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Le Conte

Tout sur les contes

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LE CONTE<br />

impossibilité théorique dans la mesure où les « connaissances » ne sont pas un<br />

ensemble clos et définitif, mais un système ouvert et évolutif de relations.<br />

De plus, il faut noter dès maintenant que ces axes n'ont, sur le plan<br />

linguistique, pas tous le même statut : certains sont de l'ordre de l'explicite (mâle vs<br />

femelle), d'autres de l'ordre de l'implicite (expérience amoureuse vs inexpérience<br />

amoureuse), d'autres encore relèvent de mécanismes plus complexes partiellement<br />

explicites et partiellement implicites (le « sans expérience » renforce et la jeunesse<br />

de l'écolière et l'expérience de l'homme du monde). Or, s'il est envisageable - bien<br />

que complexe et coûteux - de décrire l'ensemble des relations explicites d'un univers<br />

que l'on supposerait statique, il est tout à fait impossible d'envisager de le faire pour<br />

les possibles relationnels qu'entraîne la réalité linguistique de l'implicitation 1 .<br />

L'interdiction des contradictions potentielles par une description exhaustive<br />

de l'univers semble complètement utopique.<br />

4.3. Principe de non-contradiction<br />

Aussi, n'est-il peut être pas tant nécessaire de gérer l'ensemble des<br />

connaissances sur l'univers portées par les USE successivement convoquées que de<br />

se demander quelles sont les conditions suffisantes pour qu'il n'y ait pas apparition<br />

d'incohérences. Pour cela, on peut émettre l'hypothèse que toutes les informations<br />

contenues dans une USE quelconque ne sont pas des informations actives mais des<br />

informations virtuelles dont certaines seront activées par le co-texte - ou parfois par<br />

le contexte - alors que d'autres resteront virtuelles. Il s'agit alors de renverser la<br />

perspective initiale et de se demander non plus quelles sont les informations<br />

apportées par les USE, mais plutôt quelles sont les informations qui, dans leur<br />

activation, vont se révéler déterminantes et risqueraient, lors d'une OCR de créer de<br />

l'incohérence si elles n'étaient pas maîtrisées par le système, quels co-textes<br />

pourraient être en situation de production, d'incohérence avec l'USE à décrire. Par<br />

exemple :<br />

28. (_) serra ses lèvres l'une contre l'autre et resta un long moment<br />

silencieux 2 .<br />

29. Tandis que (_) gravissait lentement l'allée, son regard fut attiré par la<br />

colline et (_) sentit un frisson d'excitation la parcourir.<br />

ou :<br />

30. <strong>Le</strong>s jours suivants se passèrent de la même façon 3 .<br />

<strong>Le</strong> logiciel ne disposant pas de réelle fonction syntaxique, on remarque<br />

évidemment d'abord des blocages d'ordre syntaxique qui agissent à deux niveaux :<br />

- concaténation avec une autre USE : par exemple 28 suppose un acteur<br />

masculin (silencieux) alors que 29 suppose un acteur féminin (la parcourir) ;<br />

- farcissure des moules. Mais nous ne traiterons pas de ce point qui sera, pour<br />

l'instant, supposé ne poser aucun problème sémantique.<br />

Ces blocages impliquent un marqueur de genre de l'acteur concerné par la<br />

phrase lorsqu'il y a présence de cet acteur, ce qui n'est pas le cas en 30. Ce marqueur<br />

1 Sur l'implicite, voir Catherine Kerbrat-Orecchioni, L'implicite, Ed. A. Colin, 1986.<br />

2 Violet Winspear, <strong>Le</strong> chemin du diable, (Ed. Harlequin).<br />

3 Flora Kidd, <strong>Le</strong> pays de légendes, (Ed. Harlequin).<br />

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