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LE CONTE<br />
Remarques<br />
1. Certains segments textuels, comme certains énoncés, peuvent correspondre<br />
à une catégorie ou à plusieurs catégories à la fois ;<br />
2. Croire et Savoir portent aussi bien sur les protagonistes du récit que sur les<br />
actants du discours, et plus particulièrement sur l'Enonciateur qui fait acte d'adhésion<br />
par rapport à ce qu'il narre. <strong>Le</strong> dernier paragraphe est édifiant à cet égard ;<br />
3. Il est possible de faire jouer les formes complexes des catégories du Savoir<br />
et du Croire. Ainsi, nous aurons un /SAVOIR-CROIRE/ au niveau des êtres, des<br />
événements et des choses, et ses corrélés contradictoires, i-e un /non Savoir-non<br />
Croire/ et leurs combinaisons diverses.<br />
4. On peut construire, tout aussi bien, des formes complexes focalisées sur<br />
une catégorie plutôt que sur une autre. Ex., le /CROIRE-SAVOIR/ et le /non Croirenon<br />
Savoir/ s'exerçant sur les êtres, les événements et les choses.<br />
5. Bien entendu, ces combinaisons excluent des formes du type « savoirfaire<br />
» qui relèvent de la compétence, et « faire-savoir » ainsi que « faire-croire'« qui<br />
interviennent en tant qu'opérations factitives de la Manipulation.<br />
En fin de compte, le récit peut se lire comme un faire, comme une activité<br />
cognitive qui met en jeu tout une stratégie du Savoir. Cette stratégie opère à deux<br />
niveaux :<br />
- en tant que faire-savoir, véhiculant et transmettant des informations sur les<br />
êtres, les événements et les choses entre énonciateur et énonciataire d'une part et<br />
entre personnages d'autre part ;<br />
- en tant que savoir-faire, intéressant la circulation et la manipulation de ces<br />
êtres, de ces événements et de ces choses.<br />
<strong>Le</strong> premier niveau est d'ordre cognitif. <strong>Le</strong> second est d'ordre pragmatique. De<br />
plus, au plan de la Narration, le Savoir peut faire apparaître une autre catégorie<br />
cognitive qui est le savoir-être. Ce savoir-être manifeste l'état du savoir inhérent aux<br />
êtres, aux événements et aux choses lors de l'achèvement de la quête, menée par un<br />
sujet-héros. Il correspond à la phase de la Sanction impliquant le Destinateur de la<br />
quête, l'objet et le sujet de cette quête. Par contre, on peut avancer que le croire<br />
précède le savoir dans ce type d'échange symbolique où le récit de légende est<br />
accepté d'emblée. <strong>Le</strong> croire pourrait être conçu comme un savoir, d'un autre ordre,<br />
non validé dans une perspective de logique cartésienne. Il appartient aux modalités<br />
épistémiques 1 , telles que la certitude ou la probabilité et il se traduit, du point de vue<br />
linguistique, par des formes lexicales graduelles et graduables. L'exclusion étant<br />
exclue dans ces formes-là.<br />
b) Articulation du Savoir et du Croire, en termes de contenus sémantiques<br />
Cette articulation du Savoir et du Croire sur la base des contenus sémantiques<br />
qu'ils véhiculent nous aidera à mieux percevoir la « vision » du monde sous-jacente à<br />
ce récit. <strong>Le</strong>s paramètres de cette articulation sont les suivants : le contenu et la<br />
stratégie cognitifs, la source du savoir, les relations à l'Objet et aux autres sujets de<br />
l'interaction narrative et enfin les figures rhétoriques dominantes.<br />
1 <strong>Le</strong>s modalités aléthiques (nécessité, possibilité) s'opposent aux modalités épisté- miques et accentuent<br />
la différence entre Croire et Savoir.<br />
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