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CENTRE DE RECHERCHES ET D'ETUDES SUR LES ... - CREDHO

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explications ensuite et sans être torturé. Donc le fait qu'il l'ait été une fois ne change absolument<br />

rien aux révélations qui ont été faites par la suite".<br />

Alors s'agissant de ce premier problème, le problème de la longueur de la détention, la Cour<br />

européenne a rendu une décision qui est extrêmement intéressante parce que particulièrement<br />

motivée. Et on peut sincèrement espérer, surtout lorsqu'on est avocat, que cette décision s’intégrera<br />

activement à la jurisprudence positive française. Et si M. Catenoix, qui est intervenu tout à l'heure,<br />

fait partie de ces magistrats des Chambres d'Accusation qui s'intéressent particulièrement à la<br />

jurisprudence communautaire et qui s'interrogent sur les motifs qui sont soulevés, il n'en est<br />

malheureusement pas le cas devant toutes les Chambres d'Accusation, certaines refusant<br />

systématiquement de répondre aux motifs qui peuvent être évoqués dans les mémoires. Et tout le<br />

monde ne peut pas faire un pourvoi en cassation systématiquement.<br />

S'agissant de la longueur de la détention, la Cour de Strasbourg a repris extrêmement précisément<br />

toute la procédure. Et elle constate qu'on ne peut en aucune façon reprocher à M. Tomasi d'avoir<br />

été à l'origine de la longueur de cette procédure, bien au contraire. Elle relève point par point toutes<br />

les anomalies qui ont émaillé l'instruction, notant par exemple par moment (et ça fait rêver un<br />

avocat) qu'il est inadmissible qu'un juge d'instruction procède à un acte d'instruction par mois ou à<br />

un interrogatoire par mois. Alors ça fait rêver parce qu'effectivement si on pouvait<br />

systématiquement censurer les décisions ou les procédures d'instruction alors qu'un juge ne rend<br />

qu'un acte par mois ce serait merveilleux parce que ça arrive dans la pratique relativement souvent.<br />

La Cour de Strasbourg constate également que le juge de Bordeaux saisi donc en second après le<br />

juge de Bastia, a attendu si ma mémoire est bonne, deux mois avant de réaliser le premier acte<br />

d'instruction. Et là, la Cour a un mot relativement sévère puisqu'elle dit que c'est inadmissible de la<br />

part d'un magistrat-instructeur qui doit systématiquement s'occuper des dossiers concernant des<br />

détenus avant les autres dossiers, et qu'il doit agir en l'espèce avec une extrême sévérité.<br />

Le gouvernement français devant la Commission et devant la Cour a essayé, en fait, de soutenir la<br />

thèse suivante, consistant plus ou moins à dire que : “certes la procédure avait été longue, mais que<br />

l'affaire avait été complexe d'une part, et que d'autre part M. Tomasi avait multiplié les incidents de<br />

procédures en faisant appel parfois (quelle honte!) des décisions du juge d'instruction, et parfois en<br />

allant jusqu'à former des pourvois en Cassation”. Et là la Cour aussi à une position relativement<br />

ferme en rappelant que M. Tomasi n'a fait qu'user des droits qui lui étaient offerts par la législation<br />

française, et qu'on ne pouvait en aucune façon lui reprocher d'avoir allonger la procédure puisqu'il<br />

n'a fait qu'user d'un droit parfaitement normal offert à tout inculpé.<br />

Bien au contraire, la Cour donc critique vertement la longueur de la procédure considérant que si<br />

c'est une affaire grave, elle n'était pas suffisamment complexe pour justifier les cinq ans et<br />

quelques mois de détention qui ont été infligés à M. Tomasi.

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