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A L'HÔPITAL 197
nous aperçûmes des bandes de masques, qUI
dansaient en rond et hurlaient à tue-tête.
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Nous rentrâmes vite à éause du froid. Une
accouchée allemande clamait :
- Ich will nicht sterben, ich will ni ht ster-
ben '
' d.. .,-
Elle me donnait la chair de poule. f t1> 1.A""" "" ""
- Mon Dieu, Toinette, elle souffre tant !
- Si tu veux ne jamais rire, parce qu'on geint
ici, tu claqueras toi-même.
Une autre jeune malade s'était levée, et, à nous
trois, nous dansâmes une 'polka.
Dans le corridor, la sœur et la servante ve­
naient pour la ronde ; nous n'eûmes que le temps
de filer derrière les lits et de gagner le nôtre.
La sœur s'avançait· comme en glissant. Sa
lanterne répandait devant elle un peu de clarté f
floue, qui se reflétait, en vacillant, sur sa figure
-délicieusement douce, ennuagée par la coiffe
blanche.
La servante, emmitouflée ,dans un châle, em­
boîtait le pas.
La sœur leva sa lanterne devant plusieurs lits.
Près de l'accouchée qui haletait : « Mon ventre,
mon ventre ! » elle s'arrêta, arrangea leS couver­
tures, dit quelques mots sur un ton placide, et
passa.