CENTRE DE RECHERCHES ET D'ETUDES SUR LES ... - CREDHO
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Affaire Editions Périscope c. France<br />
et affaire X. c. France<br />
par<br />
Erick Tamion<br />
Membre du <strong>CREDHO</strong><br />
Intervenant dans deux espèces différentes, ces deux arrêts conduisent à condamner l'Etat français,<br />
l'Administration française en fait, pour violation de l'article 6 §. 1 de la Convention (droit à être<br />
entendu dans un délai raisonnable...).<br />
Avec l'arrêt "Editions Périscope" on est face à une situation que beaucoup de pessimistes de<br />
mauvaise foi qualifieraient de répandue, mais qui n'en est pas moins intolérable. En 1960,<br />
l'entreprise d'édition Périscope demanda à la Commission paritaire des publications et agences de<br />
presse la certification d'une revue pour lui permettre d'obtenir des avantages fiscaux et postaux.<br />
Ladite Commission refusa quatre fois de délivrer le certificat demandé pour non conformité de la<br />
revue aux exigences de la réglementation (la part faite à la publicité était trop importante). Aucun<br />
recours en annulation sera intenté contre ces refus dont le dernier date de 1974. Ce n'est qu'en<br />
1976, après que la société ait connu des difficultés économiques, qu'elle adresse au Secrétaire<br />
d'Etat aux postes, un recours gracieux aux termes duquel elle demande à l'Etat 200 millions de<br />
francs d'indemnité pour préjudice subi par ces refus (invocation d'une faute du service public).<br />
L'Administration ne donnera pas suite et le requérant saisit le Tribunal administratif, on est le 12<br />
novembre 1976. De là, trois administrations centrales vont être intéressées (les services du Premier<br />
Ministre, les finances et les postes) et présenteront pour leur compte des mémoires devant le juge.<br />
Jusqu'au jugement du Tribunal intervenu en avril 1981 le requérant aura fait parvenir à la<br />
juridiction huit mémoires dont la moitié consistait à souligner les retards et silences de<br />
l'Administration dans la procédure. Sur le fond, le requérant fut débouté, ce que le Conseil d'Etat<br />
confirma dans un arrêt rendu le 22 mars 1985.<br />
Le 29 septembre 1985 elle saisit la Commission pour diverses violations de l'article 6 §. 1, cette<br />
dernière retiendra seulement celle de la procédure trop longue que la Cour confirmera après avoir<br />
écarté les arguments d'irrecevabilité soulevés par le gouvernement :<br />
- il importe peu de regarder si les Editions Périscope aurait pu agir plus tôt par le biais du recours<br />
pour excès de pouvoir ;<br />
- et que le droit contesté, bien qu'entrant dans la sphère publique selon notre conception nationale,<br />
avait un caractère civil au sens où l'exige l'article 6.