Endoscopie 2004 Argumentaire mise en forme 2006 v2 - SNFGE
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<strong>Endoscopie</strong> digestive basse : indications <strong>en</strong> dehors du dépistage <strong>en</strong> population<br />
Prise <strong>en</strong> compte de l'âge<br />
En prés<strong>en</strong>ce d’une rectorragie d’abondance faible ou modérée, plusieurs études ont<br />
recherché des facteurs de risque permettant d’isoler un sous-groupe à risque de<br />
lésions de type carcinome ou adénome rectocolique.<br />
Dans une étude rétrospective chez 1 766 pati<strong>en</strong>ts explorés pour rectorragie isolée la<br />
fréqu<strong>en</strong>ce des néoplasies augm<strong>en</strong>tait avec l’âge des pati<strong>en</strong>ts prés<strong>en</strong>tant des<br />
rectorragies. Les fréqu<strong>en</strong>ces de carcinome colique et d’adénome de plus de 10 mm<br />
chez les sujet de moins de 40 ans étai<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t de 1 % et 4 % versus 7 % et<br />
12 % chez les sujets appart<strong>en</strong>ant à la tranche d’âge des 70-79 ans (96). Dans une<br />
étude contrôlée chez 468 pati<strong>en</strong>ts prés<strong>en</strong>tant une « rectorragie d'essuyage » et à<br />
risque moy<strong>en</strong> de CCR, la fréqu<strong>en</strong>ce des néoplasies bénignes et malignes était plus<br />
élevée chez les pati<strong>en</strong>ts âgés de plus de 40 ans (n = 379) par rapport à la population<br />
contrôle (20 % versus 9 %) (95).<br />
Dans une étude prospective (93), la fréqu<strong>en</strong>ce des carcinomes ou adénomes coliques<br />
dans le sous-groupe de pati<strong>en</strong>ts âgés de moins de 40 ans explorés pour rectorragie<br />
d’abondance faible ou modérée quel que soit son aspect (rouge vif, rouge foncé ou<br />
bourgogne) n’était pas différ<strong>en</strong>te de celle observée dans la population générale et<br />
respectivem<strong>en</strong>t égale pour les carcinomes à 8,5 % versus 11 % et à 10 % versus 9 %<br />
pour les adénomes. Dans une autre étude prospective chez 206 sujets, la préval<strong>en</strong>ce<br />
des carcinomes était de 0 % chez les pati<strong>en</strong>ts < 50 ans (n = 48) versus 9 % chez ceux<br />
≥ 50 ans (n = 148). Dans ces 2 groupes, la préval<strong>en</strong>ce des adénomes était<br />
respectivem<strong>en</strong>t de 12 % versus 13 % (91). Il faut souligner que dans cette étude les<br />
rectorragies avai<strong>en</strong>t été explorées par rectosigmoïdoscopie souple et lavem<strong>en</strong>t baryté<br />
<strong>en</strong> double contraste et non par coloscopie totale.<br />
Dans une étude chez 570 pati<strong>en</strong>ts de moins de 50 ans dont 41 % avai<strong>en</strong>t été explorés<br />
par coloscopie totale et 59 % par rectosigmoïdoscopie souple pour rectorragie de<br />
sang rouge, un carcinome était retrouvé chez 0,2 % d'<strong>en</strong>tre eux et un adénome avancé<br />
chez 20 % des pati<strong>en</strong>ts (97). L’analyse <strong>en</strong> régression logistique montrait une<br />
augm<strong>en</strong>tation significative du risque de néoplasie colique (carcinome, adénome<br />
avancé ou adénome tubuleux de plus de 10 mm) (97) :<br />
- OR = 3,7 (IC 95 % = [1,46 - 6,88]) chez les pati<strong>en</strong>ts âgés de 40 à 50 ans ;<br />
- OR = 2,6 (IC 95 % = [1,23 - 5,32]) chez ceux explorés par coloscopie totale.<br />
Ces études montr<strong>en</strong>t que les fréqu<strong>en</strong>ces de néoplasies bénignes ou malignes, bi<strong>en</strong> que<br />
plus élevées chez les sujets prés<strong>en</strong>tant une rectorragie après 40 ou 50 ans, ne sont pas<br />
nulles chez les sujets de moins de 40 ans. Elles vari<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t de 10 % à<br />
12 % pour les néoplasies bénignes et de 1 % à 9 % pour les néoplasies malignes.<br />
Choix du type d'exploration : rectosigmoïdoscopie souple ou coloscopie totale<br />
Les modalités d’exploration de la rectorragie de sang rouge n’ont pas fait l’objet de<br />
recommandations <strong>en</strong> 1996. Les recommandations pour le traitem<strong>en</strong>t de la maladie<br />
hémorroïdaire, <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce de données dans la littérature, laiss<strong>en</strong>t le choix au<br />
prescripteur <strong>en</strong>tre une rectoscopie, une rectosigmoïdoscopie, une coloscopie ou un<br />
lavem<strong>en</strong>t baryté (87).<br />
Pour déterminer le type d'exploration <strong>en</strong>doscopique à privilégier, un argum<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
faveur du recours à la coloscopie totale repose sur la fréqu<strong>en</strong>ce des adénomes<br />
Anaes / Service des recommandations professionnelles / avril <strong>2004</strong><br />
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