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Nouveaux défis pour l’éthique sportive<br />
prendre soin de sa réputation en tant que dépositaire social d’une certaine<br />
morale. Les entreprises, qui se sont identifiées au monde sportif, nourrissent<br />
ainsi leur stratégie de communication, à l’interne comme à l’externe, à visée<br />
institutionnelle et commerciale, tout en mobilisant leurs parties prenantes<br />
(Bayle et Mercier, op. cit.).<br />
<strong>En</strong>jeu commercial<br />
Le gain managérial et celui en termes de communication sont pleinement<br />
compatibles avec la réalisation d’un profit commercial. Au préalable, il<br />
convient d’établir une distinction entre les organisations dont l’activité est en<br />
relation stricte avec le sport et celles qui ne sont que de simples partenaires.<br />
Si les équipementiers peuvent offrir des biens qui seront des signes de reconnaissance<br />
d’une tribu sportive, les autres organisations hors du champ sportif<br />
chercheront davantage à faire valoir leur marque et leurs produits comme des<br />
supports à l’interaction sociale. Ces dernières vont mettre en avant le fait que<br />
la perception de leur marque résulte d’une coproduction de sens. Une attitude<br />
favorable à l’égard de l’entreprise et de sa marque se concrétisera notamment<br />
par la conquête de nouvelles clientèles (Katz-Bénichou, 2004). Une marque<br />
peut alors devenir un des porte-drapeaux de l’état d’esprit sportif. <strong>En</strong> effet, le<br />
soutien d’une entreprise à un sport véhicule le message selon lequel elle est<br />
une institution sociale qui participe à la vie communautaire. Ce n’est pas la<br />
promotion des produits qui est recherchée mais un objectif d’image citoyenne<br />
(Tribou, 2002). <strong>En</strong> outre, les fondations d’une image positive sont scellées à<br />
la confiance envers la marque et à l’attachement de ses utilisateurs. Afin de<br />
renouer avec ses racines et sa clientèle, la marque américaine Timberland a<br />
repensé son image, en 2008, en lui redonnant du contenu émotionnel ; les<br />
slogans de la dernière campagne, « Dépassez vos limites » et « Ne reculez<br />
devant rien », visent à interpeller l’acheteur et à l’inciter à aller au-delà de ce<br />
qu’il pense pouvoir faire. C’est pourquoi le soutien de Timberland à l’expédition<br />
sportive de Shackleton dans l’univers glacial du pôle Sud va exactement<br />
dans ce sens. Il s’agit de renforcer son image d’entreprise authentique et<br />
proche de la nature. Par conséquent, la consommation via le prisme des<br />
valeurs va reposer à la fois sur des aventures humaines et sur l’adhésion<br />
volontaire à une communauté d’affinités.<br />
A l’issue des constats généraux relatifs aux enjeux de l’union basée sur<br />
l’éthique d’une entreprise et du sport, une question majeure émerge : l’interdépendance<br />
de ces deux entités n’impose-t-elle pas une surveillance accrue<br />
de la mise en œuvre de l’éthique sportive ?<br />
<strong>En</strong>treprise et sport : une alliance sous haute<br />
surveillance réciproque<br />
<strong>En</strong> raison de leur architecture commune, les termes d’éthique et de valeurs<br />
nécessitent d’être précisés. Les fondements de l’éthique visent à décrire les<br />
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