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NOUS VIVONS DE CHARITÉ 95
nous distribuait encore des bons pour des pois,
des fèves et de l'orge.
Nous étions livrés à une charité étroitement
méthodique, et qui nous classait à jamais parmi
les vagabonds eCles « outcast ».
Mon père ne donna pas signe de vie pendant
les six mois que dura son escapade. Un dimanche
matin, il ouvrit la porte et rentra, le sac au dos.
Hein s'élança vers lui avec un grand cri de joie:
- Oh ! père !
L'attitude de ma mère disait :- « Vous venez
nous ôter le pain de la bouche. »
On sut en effet bientôt que mon père était
revenu, et on ne nous donna plus rien. Ma mère
avait un mari jeune et vigoureux, n'est-ce pas ?
très capable de travailler pour les neuf enfants
qu'i! avait envoyés dans le monde.