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Ethique et sport en Europe<br />
Conclusion<br />
<strong>En</strong> partant des acteurs et actrices du sport et de leur vécu corporel, l’éthique<br />
du sport peut avoir une efficacité bien <strong>plus</strong> grande que les pétitions de<br />
principe nécessaires mais qui ne résistent pas à l’analyse des pratiques<br />
corporelles in situ.<br />
Le sport est une éthique sociale, or, très souvent, certains sportifs imposent<br />
leur propre éthique. Certains de leurs gestes bouleversent les conventions<br />
et les limites actuelles de notre morale sportive. Mais plutôt que de tout<br />
comparer à un esprit “sport éternel”, l’agentivité éthique vient renouveler<br />
les critères de nos jugements. La démocratie nous enseigne que l’éthique<br />
personnelle relève du privé et que, dans la sphère publique, notre éthique<br />
doit être retenue, nous n’avons pas le droit de manifester notre position.<br />
<strong>En</strong>fin, la mondialisation éthique par le sport rejoint la prétention du sport<br />
d’être une morale universelle. Les grandes fédérations se servent du sport<br />
comme d’un moyen d’éducation mondiale. Le comportement des joueurs<br />
doit alors être exemplaire.<br />
Face aux acteurs économiques, l’agentivité remplace le simple consommateur<br />
de soins par une action vécue : l’empowerment est un mode de contrôle<br />
des individus et des groupes sur leur vie dans un contexte de changement<br />
de l’environnement136 . Chacun voudrait maîtriser sa santé là où le corps,<br />
par l’écosport, devient davantage environnemental par ses interactions.<br />
<strong>En</strong>tre ce que l’on pourrait faire et ce que l’on devrait faire pour soi, le sujet<br />
contemporain construit un self-development pour vivre son autonomie corporelle<br />
: l’observance137 ou non des prescriptions paraît être une émancipation<br />
laïque mais place le sujet sportif dans des modes éthiques de régimes différents<br />
face à nos injonctions morales parfois contradictoires.<br />
136. Rapport J.,« Studies in empowerment: introduction to the issues », Prevention in Human<br />
Services, n o 3, 1984, p. 1-17.<br />
137. Reach G., Pourquoi se soigne-t-on ? <strong>En</strong>quête sur la rationalité morale de l’observance,<br />
Le bord de l’eau, Lormont, 2007, p. 246.<br />
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