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De l’éthique dans le sport : contexte historique et philosophique<br />

« on ne fait pas que bouger, on apprend des textes, on apprend des choses<br />

qu’on n’apprend pas en sport […] Au théâtre il y a jamais d’équipe adverse.<br />

On est tous ensemble, en fait. »<br />

La grande capacité d’auto-analyse des enquêtés, la clarté continue de leurs<br />

propos témoignent en outre d’une compétence à la réflexivité. Cette dernière<br />

semble cristalliser le travail sur soi qu’ont opéré ces non-pratiquants sportifs<br />

pour tenter de comprendre et de dépasser leur souffrance. <strong>En</strong> ce sens, l’analyse<br />

de la non-pratique sportive éclaire les rares cas d’objectivation de soi<br />

lors de tiraillements dispositionnels (Berger et Luckmann, 1986, p. 232 ;<br />

Lahire, 2005, p. 394). Cet intellectualisme renvoie aussi au choix d’activités<br />

où l’importance du corps s’estompe au profit d’activités <strong>plus</strong> imaginatives,<br />

expressives, intellectuelles ou mnémoniques (comme le dessin, le théâtre).<br />

<strong>En</strong>fin, le caractère curatif de la reconfiguration dispositionnelle fait écho au<br />

concept psychologique de « résilience », décrit métaphoriquement comme<br />

« l’art de naviguer dans les torrents » (Cyrulnik, 2001, p. 261). La structuration<br />

de nouvelles dispositions post-traumatiques décrit le processus qu’empruntent<br />

certains individus qui ont pu surmonter les obstacles dressés au<br />

travers de leur vie, tandis que d’autres ne parviennent pas à les surpasser du<br />

fait de conditions différentes. L’art comme seule médication, la reconstruction<br />

d’une nouvelle identité et la formation de nouvelles convictions en accord<br />

avec ses propres capacités : tels sont les chemins qu’a aussi empruntés<br />

David, en décrivant brièvement sa propre résilience :<br />

« Maintenant, depuis que j’ai grandi, maintenant je me défends. J’étais tellement<br />

la tête de Turc, quand j’étais petit, que je me suis vraiment fait une<br />

carapace, je suis vraiment quelqu’un qui ne se laisse pas faire. Mais, … Je<br />

pense que les gens qui se font maltraiter parce qu’ils sont nuls en sport, je<br />

pense vraiment que ces gens-là en grandissant, je pense que ces gens-là ont<br />

une certaine expérience, vis-à-vis des gens qui… “C’est moi le meilleur, j’ai<br />

couru et tout”. »<br />

Conclusion<br />

Cette communication visait à caractériser la violence diffuse mais réelle qui<br />

prend forme dans la pratique effective du sport. Cette analyse présente<br />

l’analyse de l’exclusion sportive subie par un échantillon de collégiens<br />

non sportifs. Certaines analyses permettent d’affiner nos résultats. D’une<br />

part, dans le collège enquêté, la non-pratique sportive s’est révélée très<br />

dépendante de la lignée familiale, dans le sens où les non-pratiquants sont<br />

pour la majorité des descendants directs de non-sportifs. Par exemple,<br />

les collégiens sportifs sont 27,8 % à ne pas avoir de mère pratiquante,<br />

tandis que les enfants non sportifs sont 65,5 % à ne pas avoir de mère<br />

sportive. Ces résultats coïncident avec ceux du ministère des Sports, selon<br />

lesquels avoir un parent sportif augmente la probabilité de la pratique de<br />

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