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108 JOURS DE FAMINE ET DE DÉTRESSE<br />
J'aurai aussi un poêle allumé près de mon lit,<br />
et je mangerais quelque chose de bon tolites les<br />
heures : des biscottes et du chocolat à huit heu<br />
res, . une pomme cuite à neuf, une tartine avec<br />
une anguille fumée et du café à dix, des corni<br />
chons et des œufs durs à onze. Enfin, toutes les<br />
heures, quelque chose de bon !<br />
- Et, comme d'habitude, tu ne ferais pas à<br />
dîner, même si tu étais riche. Toujours des<br />
1 repas sur le pouce, quoi ? Eh bien, moi, il me fau<br />
drait un bon pot de pommes de terre au lard et<br />
aux boudins, bien fricoté, bien chaud. Tu conti<br />
nuerais, toi, à ne jamais nous donner un repas<br />
solide. Si tu crois que les gens riches mangent<br />
toutes ces « niaiseries » ! La viande qu'on voit<br />
chez les bouchers, voilà ce qu'ils mangent, et<br />
crue encore, à ce qu'il paraît.<br />
- De la viande Crue ! non, cela me dégoûte<br />
rait : jamais je n'en mangerai.<br />
- Ah ! mon Dieu ! soupira Hein, si nous<br />
avions sulement chacun un petit pajn de trois<br />
« cents » ! ils sont très grands chez le boulan<br />
ger, derrière le coin, n'avez-vous pas vu cela ?<br />
plus grands qu'ailleurs, et quand on en a mangé<br />
un, on a déjà une bonne bouchée dans l'estomac.