<strong>Endoscopie</strong> digestive basse : indications <strong>en</strong> dehors du dépistage <strong>en</strong> population Tableau 11. Recommandations pour la surveillance des pati<strong>en</strong>ts avec antécéd<strong>en</strong>ts de maladie inflammatoire chronique intestinale à risque de cancer colorectal. Auteurs, année Maladies* Recommandations pour la prise <strong>en</strong> charge (référ<strong>en</strong>ces) Andem, 1996 (1) MC ou RCH ? Hoff et al., 1996 (6) MC ou RCH ? AGA, 1997 (10) MC ou RCH Coloscopie tous les 1-2 ans après une évolution de 8 ans si pancolite et de 15 ans si colite gauche AGA, 1997 (215) <strong>SNFGE</strong>, 1998 (2) MC ou RCH ? MC ou RCH ? BSG, 2002 (16) CCR, 2003 (7) MC ou RCH MC ou RCH Coloscopie après évolution de 8-10 ans si pancolite et de 15-20 ans si colite gauche, tous les 3 ans <strong>en</strong>tre 11-20 ans, tous les 2 ans <strong>en</strong>tre 21-30 ans et tous les ans après 30 ans Si cholangite sclérosante primitive coloscopie tous les ans Coloscopie tous les 1-2 ans après 8-10 ans d’évolution *MC : maladie de Crohn ; RCH : rectocolite hémorragique ; AGA : American Gastro<strong>en</strong>terological Association ; <strong>SNFGE</strong> : Société nationale française de gastro-<strong>en</strong>térologie ; BSG : British Society of Gastro<strong>en</strong>terology. Anaes / Service des recommandations professionnelles / avril <strong>2004</strong> - 68 -
<strong>Endoscopie</strong> digestive basse : indications <strong>en</strong> dehors du dépistage <strong>en</strong> population II.2. Risque de néoplasies rectocoliques chez les pati<strong>en</strong>ts atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales L’analyse de la littérature sur le risque de CCR chez les pati<strong>en</strong>ts atteints de MICI corrobore les recommandations proposées par la BSG <strong>en</strong> 2002 (16), qui propos<strong>en</strong>t un schéma de surveillance <strong>en</strong> fonction de l’ext<strong>en</strong>sion de la maladie (pancolite et colite gauche) et d’autre part de la durée d’évolution (2 e déc<strong>en</strong>nie, 3 e déc<strong>en</strong>nie, 4 e déc<strong>en</strong>nie). II.2.1. Facteurs de risque de CCR au cours de la RCH — Durée d’évolution de la maladie Une méta-analyse <strong>en</strong> 2001 a évalué le risque de CCR au cours de la rectocolite ulcéro-hémorragique à partir de 116 études totalisant 54 478 pati<strong>en</strong>ts et 1 698 CCR surv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne à l'âge de 43 ans (IC 95 % = [40,5 - 45,9]) après une évolution moy<strong>en</strong>ne de 16,3 ans (IC 95 % = [15,0 - 17,6]) (216). Elle a montré, à partir de 19 études relatant la durée de suivi de CCR dont 6 déterminai<strong>en</strong>t le risque par déc<strong>en</strong>nie d'évolution de la RCH, que les probabilités cumulées de CCR après 10 ans, 20 ans et 30 ans d’évolution étai<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t de 2,1 % (IC 95 % = [1,0 - 3,2]), 8,5 % (IC 95 % = [3,8 - 13,3]) et 17,8 % (IC 95 % = [8,3 - 27,4]) (216). — Âge de début de la maladie et ext<strong>en</strong>sion de la maladie À partir des données d’un registre <strong>en</strong> population (1,2 million d'habitants incluant 3 117 pati<strong>en</strong>ts atteints de RCH suivis <strong>en</strong>tre 1952 et 1983), les risques de cancer après 35 ans d’évolution étai<strong>en</strong>t de 40 % et de 25 % quand la maladie comm<strong>en</strong>çait respectivem<strong>en</strong>t avant l’âge de 15 ans ou <strong>en</strong>tre 15 et 39 ans (217). Dans une autre étude de population chez 1 547 pati<strong>en</strong>ts atteints de RCH inclus <strong>en</strong>tre 1955 et 1984 et suivis <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 16,5 ans (extrêmes = 1 - 35 ans), le risque relatif de CCR était égal à 3,0 (IC 95 % = [2,0 - 4,2]), 1,5 (IC 95 % = [1,1 - 2,0]) et 1,0 (IC 95 % = [0,7 - 1,3]) lorsque la RCH débutait respectivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 0 - 29 ans, 30 - 49 ans ou après 50 ans (218). La population de référ<strong>en</strong>ce était la population générale suivie dans le cadre du registre des cancers de Stockholm. Dans cette étude, le risque de CCR chez les pati<strong>en</strong>ts atteints de RCH était égalem<strong>en</strong>t lié à l’ext<strong>en</strong>sion de la maladie comme dans l'étude d’Ekbom et al. m<strong>en</strong>ée à partir d'un registre, et décrite précedemm<strong>en</strong>t, où les risques relatifs de CCR étai<strong>en</strong>t (217) : - RR = 1,7 (IC 95 % = [0,8 - 3,2]) chez les pati<strong>en</strong>ts atteints de rectite ; - RR = 2,8 (IC 95 % = [1,6 - 4,4]) chez les pati<strong>en</strong>ts atteints de colite gauche (distale par rapport à l'angle droit) ; - RR = 14,8 (IC 95 % = [11,4 - 18,9]) chez les pati<strong>en</strong>ts atteints de pancolite. — Antécéd<strong>en</strong>ts familiaux de CCR La prés<strong>en</strong>ce d’un antécéd<strong>en</strong>t familial de CCR augm<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t le risque de CCR chez les pati<strong>en</strong>ts atteints de maladie inflammatoire chronique intestinale (RR = 2,5 ; IC 95 % = [1,4 - 4,4]), chez ceux atteints de RCH (OR = 2,0 ; IC 95 % = [1,0 - 4,1]) et chez ceux atteints de MC (OR = 3,7 ; IC 95 % = [1,4 - 9,4]). Cette augm<strong>en</strong>tation du risque n’était significative que chez ceux pour lesquels l’antécéd<strong>en</strong>t familial de Anaes / Service des recommandations professionnelles / avril <strong>2004</strong> - 69 -