Guide d'aide à la décision pour la gestion du milieu agricole ... - IRSN

l’élimination définitive des déchets sur parcelles environnantes, notamment par épandage sur les parcelles,peut être envisagée de façon exceptionnelle, après évaluation des risques environnementaux.En parallèle, les agriculteurs mettent en œuvre des actions visant à limiter, dans le temps et dans l’espace, lacontamination des produits agricoles afin de retrouver, le plus rapidement possible, des produits dont les niveaux decontamination sont compatibles avec leur « valorisation ». Ces actions sont décrites dans le présent guide.LES ACTIONS A ENGAGER EN SITUATION POST-ACCIDENTELLELA CARACTERISATION DES DECHETSLa première étape de la gestion des déchets en situation post-accidentelle consiste à identifier les déchets contaminéset les déchets non contaminés. Compte tenu de la mobilisation importante des moyens de mesure à la sortie de la phased’urgence pour d’autres actions considérées comme prioritaires (caractérisation de l’environnement, contrôle del’activité radiologique des denrées alimentaires…), cette identification devra être réalisée dans un premier temps enfonction du zonage post-accidentel : dans la zone de protection des populations (ZPP) :o les déchets suivants (liste non exhaustive) sont considérés comme « contaminés » et doivent être prisen charge de façon spécifique :• les produits issus de l’agriculture cultivés ou produits en ZPP ;• les produits alimentaires à destination des hommes ou des animaux non protégés durant lepassage du panache radioactif ;• les déchets issus du nettoyage du milieu rural ou urbain ;o d’autres déchets pourront être traités comme des déchets « non contaminés » (ordures ménagères ouproduits protégés durant le passage du panache radioactif…). dans la zone de surveillance des territoires (ZST) et au-delà, les déchets produits sont a priori considéréscomme « non contaminés », sauf indications contraires apportées par les experts. Ils peuvent être traités ouéliminés conformément aux pratiques habituelles sous réserve d’aménagements, par exemple dans desinstallations équipées de portiques de détection de la radioactivité.LA GESTION DES DECHETS PUTRESCIBLESEn sortie de phase d’urgence, le devenir des déchets contaminés putrescibles est à traiter en priorité. Plusieursoptions de gestion des déchets contaminés pourront être mises en place. En fonction de leur nature, et en premièreintention, les déchets pourront être gérés : soit dans des zones d’entreposage mises en service à proximité du lieu de l’accident (idéalement en ZPP) ; soit par des dispositions exceptionnelles autorisées dès la sortie de la phase d’urgence lorsque des déchetsputrescibles ne peuvent pas être entreposés (par exemple : épandage du lait), tenant néanmoins compte de lavulnérabilité des sols et des ressources en eau.D’autres filières de traitement ou élimination peuvent être envisagées (en particulier équarrissage et compostage pourles déchets putrescibles) sous réserve d’un délai de mise en œuvre. En effet, des aménagements et des conditionsd’utilisation particulières doivent être définis afin de réduire l’impact sur l’environnement et sur les intervenants: pour le compostage des déchets verts contaminés, aménagements visant à réduire la quantité d’effluentsliquides produits (le compost ainsi produit peut être incinéré, épandu ou stocké) ; pour l’équarrissage des cadavres d’animaux contaminés, définition de campagnes dédiées et identification desprocédés ou exutoires pouvant présenter un risque de rejet significatif de substances radioactives dansl’environnement.Par contre, il n’est pas recommandé d’envoyer les déchets contaminés putrescibles dans des incinérateurs existants.Si la solution d’incinération est retenue, il faut envisager la construction d’une unité d’incinération dédiée au traitementdes déchets contaminés.2/2