aux Régions de France de prolonger ces emplois en emplois associatifs régionaux afin depoursuivre le plan de cohésion <strong>sociale</strong> engagé sur l’ensemble du territoire.La COFAC a fait le choix de ne pas signer d’accord cadre avec le ministère de l’emploi et dela cohésion <strong>sociale</strong> pour deux raisons :- L’accord s’avère insuffisant de par le manque de garanties sur un accompagnementdurable <strong>des</strong> Contrats d’Accompagnement à l’Emploi (CAE), avec les risques dereproduire le « chaos » de la fin <strong>des</strong> emplois jeunes.- Le manque d’implication du ministère de la culture qui reflète la non reconnaissance<strong>des</strong> <strong>associations</strong> culturelles comme vecteur de transmission de la culture en France et àl’international ainsi que de leur impact sur la société et les territoires.La COFAC souhaite une véritable « convention emploi » avec les deux ministères, unengagement sur la durée qui permettrait aux <strong>associations</strong> culturelles de pérenniser leursprojets dans une perspective de reconnaissance de la vie associative culturelle et de saparticipation à la définition de la politique culturelle française. Sur le Bénévolat :Les <strong>associations</strong> de la COFAC mentionnent la difficulté de renouveler ou de garder lesbénévoles les plus impliqués. Il est facile de mobiliser pour <strong>des</strong> événements ponctuels, mais ilreste problématique de solliciter <strong>des</strong> bénévoles réguliers pour <strong>des</strong> postes à responsabilité ou<strong>des</strong> activités chronophages. Même si certains sont inflexibles sur le fait de gérer et d’animerune association de manière entièrement bénévole, d’autres envisagent <strong>des</strong> créations de postes. Sur les Marchés Publics :Les <strong>associations</strong> culturelles sont historiquement liées aux collectivités locales dans le cadre departenariats. Ces partenariats se transforment aujourd’hui en contrats, ce qui modifieprofondément les relations entre les élus et les dirigeants associatifs en <strong>des</strong> rapports de typesmarchands (ordonnateur/client).La COFAC souhaite une clarification <strong>des</strong> critères permettant aux <strong>associations</strong> culturellesd’accéder aux marchés publics mais privilégiera toujours le partenariat à la commandepublique. La demande de partenariat avec les pouvoirs publics est double : comme soutienfinancier à la vie associative culturelle mais aussi et surtout pour une reconnaissance de cettedernière, qui passe par une consultation et participation active à la définition de la politiqueculturelle française.La COFAC souhaite une meilleure connaissance du monde associatif par l’administrationpublique et, en ce sens, appuie particulièrement la mesure visant à « intégrer dans les cursusde formation initiale <strong>des</strong> cadres de la fonction publique une sensibilisation à la vieassociative », une <strong>des</strong> 25 mesures de la Conférence de la Vie Associative du 23 janvier2006 172 .172 http://cpca.asso.fr/actu/confNVA/breve_mesuresannoncesCVA.htmlL’économie <strong>sociale</strong> <strong>des</strong> <strong>associations</strong>Etude <strong>CPCA</strong> – Avril 2007110
Sur le rapport au « marché », le financement privé, et le bénévolat : Cas <strong>des</strong> radiosassociatives :ForuMa - Nancy 2005 - Synthèse de la conférence : les notions d’une économie plurielle 173« Stéphanie Thomas, coordinatrice du réseau Férarock qui regroupe 22 radios dedécouvertes musicales, a témoigné de l’apport historique <strong>des</strong> bénévoles dans l’activité <strong>des</strong>radios associatives. Résurgences <strong>des</strong> radios « pirates », les radios membres du réseauFérarock sont toutes <strong>des</strong> <strong>associations</strong> loi 1901 ayant été reconnues licites par la loi du 9novembre 1981 sur les « radios libres ». Cette valeur de liberté est toujours demeuréecentrale depuis, et influe sur la gestion et l’économie de ces radios qui choisissent de refuserplusieurs partenariats marchands afin de conserver leur réelle intransigeance artistique.Le travail bénévole a eu un rôle majeur dans l’émergence et la survie <strong>des</strong> radios associatives,que Stéphanie Thomas a présentées en trois étapes historiques.Au début <strong>des</strong> radios jusqu’à la fin <strong>des</strong> années 1990, les équipes sont intégralementbénévoles. Militant, polyvalent et investi sur son territoire, le bénévole consacre alorsbeaucoup de temps à sa passion radiophonique, à défaut bien souvent de pouvoir prétendre yêtre salarié.La deuxième étape correspond à l’arrivée de plusieurs ai<strong>des</strong> à l’emploi, et notammentle dispositif Nouveaux Services - Emplois Jeunes (NSEJ) de 1998, qui ont enfin permis auxradios de salarier une équipe. De nombreux bénévoles sont généralement restés impliquésdans la vie <strong>des</strong> <strong>associations</strong>, mais leur rôle s’est profondément modifié avec l’arrivée <strong>des</strong>alariés généralement plus jeunes et n’ayant pas connu l’époque <strong>des</strong> radios pirates. Toujoursinvestis, les bénévoles initiaux ont généralement moins de marges de manoeuvre et neparticipent plus forcément à la prise de décision.Enfin, la troisième étape coïncide avec la fin du dispositif NSEJ, et la suppressionfaute de moyens, de beaucoup <strong>des</strong> postes ainsi créés. Cette période de crise récente a permisun retour considérable de l’implication bénévole dans la vie <strong>des</strong> radios.L’histoire <strong>des</strong> radios associatives de la Férarock met à mal le cliché de« l’amateurisme associatif » puisque pendant <strong>des</strong> années, elles ont bien fonctionné sanssalariés, avec une équipe bénévole de passionnés aux compétences techniques très avancées.L’opportunité <strong>des</strong> emplois jeunes a favorisé le développement rapide de certaines activitéspendant quelques années, mais la survie de ces radios non commerciales repose surl’implication volontaire de passionnés dont l’engagement n’est pas récompenséfinancièrement. Pourtant, l’impossibilité matérielle de reconduire les contrats de travail estvécue comme une souffrance, et les bénévoles doivent redoubler d’acharnement pour assurerle bon fonctionnement <strong>des</strong> radios sans équipe fixe.La comparaison avec les lieux associatifs de musiques actuelles est intéressante carplusieurs lieux reposent eux aussi sur une implication bénévole très forte. Ces lieux, souventissus d’une tradition d’éducation populaire, ont généralement les moyens de salarier uneéquipe permanente, mais continuent à recourir à la participation bénévole. Les bénévolesd’une association ne seraient-ils que <strong>des</strong> « futurs salariés » ? Le fonctionnement de ces lieuxdémontre le contraire. Grâce à l’activisme de plusieurs dizaines de bénévoles réguliers, ilsproposent une grande qualité d’accueil autant pour les artistes que pour les publics. Lanécessité d’une excellente coordination entre salariés et bénévoles d’une même structure aété rappelée, via <strong>des</strong> tâches transversales, un travail en commission ou un suivi permanent dutravail bénévole par un permanent de l’association.En reprenant <strong>des</strong> termes socio-économiques, le bénévolat dans les radios et les lieuxs’explique non pas par l’intérêt matériel individuel mais par la qualité du lien réciprocitaire173 http://www.foruma.fr/IMG/syntheses/synthese_conf_eco_plurielle.pdfL’économie <strong>sociale</strong> <strong>des</strong> <strong>associations</strong>Etude <strong>CPCA</strong> – Avril 2007111