Une première séparation doit être faite entre le sport de haut niveau et le sport amateur(« sport pour tous »). La diversité <strong>des</strong> <strong>associations</strong> sportives empêche la formalisation d’unmodèle économique mais nous pouvons néanmoins observer les tendances majeures en termede structuration <strong>des</strong> ressources : Financement public : 85 % <strong>des</strong> <strong>associations</strong> sportives reçoivent <strong>des</strong> financementspublics, qui constituent en moyenne 32% de leurs recettes, les communes en étant lesprincipaux acteurs. Il existe un fort lien entre les <strong>associations</strong> sportives et les mairies :en plus <strong>des</strong> fréquentes mises à disposition d’équipements, trois quarts <strong>des</strong> <strong>associations</strong>sportives reçoivent <strong>des</strong> subventions de la mairie de leur commune. Le deuxièmefinanceur public après les communes est l’Etat, qui attribue <strong>des</strong> subventions à 42 %<strong>des</strong> <strong>associations</strong> ; il s’agit principalement de subventions du Fonds National pour leDéveloppement du Sport (FNDS) - devenu Centre National pour le Développement duSport (CNDS) début 2006 - et d’ai<strong>des</strong> pour les emplois jeunes 123 . Beaucoupd’<strong>associations</strong> reçoivent <strong>des</strong> subventions de plusieurs organismes publics en mêmetemps : c’est le cas pour 57 % de celles qui bénéficient de financements publics. Financement privé : 68 % <strong>des</strong> recettes budgétaires <strong>des</strong> <strong>associations</strong> sportives estd’origine privée, c’est-à-dire venant de particuliers ou d’entreprises :o Cotisations d’adhésion : principale ressource budgétaire d’origine privée, elleconstitue près d’un tiers <strong>des</strong> ressources <strong>des</strong> <strong>associations</strong> sportives.o Recettes liées à l’activité : contributions <strong>des</strong> ménages et <strong>des</strong> particuliers pourles entrées donnant droit à la pratique sportive, ainsi que les recettes <strong>des</strong>compétitions, tournois et autres manifestations sportives ou extra sportives(galas, lotos, etc.).o Dons et revenus financiers. Bénévolat : pilier essentiel du fonctionnement <strong>des</strong> <strong>associations</strong>, il y aurait en moyenne13 bénévoles par association sportive. On estime leur participation à environ 225heures de bénévolat par an en moyenne, (de l’ordre de 5 à 6 heures par semaine),entraîneurs et présidents étant les plus sollicités. En cumulant les heures de bénévolateffectuées par chaque membre d’une association, on peut estimer à environ 3 800 lenombre moyen d’heures de bénévolat au sein de chaque association sportive : celareprésenterait environ, en termes de valorisation du travail effectué par les bénévoles,l’équivalent de deux personnes à temps plein.« (…) on ne peut bien sûr pas occulter les relations entre le travail bénévole et letravail rémunéré. Il est intéressant de constater que, bien que ces relations soientsouvent analysées en terme de concurrence ou de substitution d’une forme de travailpar une autre, certaines étu<strong>des</strong> réalisées font apparaître que la réussite d’unprocessus de professionnalisation <strong>des</strong> <strong>associations</strong> sportives devrait se traduire nonpas par un remplacement <strong>des</strong> bénévoles par <strong>des</strong> professionnels mais par unaccroissement du nombre de bénévoles! » 124Le graphique suivant présente la structuration <strong>des</strong> recettes budgétaires <strong>des</strong> clubs sportifsen 2006 :123 À la date de l’enquête, en avril 2006, données Stat Info, bulletin de la mission économique du MJSVA :http://www.jeunesse-sports.gouv.fr/IMG/pdf/STAT-Info_n_06-05_avril_2006_-_Le_budget_<strong>des</strong>_<strong>associations</strong>_sportives.pdf124 Conférence européenne ‘Le sport, générateur d’emploi dans le troisième secteur: stratégies pour le futur’Action communautaire dans le sport Jeudi 11 octobre 2000 Pat Lambert - Unité Sport - Direction généraleEducation et Culture - Commission européenne.L’économie <strong>sociale</strong> <strong>des</strong> <strong>associations</strong>Etude <strong>CPCA</strong> – Avril 200782
Enjeux / tendances générales 125 : Le principal enjeu du financement du mouvement associatif sportif est la réussite del’intercommunalité. C’est, en effet la condition nécessaire à un soutien à une offresportive structurante pour les territoires ; la plupart <strong>des</strong> communes n’ayant pas unetaille suffisante pour être un acteur efficace dans ce domaine. Aujourd’hui 64 % <strong>des</strong>Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) ont opté pour unecompétence sport et 77 % <strong>des</strong> communautés d’agglomération ont retenu le sport. Il y adonc globalement une tendance positive et le mouvement sportif se doit del’accompagner par <strong>des</strong> initiatives partenariales en impliquant d’autres acteursintéressés par le sport comme l’emploi, l’environnement, le tourisme ou la santé. Fait nouveau, la pratique sportive est désormais très convoitée ici et là par <strong>des</strong>opérateurs commerciaux. Il appartient au mouvement sportif de faire mieuxreconnaître le rôle et la place <strong>des</strong> finalités sportives, éducatives et <strong>sociale</strong>s <strong>des</strong>clubs. Ces dimensions légitiment les investissements <strong>des</strong> collectivités, en particulierau niveau <strong>des</strong> équipements et de leur gestion. Le modèle économique <strong>des</strong> <strong>associations</strong> sportives fait intervenir <strong>des</strong> acteurs, publics etprivés, économiques, juridiques et médiatiques dont l’influence est de plus en plusforte. La gestion du sport réclame donc de nouvelles compétences et une adaptation dumode de gouvernance, tout en restant fidèle à ses valeurs. Le modèle français peut êtreperturbé par ces évolutions car il est organisé entre les formes institutionnelles derégulation et les aspirations du libéralisme économique. L’action bénévole estessentielle mais elle doit pouvoir s’appuyer sur <strong>des</strong> professionnels. Cette évolutiondoit permettre de mieux assurer <strong>des</strong> services sportifs diversifiés et de créer les emploisdont le mouvement sportif a besoin pour affronter ses défis et la concurrence dusecteur marchand.125 Données et citations extraites du livre blanc du sport français « La raison du plus sport – De la contributiondu sport à la société française » – septembre 2006.L’économie <strong>sociale</strong> <strong>des</strong> <strong>associations</strong>Etude <strong>CPCA</strong> – Avril 200783