24.11.2012 Views

L'ABC du droit d'auteur - Unesco

L'ABC du droit d'auteur - Unesco

L'ABC du droit d'auteur - Unesco

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Quelles sont les caractéristiques principales des <strong>droit</strong>s moraux ?<br />

Les <strong>droit</strong>s moraux des auteurs<br />

Les <strong>droit</strong>s moraux sont par leur nature même liés à la personnalité de leur auteur – ce ne sont pas des<br />

<strong>droit</strong>s de propriété. En conséquence, les <strong>droit</strong>s moraux appartiennent aux auteurs même s’ils ont cédé leurs<br />

<strong>droit</strong>s patrimoniaux à quelqu’un d’autre. De plus, et contrairement aux <strong>droit</strong>s patrimoniaux, les <strong>droit</strong>s moraux<br />

sont inaliénables. Les auteurs ne peuvent céder leurs <strong>droit</strong>s moraux à quelqu’un d’autre, alors qu’ils peuvent<br />

vendre leurs <strong>droit</strong>s patrimoniaux. Par exemple, un auteur peut avoir cédé à un éditeur le <strong>droit</strong> de repro<strong>du</strong>ire<br />

et de distribuer son roman, mais cela n’a pas d’incidence sur le destin des <strong>droit</strong>s moraux, qui continuent<br />

d’appartenir à l’auteur, lequel peut donc revendiquer la paternité <strong>du</strong> roman. De plus, l’éditeur ne peut pas<br />

supprimer son nom en tant qu’auteur de l’œuvre ou le remplacer par un autre. Cependant, certains pays, en<br />

particulier ceux qui adhèrent au système de common law, autorisent la renonciation aux <strong>droit</strong>s moraux sous<br />

certaines conditions.<br />

Quelle doit être la <strong>du</strong>rée de la protection des <strong>droit</strong>s moraux ? Cette question est traditionnellement source de<br />

controverse. Alors que les pays de common law, en règle générale, tendent à stipuler que les <strong>droit</strong>s moraux<br />

cessent d’être protégés à la mort de l’auteur, la tradition de <strong>droit</strong> romain considère généralement les <strong>droit</strong>s<br />

moraux comme perpétuels : dans ce cas, les <strong>droit</strong>s en question peuvent être exercés après la mort de l’auteur<br />

par ses héritiers ou, comme le prévoient certaines lois nationales, par certains organismes publics ou privés<br />

dans l’intérêt <strong>du</strong> patrimoine culturel <strong>du</strong> pays. La Convention de Berne contient un compromis selon lequel les<br />

<strong>droit</strong>s accordés au titre de l’article 6bis sont maintenus au moins jusqu’à l’extinction des <strong>droit</strong>s patrimoniaux.<br />

Aujourd’hui, de nombreux Etats parties ont adopté cette règle et prévoient la même <strong>du</strong>rée de protection<br />

pour les <strong>droit</strong>s moraux et pour les <strong>droit</strong>s patrimoniaux. En vertu des normes internationales, la <strong>du</strong>rée de la<br />

protection des <strong>droit</strong>s patrimoniaux est de 50 ans à compter de la mort de l’auteur, mais certains pays prévoient<br />

une <strong>du</strong>rée de 70 ans.<br />

Que représente le <strong>droit</strong> d’attribution (ou <strong>droit</strong> de paternité) ?<br />

Le <strong>droit</strong> d’attribution est l’un des <strong>droit</strong>s moraux que prévoit l’article 6bis de la Convention de Berne. Il est<br />

souvent appelé <strong>droit</strong> de « paternité », ce qui fait allusion au lien de parenté spirituelle entre l’œuvre et son<br />

créateur, bien que cette terminologie puisse aujourd’hui paraître datée.<br />

En vertu <strong>du</strong> <strong>droit</strong> d’attribution, les auteurs ont le pouvoir exclusif de décider d’associer ou non leur nom à<br />

l’œuvre et de déterminer quand l’œuvre sera publiée ou mise d’une autre manière à la disposition <strong>du</strong> public.<br />

C’est donc le <strong>droit</strong> de revendiquer la paternité de l’œuvre, ainsi que le <strong>droit</strong> de rester dans l’anonymat. L’auteur<br />

peut aussi utiliser un nom d’emprunt (un pseudonyme), comme l’auteur d’ « Alice au pays des merveilles »,<br />

né Charles Lutwige Dodgson mais connu sous le nom de Lewis Carroll, ou bien se servir d’un acronyme<br />

(comme le célèbre « AD » <strong>du</strong> peintre allemand <strong>du</strong> début <strong>du</strong> XVIe siècle Albrecht Dürer). A cette prérogative<br />

33

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!