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Dépasser Stanislavski - Maison Jean Vilar

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Je vois qu’à un moment Petrin s’assied mais un très court<br />

moment. Pour exprimer une pose physique : la fête est<br />

fatigante et l’alcool le travaille. Il n’est pas chez lui ; il a un<br />

complexe d’infériorité dans ce milieu de propriétaire et il<br />

n’ose s’asseoir, même quand les patrons ne sont pas là. [...]<br />

Scènes VI et VII<br />

Ils croisent les deux usuriers, qui leur laissent avec beaucoup<br />

de facilité le passage.<br />

Voinitzev est doux. Il est pressant. Il est très amoureux de<br />

sa femme. Le mouvement les amène de la maison au jardin.<br />

Premier plan.<br />

Puis au centre, sur Sofi a : « Je t’en prie, ne m’interroge pas ».<br />

Après s’être approché de Sofi a sur : « Je me demande où<br />

vous, femmes, …ennui », il répond à Sofi a au centre. Chaque<br />

foi qu’il s’approche, intuitivement et sans s’en rendre compte<br />

elle même, elle l’esquive ou s’éloigne d’un pas.<br />

Anna Petrovna : une fois de plus, Anna joue de sa fenêtre<br />

comme d’un masque.<br />

L’appel vocal est charmant mais vif. Ne pas faire un sort à<br />

ce genre de phrase. Elle intriguera d’autant plus que ces<br />

apparitions seront visibles certes, mais rapides.<br />

À la fi n de la scène, Anna est au jardin près du banc.<br />

Voinitzev entre très vivement dans la maison.<br />

Scène VIII<br />

La première réplique de Sofi a n’est pas un monologue. Il ne<br />

peut en avoir le poids. Ce sont des gromelots rapides, encore<br />

que distinctement entendus. Ce sont des soupirs haletants<br />

et les uns sur les autres. Soupirs ici exprimés par des mots.<br />

Ne pas ralentir. Et ne pas trop penser.<br />

Dès que Sofi a voit Platonov, sa réaction est telle que nous<br />

devons comprendre que hic jacet lupus.<br />

Jouant la scène, je ne crois pas nécessaire de transcrire la<br />

mise en place. Nous chercherons cela avec la Sofi a. [...]<br />

Scène X<br />

[...] Vengerovitch, sur les marches/ première réplique<br />

Ossip jardin premier plan<br />

Vengerovitch est vraiment gêné par la présence d’Ossip. Ce<br />

n’est pas le lieu pour rencontrer un moujik. D’autre part,<br />

c’est la fête, il est assez ivre et les conditions sont donc<br />

mauvaises pour « discuter ». Bien marquer cela. Ossip, lui,<br />

s’en fout. Il est très calme.<br />

Je rappelle que le dialogue s’enchaîne sur le ton le plus<br />

quotidien.<br />

Dans la longue réplique dernière de Vengerovitch, toute son<br />

âme tortueuse et craintive se montre. Il veut et il ne veut<br />

pas. Démolir quelqu’un mais ne pas le tuer. La lâcheté.<br />

Ossip s’éloigne et disparaît par le fond du jardin.<br />

Vengerovitch, sur l’entrée de Platonov, reste au jardin. Il se<br />

retourne vers lui.<br />

Scène XI<br />

Je mettrai en place de vive voix.<br />

N.B. Ici aussi ne pas prendre de temps inutiles. Prendre<br />

uniquement ce que l’on appelle des respirations. Le dialogue<br />

est aisé et s’enchaîne comme dans une conversation banale,<br />

quotidienne.<br />

Vengerovitch est au jardin.<br />

Scène XII<br />

La scène est vive, gaie, enjouée et doit être jouée telle par<br />

les deux interprètes.<br />

Grekova descend les marches et va au centre.<br />

Platonov d’abord au jardin.<br />

C’est sur « … petite dinde » qu’il s’avance vers elle<br />

jusque- là il n’a pas fait un pas vers elle. Les distances<br />

sont donc assez grandes jusque-là. Elles vont se resserrer.<br />

Et alors, bien suivre les indications de Tchékhov :<br />

« Il passe son bras sous sa poitrine etc... »<br />

« Il l’embrasse »<br />

« Elle se dégage »<br />

etc.<br />

Oui Grekova est en larmes sur « Vous ne m’auriez pas<br />

embrassée sans cela… »<br />

Le ton de cette scène doit être doublement soigné, car c’est<br />

la fi guration scénique des insolences de Platonov, et qui<br />

le mèneront au tribunal. Il est odieux. Elle est terriblement<br />

blessée. À fond.<br />

<br />

<br />

Maquettes d'Edouard Pignon pour Ce fou de Platonov,<br />

régie de <strong>Jean</strong> <strong>Vilar</strong>, 1956.<br />

Collection Association <strong>Jean</strong> <strong>Vilar</strong>, Avignon.<br />

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