Si la société civile était considérée comme un secteur à part entière, elle serait, depar ses dépenses globales, la 7 ème puissance économique mondiale, devant l’Italie,le Brésil, la Russie, l’Espagne et le Canada, et juste derrière la France et leRoyaume-Uni. 45,5 millions d’emplois Equivalent Temps Plein (ETP) sont occupés par <strong>des</strong>salariés et bénévoles, au sein <strong>des</strong> organisations de la société civile, ce qui signifieque ces dernières emploient en moyenne 4,4% de la population active, soitquasiment 1 personne sur 5. Pour comparaison, les entreprises du BTP emploient44,3 millions de personnes en postes ETP. Une spécificité : la participation significative de bénévoles 44% de bénévoles et 56% de salariés en moyenne au sein <strong>des</strong> organisations ; les estimations laissent penser que 132 millions de bénévoles œuvrent au sein <strong>des</strong>organisations de la société civile, soit près de 1 adulte (15 ans et plus) sur 10. Une grande diversité suivant les pays Les Pays-Bas représentent la plus grande force en termes de salariés et bénévoles,avec 14,4% de sa population active, contre les 0,4% dénombrés au Mexique ; les organisations de la société civile sont bien plus nombreuses dans les paysdéveloppés que dans les pays en développement ; malgré la diversité <strong>des</strong> situations et <strong>des</strong> chiffres d’un pays à l’autre, il apparaît quedans la majorité <strong>des</strong> 36 pays, plus il y a de salariés au sein d’une organisation, etplus il y a de bénévoles : le bénévolat n’est pas seulement un acte individuel, il estavant tout un acte social. Les bénévoles demandent à être mobilisés, orientés etencadrés. Ce travail de recrutement et de mobilisation est effectué par les salariéspermanents de l’organisation. Ce constat vient contredire l’idée reçue selonlaquelle les bénévoles pourraient se « substituer » à <strong>des</strong> travailleurs salariés. Bien plus que <strong>des</strong> employeurs ou <strong>des</strong> prestataires de services 43% <strong>des</strong> personnes, salariés et bénévoles, en poste ETP au sein <strong>des</strong> organisationsde la société civile développent <strong>des</strong> projets collectifs d’action <strong>sociale</strong> etd’éducation et participent ainsi de missions d’intérêt général. Ni parapubliques, ni uniquement caritatives : les organisations de la société civileconstituent une véritable troisième voie aux cotés de l’Etat et du secteurprivé lucratif:Sans prendre en compte la valorisation monétaire du travail du bénévole, l’étude <strong>des</strong>modèles économiques <strong>des</strong> organisations de la société civile dans 34 pays montre qu’enmoyenne :FinancementPublic (34%)Dons Privés(12%)Recettesd'activités(53%)L’économie <strong>sociale</strong> <strong>des</strong> <strong>associations</strong>Etude <strong>CPCA</strong> – Avril 200720
Plus de 53% <strong>des</strong> ressources <strong>des</strong> organisations de la société civile proviennent <strong>des</strong>recettes d’activités propres (recettes commerciales liées à la vente de bien etprestations de services, cotisations <strong>des</strong> membres et revenus financiers) ; 34% <strong>des</strong> ressources proviennent du financement public et majoritairement del’Etat ; seules 12% <strong>des</strong> ressources proviennent <strong>des</strong> dons privés : générosité du public,mécénat et donations <strong>des</strong> entreprises, apports <strong>des</strong> fondations.Si l’on prend en compte la valorisation monétaire du travail bénévole en l’incluantdans la catégorie « dons privés », on obtient alors la répartition suivante :FinancementPublic (26%)Dons Privés(31%)Recettesd'activités(42%) La prise en compte de la valorisation du travail bénévole fait passer la part <strong>des</strong>dons privés de 12% à 31%, ce qui démontre que les ressources bénévoles sontprès de 2 fois plus importantes que les contributions monétaires apportées parla générosité du public, les entreprises et les fondations ; les dons privés apparaissent alors comme la deuxième ressource, derrière lesrecettes d’activités, pour les organisations de la société civile ; le financement public ne correspond plus qu’au quart <strong>des</strong> ressources totales.2/ Analyse comparative <strong>des</strong> budgets <strong>des</strong> NPI au sein <strong>des</strong> pays del’OCDE.Nous allons restreindre notre analyse aux 21 pays membres de l’OCDE : 15 « pays développés » 25 : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Irlande, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, etSuède ; 4 « pays en transition » : Hongrie, Pologne, République Slovaque et RépubliqueTchèque ; 2 « pays en développement » : Corée du Sud et Mexique25 Classification <strong>des</strong> pays d’après le “World Bank’s World Development Report” (New York: Oxford UniversityPress, 2001) qui fonde son analyse sur le PIB national par habitant.L’économie <strong>sociale</strong> <strong>des</strong> <strong>associations</strong>Etude <strong>CPCA</strong> – Avril 200721