REPERTOIRE COMMENTE DES MEDICAMENTS 2013 - CBIP

330 SYSTÈME NERVEUX
10.9.1. MÉDICAMENTS DE LA
CRISE MIGRAINEUSE
AIGUË
Positionnement
− Voir la Fiche de transparence
«Antimigraineux».
− Le traitement médicamenteux de la
migraine nécessite un diagnostic exact.
Il est important d’éviter les facteurs
déclenchants ou aggravants.
− Dans le traitement de la crise migraineuse,
on prescrit dès les premiers
symptômes un analgésique mineur ou
un anti-inflammatoire non stéroïdien
(p. ex. paracétamol, acide acétylsalicylique,
ibuprofène, naproxène ou diclofénac)
par voie orale ou rectale, souvent
en association à un gastroprocinétique
tel que le métoclopramide ou le dompéridone
(voir 3.4.1.). La place de la
caféine n’est pas claire.
− Si ce traitement s’avère infructueux,
un antimigraineux spécifique est recommandé,
le plus souvent un triptan.
− En cas de crise migraineuse sévère,
celle-ci peut être traitée par le sumatriptan
en auto-injection sous-cutanée.
− Il n’est pas prouvé que les faibles
différences observées entre les triptans
par voie orale en ce qui concerne leur
efficacité et leurs effets indésirables aient
un impact clinique. Les différences de
durée d’action et de pharmacocinétique
peuvent toutefois influencer le
choix.
− Les dérivés de l’ergot sont moins
utilisés en raison de leur effet imprévisible
et de leurs effets indésirables. La
dihydroergotamine peut être utilisée par
voie nasale, intramusculaire ou souscutanée
pour le traitement de la crise
migraineuse. Les voies d’administration
intramusculaire et sous-cutanée sont
aussi utilisées dans l’état de mal migraineux.
Il n’y a pratiquement pas d’études
avec les dérivés de l’ergot.
− La migraine est fréquente chez les
enfants et les adolescents; le paracétamol
et l’ibuprofène peuvent être utilisés.
Plusieurs triptans ont été étudiés
chez les enfants et les adolescents,
mais l’effet était limité voire absent; un
effet favorable n’a été constaté qu’avec
le sumatriptan par voie nasale. L’utilisation
chez les enfants et les adolescents
ne figure pas dans le Résumé
des Caractéristiques du Produit (RCP),
sauf à partir de l’âge de 12 ans pour le
sumatriptan par voie nasale (dose de
10 mg).
10.9. Antimigraineux
− En cas d’utilisation prolongée et trop
fréquente d’antimigraineux (triptans,
dérivés de l’ergot) et d’analgésiques,
une augmentation de la fréquence des
plaintes de céphalées et une induction
de céphalées dues aux médicaments
peuvent survenir [voir Folia de février
2006]. Les médicaments pour le traitement
de la crise migraineuse aiguë ne
peuvent être utilisés que pendant 6à8
jours maximum par mois et 2 jours par
semaine afin d’éviter l’apparition de
céphalées dues aux médicaments.
10.9.1.1. Triptans
Positionnement
− Voir 10.9.1.
Contre-indications
− Affections coronariennes, affections
artérielles périphériques, hypertension
artérielle non contrôlée et antécédents
d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou
d’accident ischémique transitoire (AIT).
− Migraine basilaire, hémiplégique ou
ophtalmoplégique; migraine avec aura
prolongée.
− Emploi simultané de triptans et de
dérivés de l’ergot.
− Pour le rizatriptan: association au
propranolol en usage chronique.
Effets indésirables
− Sensation de lourdeur et d’oppression
dans la poitrine; il peut s’agir dans de
rares cas de spasmes coronariens, mais
ce risque est faible en l’absence d’une
affection coronarienne ou d’une hypertension
artérielle non contrôlée.
− Augmentation de la fréquence des
céphalées et apparition de céphalées
dues aux médicaments en cas d’usage
chronique abusif d’antimigraineux (triptans,
dérivés de l’ergot) et d’analgésiques
[voir Folia de février 2006].
Grossesse et allaitement
− L’expérience avec les triptans pendant
la grossesse est faible. Avec certains
triptans (naratriptan, sumatriptan), des
effets embryotoxiques ont été observés
chez l’animal.
Interactions
− L’élétriptan est un substrat du
CYP3A4, avec possibilité d’interactions
(voir tableau Ib dans l’Introduction).
− Le frovatriptan et le zolmitriptan sont
des substrats du CYP1A2, avec possi-