La philosophie de William James - SpiritArchive.org
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RÉSUMÉ BT CONCLUSION 179<br />
tion intellectualiste déplorable, mais une aberra-<br />
tion où il se plaît maintenant à ne voir qu'une<br />
simple maladresse d'expression sous laquelle se<br />
cache une vision très exacte et profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réa-<br />
lité changeante, un sentiment très vif <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>venir<br />
perpétuel où les choses se transforment si souvent<br />
en leur contraire, etc. De même encore, lorsque<br />
<strong>James</strong> s'enthousiasme pour <strong>de</strong>ux penseurs aussi<br />
différents l'un <strong>de</strong> l'autre que Fechner' et M. Berg-<br />
son, c'est qu'il a été conquis par leur manière <strong>de</strong><br />
voir intuitive et concrète, si riche, si pleine <strong>de</strong><br />
faits, si « cossue », qu'elle le fait passer par-<strong>de</strong>ssus<br />
bien <strong>de</strong>s tendances <strong>de</strong> leur métaphysique fort peu<br />
en harmonie avec les siennes.<br />
Bref, on sent que <strong>James</strong> est <strong>de</strong>venu <strong>de</strong> plus en<br />
plus indulgent à toutes les <strong>philosophie</strong>s possibles,<br />
à la condition qu'elles soient « anti-rationalistes »<br />
et jaillissent, non <strong>de</strong>s abstractions <strong>de</strong> l'intellect,<br />
< G. Th. Fechner (1801-1887) était <strong>de</strong>puis longtemps<br />
connu <strong>de</strong> <strong>James</strong> comme le fondateur <strong>de</strong> la Psychophysique,<br />
cette science qui s'eObrce <strong>de</strong> mesurer l'intensité <strong>de</strong>s sensations<br />
par celle <strong>de</strong> leurs excitants; <strong>James</strong> ne faisait pas grand<br />
cas <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> recherches, dont il admirait la minutie,<br />
mais qu'il regardait comme assez inutiles et sans intérêt<br />
pour la psychologie proprement dite, prise sur le vif, telle<br />
qu'il la pratiquait. Ce n'est que beaucoup plus tard, peu <strong>de</strong><br />
mois avant ses conférences d'Oxford, qu'il prit connaissance<br />
<strong>de</strong>s ouvrages philosophiques <strong>de</strong> Fechner, et il en fut aussitôt<br />
enthousiasmé. Il m'écrivait en date du 3 janvier 1908 : « /<br />
hâve just read the first half of Fechner's Zend Avesta, a<br />
won<strong>de</strong>rful hook, by a won<strong>de</strong>rful genius. He had his vision<br />
and he know how to discuss it, as no one's vision ever was<br />
discussed. »