expérience, ils quittent le registre de la dépression. Subtilement, le tonchange et ils peuvent retrouver leur vigueur et leur empathie.Nous émettons l'hypothèse que les mauvais traitements nous fontvivre, à tous, un état mental particulier qu'il est nécessaire de comprendrecar il s'agit, h notre avis, d'une induction piegeante.<strong>Les</strong> traces sur le corps de l'enfant nous font imaginer <strong>des</strong> scbnes deviolence probables. EIles sont jugées insupportables, insoutenables partous, II y a <strong>des</strong> chances qu'a notre insu nous nous en défendions avectoute l'énergie possible, Ce sont les pediatres d'ailleurs qui les premiersont observe à quel point il était difficile d'im-iner que tes parents puissentse comporter ainsi. Le mythe de la bonne mbre serait omniprkenten nous. S'il nous arrivait dY.itre ternoin oculaire de mauvais traitemen&,sans doute chercherions-nous nous interposer ou h quérir de l'aide,mais intemenmt dans l'après-coup, nous avons peut-être la chanced'avoir le temps de laisser se dresser en nous <strong>des</strong> défenses concemantcet « insoutenable ».Nous avons entendu les intervenants se livrer h une sorte de retournementde situation. <strong>Les</strong> parents bourreaux sont décrits comme victimes,les enfants comme les véritables responsables <strong>des</strong> mauvais traitements.u Ces enfants-la se mettent en danger », nous dira-t-on, u c'est eux quisont sales, méchants, turbulents ». Qr, ce paradoxe nous en &voque unautre : entendant parler dans notre pratique les parents maltraitantsdepuis une quinzaine d'années, nous somes obligés de constater, avecétonnement, que le diseeurs de l'intervenant reprend int6gralementcelui du parent maltraitant !Ces parents qui nous sont d6ja pr&ent& par le rappofl socialcorne exerçant <strong>des</strong> sevices sur l'enfant manifestent souvent une hargne&norme envers lui, u C'est lui le mauvais, if les pousse tant à bout qu'ilsvont le jeter par la fenêtre, le tuer. » Certains intervenants reprennentd'ailleurs le même discours. La discordance entre le discours et lecomportement de l'enfant nous intrigua et nous incita à pousser plus loinnos investigations, C'est alors que, la reticence surmontée, les parentsnous ont livre5 le contenu dkne projection massive sur l'enfant. Vécucomme un adulte (projection « adultomorphe B), l'enfant est le supportde leur <strong>des</strong>ir meurtrier. Le moindre geste, la moindre manifestation
émotionnelle sont pour eux porteurs d'une intention maligne : u Elfe selbve la nuit pour ouvrir le gaz et nous asphyxier w (a cinq ans). u II meregarde comme son pbre quand il a failli m'étrangler. (huit ans). u Elleveut me prendre mon mari w (trois ans). Tout rapprochement à I'enfantlors <strong>des</strong> soins : changes, bains, repas, est vécu comme dangereux,L'amour se transforme en haine. L'adulte, sans se rendre compte quecette haine émane de lui, la vit comme venant de la part de I'enfant, secroit en danger et frappe, casse, tue pour se défendre. <strong>Les</strong> parentssemblent fuir dans les passages à. l'acte toutes les reprhentatiom fantasmatiqusdues au rapprochement de l'intimité avec l'enfant.. Or, tout ceci n'est pas dit. Le parent, sans doute grâce à une partd'autocritique à l'dgard de lui-même, a une réticence énorme à Iivrer sonvdcu. C'est peut-être pour cela que nous sommes abusés.Retrouver le même discours chez l'intervenant, malgré notre réticenceà le faire, pourrait etre la preuve de leur induction dans cetteinteraction. L'empauiie peut, en effet, aller jusqu'à nous faire vivre lesémotions de l'autre et nous faire prendre son parti.Mais il y a plus. Nous avons vu que tout ce qui pouvait venir enaide I'enfant, penser, parler, agir, est décrit comme mauvais et trèsculpabilisé. Nous pensons que la personnalité du maltraitant, dont lacaractéristique est le passage à I'acte court-circuitant la pensée, projettesur Ifintemenant la difficulté qu'il ressent lui-même. La totale impuissanceO& se trouvent ces parents à. r4gler leurs problèmes semble seretrouver chez l'intervenant. Cefui-ci, se croyant en état de toute-puissanceou non, est immobilisé, n'agit pas dans te sens qui serait le siens'il ne subissait pas cette projection.Nous nous demandons si nous ne devons pas rapprocher la toutepuissancede l'omnipotence. Freud a le premier introduit la notiond'omnipotence infantile. Chacun connaît l'impuissance totale dunouveau-né. Freud (1972) pense que les bons soins maternels lui permettentde continuer se croire omnipotent (1). Ce sentiment seraitnécessaire à la maturation psychofogique. D.W. 'Winnicott (19621, aprèslui, travailla l'importance <strong>des</strong> bons soins maternels qui doivent se prolongersuffisamment longtemps pour que I'enfant ne fasse pas trop t6tI'expt'rience de l'indépendance t2). Si cela n'est pas, il peut garder à titre
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