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78 JOURS l'lÉ FAMINE El' DÈ DÉTRESSE
. Barend faisait un temps de course, puis criait :
- Lâchez !
'Et, après plusieurs essais, le cerf-volant mon­
tait en tanguant.
Quand il était à uJ;le certaine hauteur, Barend
passait le pe-Ioton de corde à Kees, et p'un saut
. s'asseyait sur · la toiture -en zinc de l'échoppe.
Kees alors lui rendait la boule qu'il avait dû .
tenir de toutes ses forces, grimpait à côté de lui,
et la déroulant méthodiquement, tous deux sui­
vaient le joujou aérien dans son ascension.
Toute la matinée, l'homme et l'enfant restaient
là, la tête levéè, à observer gravement les évolu­
tions du cerf-volant qui montait, montait, en
balançant élégammeI.lt sa longue queue. Quand
il avait 'disparu très haut, ils se regardaient émo­
tionnés, et la satisfaotion brillait dans eurs
yeux.
De temps en temps, Barend demandait à Kees
de rallumer sa pipe en terre, ou il lui faisait
tenir le bâton, dévidé maintenant, et il. rajustit
sa chique, après avoir lancé un long je T de salive
brune. Puis l'un et l'autre se taisaient, tout à
leur contemplation.
Quelques minutes avant midi, la femme de
Barend poussait 1,ln cri pour l'avertir que le dîner