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Le Conte

Tout sur les contes

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LE CONTE<br />

Sémiotique interne<br />

du conte<br />

PARTICULIER<br />

Sémiotique externe<br />

du monde<br />

GÉNÉRAL<br />

Discours de l’isomorphisme<br />

= HERMÉNEUTIQUE<br />

CONCLUSION<br />

<strong>Le</strong> conte en tant que genre littéraire ne se laisse pas appréhender facilement :<br />

les définitions que l'on tente d'en donner n'apparaissent vraiment jamais satisfaisantes<br />

dans la mesure où elles n'en sont pas exclusives. <strong>Le</strong> seul critère - même s'il est relatif<br />

- définitoire acceptable reste souvent celui de la longueur du texte. Même si ce<br />

dernier critère ne comble pas toutes nos attentes en la matière, il nous semble au<br />

terme de ce parcours que le caractère court et condensé du conte est déterminant<br />

pour comprendre pourquoi ce dernier suppose une écriture/lecture éminemment<br />

participative, qui engage et implique profondément l'activité individuelle. Pour<br />

éclairer ce dernier point, nous nous réfèrerons aux travaux de Piaget :<br />

Tant que l'interaction du sujet et de l'objet se présente sous la forme<br />

d'échanges de faible amplitude (_), l'univers apparaît comme dépendant de<br />

l'activité propre, bien que celle-ci s'ignore en tant que subjectivité. Dans la<br />

mesure, au contraire, où l'interaction s'amplifie, le progrès de la connaissance<br />

dans les deux directions complémentaires des choses et du sujet permet à<br />

celui-ci de se situer parmi celles-là comme une partie dans un tout cohérent et<br />

permanent 1 .<br />

Voilà qui suffirait peut-être à comprendre pourquoi on lit un conte d'un trait,<br />

alors que forts de notre permanence et de la sienne, nous refermons tranquillement<br />

un roman en remettant à plus tard la jouissance de découvrir sa fin.<br />

Au delà de ces considérations annexes, ce qui importe, c'est qu'aussi bien du<br />

côté de l'écriture que de celui de la lecture, le conte reste structurellement beaucoup<br />

plus près de nos opérations mentales premières (et donc les plus solidement<br />

implantées) que des genres dits plus élaborés. <strong>Le</strong> plaisir irremplaçable que l'on<br />

éprouve face à une histoire bien racontée ne s'explique pas autrement que par cette<br />

remontée vers les tréfonds de notre psyché.<br />

Jouant de ces données fondamentales, le conte est la forme de recherche du<br />

sens et de soi la plus active et la plus profonde. Loin de nous donner comme le<br />

mythe des leçons de vie, il nous fait repasser inlassablement par l'étape constitutive<br />

du stade du miroir.<br />

BOIX Christian<br />

Université de Dijon<br />

1 Piaget, J. : La construction du réel chez l'enfant, Neuchatel, Delachaux et Niestlé, 1937, p. 361.<br />

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