Dépasser Stanislavski - Maison Jean Vilar
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Scène II : Triletzki + 2 domestiques<br />
Les 2 domestiques sortent de la porte-fenêtre, descendent les<br />
escaliers et vont chacun dans des directions différentes :<br />
L’un vers coulisse jardin<br />
L’autre vers coulisse cour.<br />
Lorsqu’ils sont arrêtés par « eh là vous deux » de Triletzki.<br />
Bien respecter les indications de Tchékhov. Les valets<br />
saluent très bas. Ils appartiennent depuis toujours à la<br />
grande famille des Voinitzev.<br />
Ne pas faire des mimiques inutiles quand vous recevez<br />
l’argent.<br />
Triletzki, une fois de plus, se retrouve au centre à la fi n de<br />
la scène.<br />
Maintenir un grand mouvement, presto.<br />
Scène III : Le Père Triletzki, Triletzki, Sacha<br />
Le Père Triletzki est très vieux – 80 ans : c’est l’âge du<br />
roi Lear, à la lettre le roi Lear. Sa sensibilité est forte et<br />
puissante, on ne peut lui résister quand il est sur le plateau.<br />
Ne pas trop ralentir, sinon Triletzki qui est ivre et Sacha qui<br />
est impatiente de partir, seraient en position de spectateur<br />
et non d’acteur.<br />
Bien réglés les petits mouvements avec Sacha, notamment<br />
lorsque celle-ci essaye à tout coup de l’entraîner.<br />
Sacha : quand l’actrice se mettra en colère, il est nécessaire<br />
de marquer dans cette première scène de Sacha, combien<br />
Sacha est douce, honnête simple, humaine. Pas de colère<br />
crispée et dure, donc !<br />
Elle n’est plus très jeune. Sa voix est celle d’une femme,<br />
un peu grave. A travers tous ses malheurs considérables<br />
causés par les vies anarchiques de son mari, de son frère,<br />
de son père, elle a conservé cette bonté innée qui est celle<br />
des servantes au grand cœur. Le jeu doit rester réaliste. Elle<br />
conduit père et frère, un peu comme elle mène son petit<br />
Kolya. C’est Antigone, fi lle de prolétaires. Elle dirige tout<br />
cela comme on dirige une famille nombreuse et pauvre.<br />
Acte I, scène IV<br />
Petrin : ne pas pousser trop loin la composition du<br />
personnage par les moyens habituels de voix, geste, etc.<br />
c’est-à-dire par l’extérieur, sans être habité par cette âme<br />
d’usurier. Attention, son abord est assez sympathique du<br />
moins pour un lecteur français. Mais je crois que ce genre<br />
d’homme est assez odieux à un Russe. Ne pas se laisser<br />
gagner par cet amour occidental pour le type slave. Petrin<br />
est odieux. C’est un des grands personnages de la pièce.<br />
Petrin est un usurier en goguette ce soir là et il est drôle.<br />
Mais c’est le ver dans le fruit : il participe à la soirée d’Anna<br />
Petrovna qui ne l’a certainement invité que pour l’amadouer.<br />
Il hait la veuve. C’est un Gobseck au petit pied. [...]<br />
Scène V<br />
Mise en place : Petrin, jardin, Bougrov, cour.<br />
Heure indication générale suivante de Tchékhov « Puis ils se<br />
promenèrent »<br />
LES CAHIERS DE LA MAISON JEAN VILAR – N° 110 56