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20() L'EDUCATION M V SICALE
a leur lour, imaginent de nouveaux procedes et en
obtiennent dc bons resultats !
Je trouve a ce sujet line amusante boutade dans
les Aplioj-isines de Rubinstein :
(( Le medecin et le professeur de chant se ressem-
« blent en bien des points : le medecin pent guerir
« ou tuer, il pent etablir un faux diagnostic ; il invente
« volontiers de nouveaux remedes, et trouve toujours
« que le docteur qui I'a precede a mal compris le cas.
« Le professeur de chant pent poser une voix ou
(c la fausser ; il peut prendre une voix d'altopour une
« voix de soprano, et le contraire aussi; il invente
« volontiers de nouvelles methodes d'enseionenient
« et trouve aussi toujours que le professeur qui la
« precede a mal dirige I'eleve.
« Le public se comporte de la meme maniere avec
« ces deux specialistes. II a confiance dans les char-
« latans. Chacun recommande aussi volontiers son
« medecin ou son professeur de chant, et, en fin de
(( compte, c'est encore la nature qui est le meilleur
« medecin et le meilleur professeur de chant*. )>
C'est, ma foi, aussi bien pense que spirituellement
ecrit.
Est-ce a dire que le chant est chose tellement na-
turelle que toutes les methodes sont bonnes , ou
toutes in utiles ? On serait presque tente de le croire.
De fait, certains professeurs sen passent complete-
ment, et inventent des exercices appropries a la
nature particuliere de chacun de leurs eleves, visant
1. A. Rubinstein, loco cit.