Endoscopie 2004 Argumentaire mise en forme 2006 v2 - SNFGE
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<strong>Endoscopie</strong> digestive basse : indications <strong>en</strong> dehors du dépistage <strong>en</strong> population<br />
déterminer l’ext<strong>en</strong>sion de la rectocolite ulcéro-hémorragique. Une ext<strong>en</strong>sion<br />
<strong>en</strong>doscopique et histologique, 1 an après le diagnostic, a respectivem<strong>en</strong>t été décrite<br />
dans 14 % et 20 % des cas (204), mais l’ext<strong>en</strong>sion histologique était plus proximale<br />
que ne le laissait présager l’aspect <strong>en</strong>doscopique dans 28 % des cas (204,205).<br />
La pertin<strong>en</strong>ce du nombre et du site des biopsies pour le diagnostic de maladie de<br />
Crohn a été évaluée dans une étude rétrospective par un panel de 13 experts<br />
internationaux comparant la précision du diagnostic lors de l’analyse d’une seule<br />
lame comportant des coupes de biopsies rectosigmoïdi<strong>en</strong>nes à celle de 4 à 6 lames<br />
comportant des biopsies étagées, rectosigmoïdi<strong>en</strong>nes, coliques et iléales (206). La<br />
précision pour le diagnostic de maladie de Crohn passait de 24 % à 64 % et celle<br />
pour le diagnostic de rectocolite de 66 % à 73 %. Cette différ<strong>en</strong>ce n’a pas<br />
d’explication univoque car l’irrégularité architecturale des cryptes, focale ou diffuse<br />
évocatrice de RCH, était moins fréqu<strong>en</strong>te dans les prélèvem<strong>en</strong>ts du côlon proximal<br />
par rapport à ceux du côlon distal alors que seule la distribution focale de<br />
l’inflammation transpariétale était plus fréqu<strong>en</strong>te au niveau du côlon proximal par<br />
rapport au côlon distal au cours de la maladie de Crohn.<br />
Il n’existe pas d’avantages démontrés pour les biopsies coliques par rapport aux<br />
biopsies rectales à la recherche d’un granulome épithélioïde et giganto-cellulaire afin<br />
d'établir le diagnostic de maladie de Crohn certaine. Il n’existe pas non plus de<br />
données dans l'étude de Surawicz et al. (207) permettant de recommander des<br />
biopsies à localisation rectosigmoïdi<strong>en</strong>ne ou colique étagée pour différ<strong>en</strong>cier les<br />
colites aiguës non spécifiques des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin à<br />
leur phase précoce, notamm<strong>en</strong>t durant les 3 premiers mois d’évolution. Cep<strong>en</strong>dant,<br />
un nombre élevé (n > 7) de biopsies et leur caractère étagé permett<strong>en</strong>t d'augm<strong>en</strong>ter la<br />
probabilité de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des granulomes ou de recueillir des argum<strong>en</strong>ts pour<br />
porter le diagnostic de maladie de Crohn.<br />
— Quand réaliser les biopsies<br />
Sur le plan clinique, on parle de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin<br />
après 6 semaines d’évolution d'une <strong>en</strong>térocolite et <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce de rechute de colite<br />
aiguë pour une évolution plus courte. À durée d’évolution égale certains signes<br />
histologiques repérés sur les biopsies permett<strong>en</strong>t de différ<strong>en</strong>cier le début aigu d’une<br />
maladie inflammatoire chronique de l’intestin d’une colite aiguë d’évolution courte,<br />
y compris dans les premiers 25 jours d’évolution des symptômes (207) : ces critères<br />
histologiques (plasmocytose basale focale, distorsion des cryptes, aspect villeux de la<br />
muqueuse, atrophie muqueuse) ont une fréqu<strong>en</strong>ce maximale 30 jours après le début<br />
des symptômes (208). Parallèlem<strong>en</strong>t, il n’existe pas d’argum<strong>en</strong>t permettant de<br />
recommander un délai par rapport au début des symptômes digestifs pour rechercher<br />
la prés<strong>en</strong>ce de signes histologiques pour établir le diagnostic de maladie de Crohn<br />
certaine. La seule étude ayant comparé le délai d’évolution de maladie de Crohn chez<br />
des pati<strong>en</strong>ts avec et sans granulome épithélioïde et giganto-cellulaire n’a pas montré<br />
de différ<strong>en</strong>ce significative (200).<br />
Anaes / Service des recommandations professionnelles / avril <strong>2004</strong><br />
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