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J ' ENTENDS LES PUCES MARCHER 57<br />
personne; tous les magasins du Nieuwendyk fermés;<br />
le calme partout; ah l que j'aimais cela I<br />
J'allai vers la Haute Digue qui avançait dans<br />
l'Y. La Haute Digue était ma promenade favorite;<br />
j'y faisais souveni l'école buissonnière/avec<br />
ma petite sœur Naatje. Des deux côtés, l'Y<br />
clapotait contre les berges; on y trouvait des<br />
coquillages ; plus loin était une oasis d'arbres et<br />
d'herbe fleurie. Quand j'arrivai à la digue, l'air<br />
frais du large et la brise matinale me causèrent<br />
un tel soulagement qu'en jubilant je happais<br />
l'air: je levais les bras, en écartant les<br />
doigts, pour mieux sentir jouer le vent sur ma<br />
peau irritée. Je restai ainsi longtemps à me griser<br />
puis continuai ma promenade pour chercher des<br />
fleurs. Arrivée sous les arbres, je fus surprise<br />
de. voir dans l'herbe les pissenlits et les pâquerettes<br />
fermées. Je n'avais jamais vu de fleurs<br />
la nuit et ne connaissais pas ce phénomène; je<br />
fus si étonnée que je n'en cueillis aucune,<br />
comme prise de méfiance, et j'allai m'asseoir<br />
sur un banc.<br />
Il y avait à cet endroit un chantier où des<br />
hommes travaillaient; un d'eux vint se mettre<br />
à côté de moi et dit :<br />
- Ah 1 la grande fille qui est déjà dehors 1 et<br />
' où vas tu ?<br />
-<br />
1<br />
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