Guide d'aide à la décision pour la gestion du milieu agricole ... - IRSN

ABANDON TEMPORAIRE DES PARCELLES 5STRATEGIEVALORISATION / NON-VALORISATIONDESCRIPTIONCette action consiste à ne pas poursuivre les travaux agricoles usuels sur les cultures présentes au moment du dépôt et à leslaisser sur place. Ensuite, selon les espèces, leur exigence en intrant et les stades auxquels les dépôts interviennent, lacroissance de ces cultures pourra être limitée (en effet, les diverses interventions culturales, qui n’auront pas été réalisées,compensent normalement les facteurs limitant la production). Les cultures laisseront la place à un sol couvert de résidus decultures, de repousses et de mauvaises herbes. En fonction de leur niveau de contamination, ces résidus de cultures pourrontêtre valorisés [FICHE 3] ou être détruits sur place par voies chimiques ou mécaniques.OBJECTIFSLa récolte des cultures n’étant pas effectuée, quel que soit le niveau de contamination, cette action ne produit pas de déchetsà gérer hors de la parcelle. De plus, à court terme, elle évite d’exposer inutilement les opérateurs.Obj.1Obj.2Limiter les quantités de déchets à gérerEviter l’exposition des opérateurs durant les semaines suivant l’accidentCIBLESCette action concerne toutes les cultures non valorisables, quels que soient leurs niveaux de contamination et leurs stadesvégétatifs au moment de l’accident.MISE EN ŒUVRE Méthode de mise en œuvre : il s’agit simplement de stopper la conduite usuelle des cultures et de les laisser sur place.Cette action peut s’appliquer toute l'année. Si aucune réorientation des cultures en cours n’est envisagée pour unevalorisation ultérieure, il n’est pas nécessaire d’intervenir sur les parcelles. Néanmoins certaines opérations peuvent êtrerecommandées, en fonction des cultures, pour faciliter la remise en culture des parcelles dès l'année suivante :• céréales, protéagineux ou oléagineux : si la culture est à un stade peu avancé, il est conseillé d'appliquer undésherbant total pour éviter la production de biomasse. Si la contamination arrive en fin de cycle de développement, laculture peut être broyée (avec un broyeur à paille). Pour le maïs, il est possible de passer un broyeur à surmaturité(début d'hiver).• tubercules (pommes de terre) et racines (betteraves) : si la culture est à un stadepeu avancé, un désherbant systémique peut être appliqué sur la culture ; il seraéventuellement nécessaire de renouveler l'opération les années suivantes.• légumes : si la culture est à un stade peu avancé, un désherbant systémique peutêtre appliqué sur la culture. Dans le cas de l'asperge ou des cultures à bulbes(oignon, poireau, ail) et racines (betterave potagère), il sera éventuellementnécessaire de renouveler l'opération les années suivantes. Délai de mise en œuvre : la décision d’abandonner les cultures en cours de développement sur une parcelle doit être priserelativement rapidement, pour ne pas mettre en œuvre inutilement les diverses interventions culturales normalementprévues sur la culture (fertilisation, protection phytosanitaire, récolte, etc.). Moyens de mise en œuvre (pour le désherbage et le broyage) : Le matériel nécessaire pour la mise en œuvre de cetteaction est couramment utilisé sur l'exploitation. Il est donc facilement disponible.EFFICACITEL’efficacité peut s’exprimer de différentes façons, en termes de : contamination des cultures suivantes : cette action n’a aucun effet de décontamination puisque la totalité de lacontamination interceptée par la culture est ramenée au sol. exposition de la population par ingestion : l’efficacité est de 100% puisque la culture n’entre pas dans la chaînealimentaire. quantités de déchets à gérer hors de la parcelle agricole : l’efficacité est totale puisque aucun déchet n’est généré. exposition des opérateurs : cette action permet de limiter l’exposition des agriculteurs aux radionucléides à vie courte.Son efficacité est d’autant plus importante que des opérations normalement prévues pour la conduite de la culture ne sontpas réalisées (doses évitées). Néanmoins, les opérations recommandées pour gérer la biomasse impliquent une certaineexposition des opérateurs que les pouvoirs publics devront évaluer au préalable. Cependant, ces opérations sontrelativement rapides (pour les grandes cultures : désherbage : environ 10 min/ha ; broyage : environ 45 min/ha).1