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Nouveaux défis pour l’éthique sportive<br />
dans le domaine sportif, où il occupe une position dominée par rapport<br />
à d’autres quotidiens, comme L’Equipe, organe de référence sur le sport.<br />
Mais, dans le même temps, sur des sujets de sport qui traitent de faits de<br />
société (violence dans les stades, dopages…) ce rapport se transforme, le<br />
quotidien du soir gagnant en légitimité. Ces différentes positions dans l’univers<br />
médiatique conduisent néanmoins, en matière sportive, à différencier et<br />
à définir deux degrés d’autonomie, l’une fonctionnelle et l’autre expressive<br />
ou éditoriale (Raul et Wille, 2007).<br />
La liberté d’informer s’oppose à la liberté d’expression, en effet les différents<br />
moyens matériels, financiers et humains mis à disposition pour la couverture<br />
de l’événement, les contraintes en termes de temps (heure de bouclage pour<br />
la presse écrite), d’accès aux sources et/ou de place disponible pour l’article<br />
(nombre de feuillets pour la presse écrite) déterminent le degré d’autonomie<br />
fonctionnelle. Mais si ce degré d’autonomie dépend directement de l’importance<br />
accordée à l’événement par l’organe de presse, en termes économique<br />
et commercial ou éditorial, cette légitimité peut dépendre de l’achat de<br />
droits, du résultat d’un capital « sympathie », d’une reconnaissance mutuelle<br />
ou d’intérêts réciproques. Cela pose alors la question du degré d’autonomie<br />
expressive ou éditoriale, question qui concerne la liberté d’expression et l’indépendance<br />
des journalistes qui peuvent être affectées en raison des enjeux<br />
économiques les liant aux acteurs économiques et sportifs.<br />
Journaliste et sport : la confrontation des valeurs<br />
La question de l’univers médiatique pose également la question de l’hétérogénéité<br />
des formes de relations qui associent les sports et les médias. Cette<br />
diversité d’approche est <strong>plus</strong> conforme à la réalité, prenant en compte la<br />
complexité et la diversité des pratiques journalistiques, ne serait-ce qu’au<br />
travers de la pluralité des médias, et des pratiques sportives. Commenter des<br />
heures de patinage, de vélo ou un match en direct est-il équivalent professionnellement<br />
à en rendre compte au journal de 20 heures ? Il s’agit également de<br />
s’interroger sur l’influence des nouvelles techniques sur la pratique professionnelle.<br />
Comment l’usage d’internet modifie la façon de faire des journalistes,<br />
leurs rapports avec les sources ; comment le public s’unifie et se morcelle avec<br />
les technologies qui reconditionnent le métier de journaliste de sport ?<br />
Au-delà de l’écueil d’un certain nombre de réalités, le journaliste de sport se<br />
trouve confronté également à ce qui serait de l’ordre des valeurs. Il s’agit de<br />
prendre en compte la symétrie des comportements sportifs et journalistiques,<br />
en confrontant les valeurs de l’éthique sportive, en ce qu’elles ont d’universel<br />
– tolérance, acceptation des différences, sentiment du collectif, égalité des<br />
règles, promotion de l’effort, valorisation de la santé, épanouissement du<br />
corps – et les valeurs de l’éthique des médias, en ce qu’elles ont de démocratique<br />
– information libératrice, égalité des chances, ardente obligation<br />
de la vérité, investigation nécessaire et justifiée, droits du citoyen, selon trois<br />
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