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Le Conte

Tout sur les contes

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ASPECT DE LA GESTION DU SENS DANS UNE PERSPECTIVE DE GÉNÉRATION…<br />

imaginaire : les possibles contextuels sont ouverts et, par suite, les co-textes<br />

possibles beaucoup plus nombreux. <strong>Le</strong> lecteur se trouve devant plusieurs lectures<br />

possibles. Il les détermine par un raisonnement appuyé sur un des contextes qu'il<br />

imagine 1 .<br />

Dans l'exemple des phrases 40 à 45, le lecteur peut ainsi imaginer à partir<br />

d'une lecture correcte des signifiants présents, plusieurs co-textes tous aussi<br />

acceptables les uns que les autres en s'appuyant sur des raisonnements supposant des<br />

contextes différents. Par exemple, le « clignement » de paupières de la phrase 44,<br />

disponible par l'ouverture de la phrase peut être attribué aussi bien à :<br />

1. une coquetterie de Sandy,<br />

2. une gêne de Sandy.<br />

La lecture 1 suppose l'acceptation initiale des hommages de Pierre. La lecture<br />

2 suppose une réticence de Sandy devant les mêmes hommages. La lecture 1<br />

accepterait l'ordre 44. 42. 41. 43 _, la lecture 2 plutôt 42. 44. 41. 43 _ La<br />

construction du sens se fait à partir des applications que fait un lecteur, sur l'USS,<br />

des grilles de lecture qu'il a du réel, mais aussi des différents scénarios qu'il peut<br />

imaginer à partir de ce qu'il considère comme des éléments d'un réel possible. Il<br />

s'agit là, au sens propre, d'une démarche inductive dont les inférences sont extraites<br />

de la lecture des signifiants de l'USS.<br />

Ces inférences sont d'autant plus aisées que l'USS est proche de la cohérence,<br />

la distance entre les propositions de l'USS et les possibles réels étant faibles. Lorsque<br />

cette distance est plus grande (phrase 40), l'induction est plus difficile car elle doit<br />

restituer des étapes intermédiaires seules capables de réintroduire une cohérence<br />

forte. L'utilisation de 40 2 suppose en effet que le lecteur restitue un scénario<br />

complet, par exemple :<br />

- Pierre propose à Sandy qu'elle vienne chez lui 3 .<br />

- Elle accepte et l'accompagne.<br />

- Ils sont chez Pierre.<br />

- Ils accomplissent des actes anodins (apéritif, conversation amicale, etc _)<br />

impliqués par « soudain » qui oblige à supposer un avant et un après.<br />

L'analyse des phrases à travers le concept d'isotopies permet d'estimer quelles<br />

sont les phrases « proches » (elles ont des sèmes génériques ou spécifiques<br />

communs) et quelles sont les phrases « éloignées » (celles pour lesquelles le lecteur<br />

devra introduire des sèmes intermédiaires installant, par proximités successives, un<br />

rapprochement possible). <strong>Le</strong> travail essentiel du lecteur n'est plus que de parfaire ce<br />

chaînage sémique.<br />

1 C'est là un autre des intérêts pédagogiques du logiciel qui joue à la fois sur l'inventivité et les<br />

contraintes opposées à cette inventivité.<br />

2 Dans le logiciel ROMAN, le lecteur peut rejeter une ou plusieurs propositions de<br />

phrases : il serait intéressant de voir dans quelle mesure l'incapacité à accepter des propositions du type<br />

de 40 dans l'USS ci-dessus traduit un manque de fluidité linguistique.<br />

3 C'est là une des possiblilités parmi toutes celles qui peuvent amener Sandy chez Pierre : on atteint à<br />

l'infini combinatoire de situations du monde réel. L'essentiel est qu'ils vont chez Pierre, seule raison<br />

linguistique de parler de et décrire son appartement.<br />

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