13.07.2015 Views

journal of european integration history revue d'histoire de l ...

journal of european integration history revue d'histoire de l ...

journal of european integration history revue d'histoire de l ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Book reviews – Comptes rendus – Buchbesprechungen 139Edouard BONNEFOUS, La construction <strong>de</strong> l’Europe par l’un <strong>de</strong> ses initiateurs, PressesUniversitaires <strong>de</strong> France, Paris, 2002, 205 p. – ISBN 2-13-052467-2 – 15,00 €.Moins connu que les «pères fondateurs» <strong>de</strong> l’Europe qui illustrent la couverture <strong>de</strong> son livre,Edouard Bonnefous est l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers témoins <strong>de</strong> la fondation <strong>de</strong> l’Europe (p.5). CetteEurope, l’auteur l’a non seulement rêvée mais il s’est efforcé <strong>de</strong> la façonner selon sesconvictions. Dans ce livre d’entretiens avec Pascal Binczak, Pr<strong>of</strong>esseur à l’université <strong>de</strong>Paris VIII, Edouard Bonnefous ne nous livre pas <strong>de</strong>s mémoires au sens classique, maisplutôt son témoignage et ses impressions sur les succès, les échecs, les lacunes et les espoirs<strong>de</strong> la construction européenne. Néanmoins, l’exercice n’exclut pas un certain didactisme,car la narration chronologique <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> l’intégration communautaire <strong>de</strong> 1945 ànos jours se joint à la réflexion personnelle d’un homme <strong>de</strong> conviction et pr<strong>of</strong>ondémenteuropéen.L’essentiel du livre est consacré aux vingt-cinq premières années <strong>de</strong> la constructioneuropéenne qui sont également celles où Edouard Bonnefous, tour à tour parlementaire etprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s Affaires étrangères <strong>de</strong> l’Assemblée nationale puis ministreet sénateur, peut au mieux influer sur le <strong>de</strong>venir européen. Il est ainsi l’un <strong>de</strong>s premiers àappuyer la proposition faite par Winston Churchill en 1946 <strong>de</strong> constituer les Etats-Unisd’Europe. En vue <strong>de</strong> la réunion du Congrès européen <strong>de</strong> La Haye au printemps 1949, ildépose avec succès à l’Assemblée nationale un projet <strong>de</strong> résolution invitant le gouvernementfrançais à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r la réunion d’une Assemblée constituante européenne ayant pourmission <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s institutions européennes (p.20-21). Pour Bonnefous, le Congrès <strong>de</strong> laHaye est d’ailleurs l’évènement le plus symbolique <strong>de</strong> la construction européenne dont iljette les bases concrètes (p.182).Cette Europe, Bonnefous en a une certaine idée. Dès l’origine, il la veut ouverte,notamment à la Gran<strong>de</strong>-Bretagne (p.18), et est, <strong>de</strong> ce fait, hostile à un face-à-facestrictement franco-allemand (p.20). Devant les faibles résultats <strong>de</strong> la coopérationeuropéenne dans le cadre du Conseil <strong>de</strong> l’Europe et <strong>de</strong> l’Organisation Européenne <strong>de</strong>Coopération Economique (OECE), Bonnefous se convertit peu à peu à l’idée défendue parJean Monnet et Robert Schuman d’une intégration européenne sectorielle, supranationale etfonctionnelle. A ses yeux, celle-ci doit en outre être graduelle, c’est-à-dire dans un premiertemps économique, car l’unification économique lui paraît indispensable à la création d’ungrand marché européen (p.38), politique puis, en <strong>de</strong>rnier lieu, militaire. Il estime ainsi leprojet <strong>de</strong> Communauté Européenne <strong>de</strong> Défense (CED) prématuré mais reste un partisandéterminé <strong>de</strong> l’Europe politique (p.77).Pour la pério<strong>de</strong> gaullienne, les réflexions <strong>de</strong> Bonnefous se fon<strong>de</strong>nt principalement sur <strong>de</strong>smémoires, à l’instar <strong>de</strong> celles d’Alain Peyrefitte 1 ou <strong>de</strong> Pierre Messmer, et d’ouvrageshistoriques. Les conceptions européennes du général <strong>de</strong> Gaulle ne correspon<strong>de</strong>nt guère àcelles <strong>de</strong> Bonnefous. Lors <strong>de</strong> la première candidature britannique aux Communautéseuropéennes, celui-ci se prononce en effet en faveur <strong>de</strong> l’adhésion britannique, car il espèreainsi ancrer plus fermement la relation euro-atlantique et contrebalancer le poids <strong>de</strong>l’Allemagne dans le Marché commun (p.120). De même le <strong>de</strong>ssein gaullien d’une Europe<strong>de</strong> l’Atlantique à l’Oural ne le convainc guère car il tient cette Europe géographique pourutopique (p.121). Enfin, Bonnefous admet certes que <strong>de</strong> Gaulle a su conférer à l’ententefranco-alleman<strong>de</strong> une dimension nouvelle, mais que celle-ci ne saurait remplacer unepolitique véritablement européenne (p.110). Au sujet du retrait <strong>de</strong> la France <strong>de</strong>l’Organisation militaire atlantique en mars 1966, Bonnefous cite in extenso une lettre <strong>de</strong>Pierre Messmer, datée <strong>de</strong> 2001, qui illustre les raisons pour lesquelles, selon l’ancien1. A. PEYREFITTE, C’était <strong>de</strong> Gaulle, Ed. du Fallois, Paris, tome I, 1994; tome II, 1997; tome III,2001.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!