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Nouveaux défis pour l’éthique sportive<br />

sont-ils représentatifs de l’ensemble des SHN ? Sont-ils représentatifs de<br />

ceux qui se sont engagés dans les filières d’accès au haut niveau ? Sont-ils<br />

représentatifs des générations qui les ont précédés et qui gagnaient<br />

beaucoup moins d’argent ? Sont-ils représentatifs des sports amateurs ?<br />

Singulièrement encore, le cas des femmes est très peu souvent évoqué. De<br />

fait, les SHN possèdent un statut qui leur ouvre des possibilités (aménagements<br />

horaires, recrutement par concours sans diplômes, etc.), qui leur<br />

donne des avantages (les aides personnalisées entre autres) mais les laisse<br />

sans statut « réel » et sans rémunération certaine qui pourrait asseoir leur<br />

situation et faciliter leur engagement dans le double projet. Les aides<br />

personnalisées sont bien souvent dérisoires :<br />

« Moi je perçois, euh… par an 6 000 € d’aides personnalisées. » (Sportif<br />

de haut niveau)<br />

« Bon la fédé, elle me donne un peu <strong>plus</strong> qu’avant, ça doit faire… entre<br />

7 000 et 8 000 €. » (Sportif de haut niveau)<br />

Pour comprendre les problèmes que rencontrent les sportifs, il faut percevoir<br />

les contraintes liées au haut niveau. Certes, elles diffèrent d’un sport<br />

à un autre en fonction de la concurrence mondiale et de la nature de<br />

l’effort produit qui demande <strong>plus</strong> ou moins d’investissement-temps aux<br />

SHN concernés. Sans dévaloriser un sport par rapport à un autre, force est<br />

de constater que les escrimeurs des équipes de France s’astreignent à un<br />

entraînement quotidien, que leurs homologues de l’aviron sont contraints<br />

de s’absenter très souvent de chez eux pour préparer les compétitions<br />

importantes ou que les judokas au <strong>plus</strong> haut niveau s’entraînent parfois<br />

jusqu’à trois fois par jour :<br />

« Nous, on a des contraintes importantes en terme de… pour les sportifs qui<br />

sont en stage, on a des contraintes importantes là… puisque tu vois l’équipe<br />

qui a préparé les Jeux c’est quand même 200 jours de stage quoi ! Une<br />

année normale c’est 140 à 150 jours de stage. » (DTN adjoint aviron)<br />

Si les modèles décrits par Bouchetal Pellegri, Leseur et Debois 169 s’avèrent<br />

pertinents pour lire la prise en compte du projet personnel des athlètes et<br />

l’organisation du suivi socioprofessionnel dans les fédérations, il faut reconnaître<br />

que ces modèles sont construits dans l’absolu sans réellement intégrer<br />

les contraintes inhérentes à la concurrence mondiale et à l’organisation<br />

internationale de chacun des sports.<br />

Ainsi certains ont-ils des championnats du monde et d’Europe tous les ans<br />

tandis que d’autres n’en ont que tous les quatre ans.<br />

169. Bouchetal Pellegri F., Leseur V. et Debois N., Carrière sportive. Projet de vie, Editions<br />

Insep, coll. « <strong>En</strong>traînement », Paris, 2006.<br />

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