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A L ' HÔPITAL 199<br />

encore. L'Allemande gémissait de plus en plus<br />

bas :<br />

- Ich will nicht sterben, ich will nicht ster­<br />

ben !<br />

L'émotion me gagna, je me mis à pleurer. Je<br />

savais un peu d'allemand; j'allai à son lit et lui<br />

demandai si je ne pouvais rien pour elle. Elle<br />

Il!e saist la main, comme affolée; la llmgue déjà<br />

alourdie, elle répétait :<br />

- Ich will nicht sterben : der Kleine lebt, ich<br />

muss leben für ihn.<br />

Je restai près d'elle. Elle mourut au matin.<br />

Àu bout de six semaines, je me sentis assez<br />

retapée pour repartir. Ma mère était encore<br />

venue me dire que mon_ père avait juré de me<br />

tirer de là par les cheveux, si je ne rentrais pas ;<br />

mais le chef de service avait tenu bon.<br />

Le matin de ma sortie, il me manipula longue­<br />

ment, me recommanda de continuer à prendre<br />

le sirop de V.anier et la quinine. Je lui répondis<br />

que je ne pourrais pas me les procurer.<br />

- Viens chèz moi, je te les procurerai.<br />

Je fus chez lui le lendemain. Il me fit attel).dre<br />

que tous les clients fussent partis. Quand j'entrai<br />

dans son cabinet, il poussa le verrou et me prit<br />

dans ses bras ; ses mâchoires claquaient.

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