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Nouveaux défis pour l’éthique sportive<br />

A ces contraintes temporelles s’ajoute la logique interne du haut niveau,<br />

à <strong>savoir</strong> la concurrence entre sportifs et l’obligation de résultats afin de<br />

bénéficier de sélections internationales et par voie de conséquence maintenir<br />

son statut de SHN. Il est aisé de comprendre que les sportifs sont<br />

contraints le <strong>plus</strong> souvent, sportivement et financièrement, à s’investir totalement<br />

dans le projet monosportif au détriment du double projet. Les sommes<br />

occultes perçues dans leurs clubs, les démonstrations qu’ils réalisent et<br />

pour lesquelles ils sont indemnisés, les compétitions et tournois sur invitation<br />

qui font l’objet de petits cachets sont conditionnés bien souvent par<br />

l’absence de moyens. Dès lors quel temps et quelle énergie restent-ils pour<br />

la formation et le projet professionnel ? C’est en premier lieu le statut, ou<br />

plutôt l’absence de statut, qui conditionne et conduit nombre de SHN à<br />

opérer ce choix. Reste néanmoins que les athlètes devraient être acteurs<br />

de leur devenir, percevoir les enjeux et les limites de leur carrière sportive,<br />

les risques encourus en cas de blessure ou d’arrêt inopiné de leur carrière.<br />

La culture fédérale en matière de formation et de double projet, l’acculturation<br />

progressive via le groupe de pairs, l’argent gagné grâce à la pratique<br />

en clubs, la facilité et l’agrément de la vie de SHN, connu, reconnu, voire<br />

adulé, n’engagent pas à la conduite du double projet 170 :<br />

« Les athlètes sont fortement incités à s’engager dans un projet de formation<br />

et d’insertion professionnelle. Ce message est relayé par les DTN.<br />

Mais, surtout en l’absence de tout texte fixant des obligations aux SHN, on<br />

ne peut les y contraindre. Comment imaginer que le ministère puisse forcer<br />

Laure Manaudou à reprendre des études ? Heureusement, ce type de cas<br />

reste marginal. » (Chef du Bureau du sport de haut niveau des filières et<br />

des établissements nationaux à la Direction des sports du secrétariat d’Etat<br />

aux Sports)<br />

Si les politiques publiques offrent de multiples possibilités pour favoriser<br />

l’entrée en formation et l’insertion professionnelle des SHN, le manque de<br />

moyens coercitifs et l’absence de perspectives statutaires grippent le fonctionnement<br />

général du système. Seul l’octroi d’un statut, celui « d’athlète<br />

d’Etat » au sens où l’Allemagne le pratique, pourrait fournir une certaine<br />

sérénité aux athlètes, quitte à l’assortir d’un véritable plan de carrière et<br />

de formation permettant d’assurer une insertion professionnelle future de<br />

qualité. Dans ce cas, le « modèle du sport professionnel », dissociant carrière<br />

sportive, formation et insertion professionnelle après la carrière sportive,<br />

pourrait parfaitement s’appliquer à la plupart des sports et des SHN. Ce ne<br />

semble pas être dans « l’air du temps », au point même que, comble d’ironie,<br />

170. Javerlhiac S. (2007). « Les freins à la (re)conversion des athlètes de haut niveau en<br />

France. Etude de cas de jeunes pongistes des équipes de France en rupture sportive ». Esporte e<br />

sociedad, 3-7, 1-52, www.lazer.eefd.ufrj.br/espsoc/pdf/es70i.pdf (consulté le 21/07/2010).<br />

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