. Janousek. La victime<br />

reconnaît les agresseurs lors de ce qu'on appelle dans la procédure pénale andorrane, un test, c'est -<br />

à dire une présentation. Il a reconnu ses agresseurs lors de la deuxième présentation menée par le<br />

bailli qui conduisait l'instruction. Les deux condamnés ont, semble-t-il, nié les faits. Cela ne ressort<br />

absolument pas de la décision. Après une instruction menée dans un délai extrêmement<br />

raisonnable, puisqu'elle a duré dix-neuf jours, ils sont passés devant le Tribunal des Cortes le 26<br />

mars 1986 et ont été condamnés chacun à une peine de quatorze années d'emprisonnement. Tout se<br />

passe très vite et dure beaucoup moins longtemps qu'en France : on ne peut donc pas invoquer la<br />

durée déraisonnable de la procédure. Le Tribunal des Cortes était composé du juge des<br />

appellations, qui était ce jour un Conseiller honoraire de la Cour de Toulouse, donc un magistrat ;<br />

le premier assesseur était un Conseiller honoraire à la Cour d'appel de Montpellier, remplaçant le<br />

viguier français ; en revanche, le deuxième assesseur était le viguier espagnol (notamment le<br />

patron de la police qui avait mené l'enquête initiale). Le jugement a été prononcé en langue<br />

catalane. Les deux garçons ont été condamnés à quatorze ans d'emprisonnement et expulsés. Ils ont<br />

d'abord tenté un recours devant le Tribunal des Cortes. On peut faire une première rétractation<br />

devant le Tribunal des Cortes et ils ont exercé ce droit. Mais le recours a été rejeté quelques mois<br />

plus tard. Le délai de recours a été plus long que l'instruction, puisque les condamnés ont été<br />

déboutés le 3 juillet 1986, ce qui constitue, entre le 26 mars et le 3 juillet 1986, une période

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