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Le Conte

Tout sur les contes

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204<br />

LE CONTE<br />

Alors que du point de vue de la sémiotique figurative verbale, la catégorie<br />

conte- nant/contenu apparaît dans le plan du contenu mais en tant que forme de<br />

celui-ci.<br />

La disposition des critères forme/substance dans ce tableau veut souligner<br />

l'importance du terme « forme », car celui-ci désigne à la fois une relation<br />

d'opposition qui relève de l'expression et une relation d'opposition qui relève du<br />

contenu, signalant le fonctionnement sémiotique à la fois au plan de l'expression et<br />

au plan du contenu, que ce soit dans les langages verbaux ou non-verbaux.<br />

En outre, la disposition adoptée par nous ici fait ressortir au plan du contenu<br />

le fait que ces ensembles signifiants différents débouchent sur une opposition<br />

sémantique de même caractère, tantôt mythique tantôt historique, (merveilleux ou<br />

vraisemblable), qui paraît fonder le figuratif en tant que système sémantique.<br />

Cependant l'étude du conte populaire a mis en relief un autre ensemble de<br />

motifs, ceux du soleil, de la lune et des étoiles, lesquels font système par le champ<br />

lexical de la luminosité auxquels ils appartiennent au même titre que la contenance<br />

réunissant noisettes, noix, et amandes_ Or le médaillon qui nous sert de modèle pour<br />

approfondir la notion de cadre ou de cadrage est lui aussi investi des traits<br />

sémantiques de la luminosité, à savoir : /briller/éclairer/ auquel s'ajoute<br />

l'éloignement.<br />

3. BRILLER/ÉCLAIRER : ESPACE RAYONNANT ET « PENSÉE MOTIVANTE »<br />

Dans le médaillon, les modes de représentation de la lumière forment un<br />

système cohérent fondé une fois encore, sur le contraste et la co-présence.<br />

Sur la face externe du médaillon comme dans tout le bijou sauf en ce qui<br />

concerne la miniature à la gouache, l'or prédomine. Il est toujours poli et reflète ainsi<br />

la lumière où il baigne ; il est en outre creusé et ciselé sur le costume d'Elisabeth ce<br />

qui multiplie les reflets d'une paroi à l'autre. L'or allie par conséquent, dans son<br />

rapport à la lumière ambiante, un reflet intense à une opacité totale.<br />

L'émail est opaque sur les deux faces (1. b et 1. d) sauf en ce qui concerne le<br />

vert, et lorsqu'il sert de fond au profil en or, il est recouvert d'un verre bombé qui<br />

reflète la lumière à la manière de l'or (1. a). <strong>Le</strong> bleu acquiert ainsi l'éclat de l'or, éclat<br />

que possède déjà l'émail vitrifié mais qui se trouve renforcé par la forme bombée du<br />

verre.<br />

L'effet obtenu est de doubler la représentation chromatique de la lumière<br />

(typique de la polychromie médiévale) par une représentation a-chromatique qui est<br />

l'éclat, à la fois brillant et éclairant. C'est-à-dire que le reflet observé ne signifie pas<br />

une source externe de lumière qui relèverait de l'éclairage mais la lumière comme<br />

prenant sa source à l'endroit où elle devient visible dans la zone où naît l'éclat grâce<br />

au reflet et à l'opacité du matériau. (On trouve une source de lumière semblable dans<br />

les miroirs, et en particulier dans les miroirs argentés).<br />

Or cet effet de sens trouve un écho dans le portrait en miniature qui est monté<br />

au dos et à l'intérieur (fig. 1. c) et dont la « re-sémantisation » par la face extérieure a<br />

déjà été observée.<br />

Pour plusieurs raisons, le personnage de ce portrait en miniature se trouve<br />

placé dans un rapport particulier à la lumière, la première étant le défaut d'éclairage.<br />

L'inventaire des portraits en miniature montre que la source d'éclairage est en général

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