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Ethique et sport en Europe
peut se demander si, au-delà des discours, il y a finalement des réelles
intentions politiques ? Des fois on pourrait se poser réellement la question. »
(Responsable du suivi socioprofessionnel au secrétariat d’Etat aux sports.)
Il y a bien là une première disjonction entre une volonté de promouvoir le
sport de haut niveau, les attentes formelles des différentes institutions en
charge de l’accès au haut niveau et le soutien apporté aux athlètes. Dans de
nombreux pays, cette question est résolue depuis longtemps, d’où l’adhésion
mitigée des différents ministres des Sports présents à Biarritz en novembre
2008 au discours de Bernard Laporte promouvant le principe du double
projet. Si, dans la plupart des pays, les SHN ne sont pas des « athlètes
d’Etat », au sens strict du terme, c’est-à-dire financés directement par l’Etat
pour simplement pratiquer leur activité, un certain nombre d’emplois leur
sont néanmoins réservés. Ce constat ne s’arrête pas aux anciens pays du
« bloc de l’Est » mais concerne également des pays proches du nôtre, comme
l’Allemagne où 700 SHN sont employés par l’armée, 150 par la police,
40 par les douanes165 . La question des retraites rejoint donc de plain-pied
celle du statut des SHN.
Le statut des sportifs de haut niveau
Le deuxième problème est bien celui du statut « réel » des SHN. En inventant
un statut, celui de SHN, en délimitant le périmètre des sportifs réellement
de haut niveau de celui des espoirs ou des partenaires d’entraînement, la
Charte du sport de haut niveau 166 a apporté plus de clarté et de rigueur
quant à l’obtention et l’octroi des avantages qui sont attachés à ce statut.
Dans l’imaginaire collectif, un SHN est quelqu’un qui ne connaît pas de
souci, qui est à l’abri des problèmes que peuvent rencontrer les gens
ordinaires. Il existe, ainsi, un certain nombre d’idées reçues associant
sport de haut niveau, SHN, revenus élevés, insertion professionnelle et
sociale facilitée, voyant dans « la pratique sportive d’excellence un formidable
tremplin social » 167 , reléguant, de fait, les problèmes rencontrés
par certains au rang « d’exception à la règle » 168 . Les médias renforcent
cette idée en vantant l’arrêt de carrière et les reconversions réussies des
SHN les plus connus : Douillet, Zidane, Platini, Hinault, Candeloro… Mais
165. Extrait du rapport d’information n o 3642 déposé par la délégation de l’Assemblée nationale
pour l’Union européenne sur « L’organisation et le financement du sport en Europe » et
présenté par M me Arlette Franco députée. www.assemblee-nationale.fr/12/europe/rap-info/
i3642.asp.
166. Loi du 16 juillet 1984 modifiée, http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=
JORFTEXT000000693187&dateTexte=19840717
167. Fleuriel S. et Schotté M., « La “reconversion” des athlètes français de Munich à Barcelone »,
communication présentée aux 2 e Journées de psychopathologie du sport, Bordeaux, 5-6 juin
2008, p. 1. Document consultable sur http://sebastien.fleuriel.free.fr/.
168. Ibid.
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