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Respect des droits de l’homme,
discrimination et extrémisme :
nouveaux défis à l’éthique sportive
Carine Bloch 174
Bien que frein incontestable à l’éthique sportive, le racisme, au cœur des
préoccupations de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme
(LICRA) et du réseau Football against racism in Europe (FARE), ne
sera pas abordé an tant que tel, mais sous l’angle des enjeux et problématiques
actuels qui en découlent. Car il n’en constitue pas pour autant un défi
nouveau. Seront donc développées quatre problématiques auxquelles le
sport européen doit faire face s’il veut jouer le rôle citoyen qui lui incombe.
Les droits des jeunes sportifs africains
De plus en plus de jeunes joueurs africains sont attirés par les grands championnats
européens, compte tenu des faibles perspectives d’avenir sportif
dans leur pays d’origine, faute de moyens suffisants. Ces jeunes, parfois
poussés par leur famille qui voit en eux un espoir de réussite socio-économique,
sont souvent manipulés par des agents locaux ou européens peu
scrupuleux. Encore mineurs, ils partent en Europe faire des essais, un simple
visa de tourisme dans la poche. Si les tests ne s’avèrent pas concluants,
ils se retrouvent la plupart du temps abandonnés, en situation irrégulière,
sans papiers, sans argent et sans protection sociale. Aujourd’hui, ces
jeunes, oubliés de tous, errent par milliers à travers le Vieux Continent,
passant de pays en pays (principalement, en cas d’échec, d’ouest en est).
Ils sont souvent dans l’incapacité de retourner dignement en Afrique et/ou
préfèrent rester illégalement en Europe plutôt que de rentrer chez eux
et devoir porter le « déshonneur » de leur famille. Dans le meilleur des
cas, le joueur signe un engagement avec une équipe professionnelle ; il
reste néanmoins constamment « sur la sellette ». Le jeune ne connaît que
rarement ses droits.
Il signe un contrat ; parfois le document est valide, parfois il ne l’est pas. Bon
nombre de clubs professionnels ou non résilient ainsi de manière abusive les
contrats de ces Africains au prétexte d’une adaptation présumée difficile ou
pour la moindre blessure.
174. Vice-présidente de la LICRA, présidente de la commission sport, membre du conseil
d’administration de FARE.
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