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L'USURIÈRE 99<br />

Koks était un épicier qui donnait des denrées<br />

sur gage; tous nos vêtements avaient passé chez<br />

lui, et voilà que nous pouvions dégager les prin­<br />

cipaux.<br />

Ma mère tenait les quelques florins en pièces<br />

d'un « cent » et en « dubbeltjes (1) », dans un<br />

cornet de papier gris. La femme Koks prit l'ar-<br />

gent et nous dit d'aller à une porte de derrière<br />

pour y recevoir les vêtements. Mais une fois là,<br />

elle déclara qu'elle nous les donnerait quand<br />

nous viendrions dégager les autres loques, sur<br />

lesquelles elle avait eu la bonté de nous avancer<br />

des deJlrées.<br />

Ma mère pleura, se fâcha, menaça; moi, je<br />

sanglotais, en parlant de ma robe de première<br />

communion. Rien n'y fit. L'usurière nous chassa,<br />

en disant :<br />

- Vous ne pouvez pas prouver que vous<br />

m'avez remis de l'argent.<br />

On dut me coucher : l'émotion m'avait donné<br />

la fièvre. Ma mère eut, pendant plusieurs jours,<br />

des clignotements d'yeux et des plaques rouges<br />

sur les pommettes. Elle marmottait des mots de<br />

vengeance, et griffait l'air, comme si c'eût été la<br />

figure de l'usurière. .J\!V:JL<br />

(1) Dubbeltje : Un dixième de florin. <br />

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