Tendances actuellesLes enjeux du tourisme associatif :• Maintenir une activité économique locale.• Permettre la création et la pérennisation d’emplois.• Constituer une offre de vacances de qualité à <strong>des</strong> prix accessibles dans un contexte de mixité<strong>sociale</strong>.• Pérenniser une aide à la pierre s’appuyant sur <strong>des</strong> fonds publics et sociaux.Sur le financement de l’immobilier :François Soulage : « Pour les <strong>associations</strong> de tourisme social, l’enjeu principal aujourd’huiest le financement de l’immobilier. En effet, il s’agit d’investissements à très long terme, dans<strong>des</strong> immeubles dont la <strong>des</strong>tination ne peut guère être modifiée et dont le taux de rentabilité estnécessairement faible compte tenu de leur utilisation par <strong>des</strong> <strong>associations</strong> à vocation detourisme social. Ils ne peuvent pas, contrairement aux logements ou aux résidences detourisme, faire l’objet d’investissements par les particuliers, car il s’agit d’immeubles entiers.Face à cela, les ai<strong>des</strong> publiques à l’investissement ne cessent de diminuer. De ce fait, le poids<strong>des</strong> charges immobilières ne cesse de croître dans le prix de journée. »Sur la rénovation du patrimoine :Sur le plan de l’aide à la rénovation du patrimoine, l’UNAT demande la mise en place d’unplan de rénovation de 5 millions d’euros financé par l’Etat sur la période 2007-2013. Lesecteur, de son côté, s’engage à apporter un financement de 17 millions par an sur cettemême période.Sur le financement privé :François Soulage : « Le financement privé ne nous paraît pas, en l’état actuel <strong>des</strong> dispositionsfiscales, une solution d’avenir car le financement privé de l’immobilier est à la recherche à lafois d’un rendement et d’une plus-value lors de la revente du bien. Par ailleurs, une majoritéde nos villages de vacances sont, aujourd’hui, la propriété de collectivités locales qui mettentce bien à la disposition d’une association chargée de sa gestion. Quand le bien immobilierappartient à l’association elle-même, celle-ci ne peut guère espérer le revendre avec uneplus-value puisque l’utilisation de ce bien ne peut pratiquement se faire que sous forme d’unnouveau village de vacances. »Sur le financement du secteur par les collectivités locales :François Soulage : « (…) nous pensons que les collectivités locales peuvent se réinvestirfortement dans le financement de notre secteur car nous avons démontré que nous sommes àla fois créateurs d’emplois, créateurs de richesses et de développement durable pour <strong>des</strong>collectivités à la recherche d’emplois stables. »L’économie <strong>sociale</strong> <strong>des</strong> <strong>associations</strong>Etude <strong>CPCA</strong> – Avril 2007118
Sur la finance solidaire 179 :« Il est indispensable de se constituer en réseaux pour pouvoir se soutenir et probablementréaliser <strong>des</strong> économies d'échelle (…) [et] il paraît indispensable de provoquer de manièreplus systématique la rencontre entre <strong>des</strong> projets de tourisme de petite dimension et lesfinanceurs solidaires. C'est au sein <strong>des</strong> UNAT Régionales avec les autres partenaires del'économie <strong>sociale</strong> et solidaire que <strong>des</strong> liens pourront se nouer, en particulier parl’intermédiaire <strong>des</strong> CRESS. »Sur la fiscalité :L’UNAT souhaite la modification de l’article 261D4C du Code général <strong>des</strong> impôts, afin de« permettre aux collectivités maîtres d’œuvre de récupérer la TVA sur les travaux à effectuer»sur les structures de tourisme social dont elles sont propriétaires. De quoi disposer deressources supplémentaires pour entretenir ces lieux précieux pour la vie locale.Réflexion de l’UNAT :Le Conseil d'administration a lancé, début 2006, une réflexion sur l'avenir à moyen et longterme du tourisme associatif et les conséquences de ces évolutions sur l'UNAT.Les enjeux de cette réflexion sont multiples : participer à un débat sur la place et les moyens donnés au tourisme associatif pourqu'il tienne sa place comme acteur d'une politique <strong>sociale</strong> du tourisme ; mieux distinguer les deux fonctions <strong>des</strong> membres de l’UNAT : celle d'opérateurstouristiques et de loisirs assurée par <strong>des</strong> entreprises associatives d'une part et celle departenaires d'une politique <strong>sociale</strong> du tourisme d'autre part ; mieux distinguer ce qui est de l'ordre de l'industrie touristique sous forme associativeavec ses implications en termes de contraintes de gestion et de concurrence de ce quiest de l'ordre d'une action <strong>sociale</strong> dans le domaine de l'accès au tourisme pour tous.Sur les difficultés de l’évaluation et reconnaissance du rôle <strong>des</strong> acteurs associatifs :«Le PIB ne considère pas que la progression du temps libre est une richesse digne d’êtrecomptée» 180 . Les apports du tourisme social et associatif ne peuvent uniquement se mesureren termes de chiffre d’affaires, d’emplois, de nombre de lits ou d’usagers. Le tourisme social,c’est aussi et d’abord du plaisir pour <strong>des</strong> milliers de familles, d’enfants et de jeunes, et ceplaisir et la diversité et l’étendue de ses effets post-séjours sont très difficilementquantifiables.«Les indicateurs ont peu de chose à voir avec le bien être, le repos, la reprise de confiance ensoi, la rencontre d'autres personnes, d'autres façons d'être, etc. Néanmoins, de manière plusqualitative, trois effets <strong>des</strong> premiers départs en vacances pourraient être valorisés : laparticipation à une association au retour (association de quartier, sportive, centre social…),le « savoir refaire » (évolution du taux de départ futur, mais la contrainte financière resterapour la plupart très forte), l’accroissement de la mobilité spatiale (ex: vendanges, loisirs),car les plus en difficultés sont les moins mobiles que ce soit en milieu urbain ou rura » 181 .La pression en vue de l’évaluation <strong>des</strong> processus, <strong>des</strong> résultats et <strong>des</strong> impacts <strong>des</strong> actions <strong>des</strong><strong>associations</strong> aidées par les pouvoirs publics s’est encore accrue depuis le 1er janvier 2006avec la mise en route de la LOLF. Au plan européen, l’adoption de la directive sur lalibéralisation <strong>des</strong> services le 15 novembre 2006 devrait mettre l’évaluation au coeur <strong>des</strong>179 Intervention de François Soulage lors de la réunion organisée par ODIT France, 6 décembre 2005.180 Jean Gadrey, Florence Jany-Catrice, « Les nouveaux indicateurs de richesse », La découverte, 2005, p23.181 MM Hilaire, entretien réalisé par Gilles Caire pour « A quoi sert l’évaluation de l’utilité <strong>sociale</strong> ? L’exempledu tourisme associatif » - juin 2006.L’économie <strong>sociale</strong> <strong>des</strong> <strong>associations</strong>Etude <strong>CPCA</strong> – Avril 2007119