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P L A G E - Les Sables d'Olonne

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ABONNEMENTS<br />

P ayables tLa-m ce<br />

Un mois. . . S<br />

Pour la saison<br />

desbains. . fj<br />

1 O c e n t i m e s l e n u m é r o .<br />

BUREAUX : LibrairieM îyeux, r. du Centre,<br />

REVU E MUSICALE<br />

Deux représentations d’opéras justement<br />

appréciés, le Toréador et Galaihèe, ont<br />

mis en relief le talent des artistes qui<br />

composent notre troupe lyrique. Dans<br />

l’œuvre d’Adolphe Adam,M. Dangon,dont<br />

nous regrettons la perte, s’est montré comédien<br />

habile, chanteur intelligent : dans<br />

les deux pièces ,Mme Brunet s’est maintenue<br />

avec éclat dans la faveur du public<br />

qui a rendu un hommage mérité à cette<br />

pureté vocale argentine,métallique,à cette<br />

exquise délicatesse de chant qui la distingue.<br />

Il y a toujours quelque chose de<br />

vague, de poétique dans ce fil sonore qui<br />

naît au-dessus du lac paisible et transparent<br />

de l’harmonie, s’étend et se prolonge,<br />

sans se briser jamais, et finit par<br />

s’exhaler morendo, dans les vapeurs de<br />

l’air, comme ces imperceptibles tissus<br />

qu’avril balance dans la lumière du printemps<br />

; aussi le charme est-il indescriptible.<br />

Deux rappels à la Ire représentation<br />

de Galathée ont affirmé les sympathies de<br />

nos dileünnti pour notre excellente prima<br />

dona, fort bien succédée du reste, surtout<br />

parM. Mareux qui a si spirituellement<br />

détaillé les couplets de la Paresse.<br />

<strong>Les</strong> concerts ont toujours le privilège<br />

d’attirer au casino les sérieux, les nombreux<br />

amateurs de l’art, grâce à la variété<br />

des morceaux choisis et à l’excellence de<br />

leur exécution, et c’est justice. Tout le<br />

monde proclame les progrès de la musique<br />

(et,sur ce point, j’aurai plus tard à<br />

constater qu’ils pourraient être plus marqués<br />

si nos enfants recevaient une meilleure<br />

éducation artistique) ; les exécutants<br />

les plus extraordinaires se succèdent et se<br />

dépassent comme les flots de la marée<br />

montante ; le sentiment de la véritable<br />

exécution gagne de jour en jour du terrain<br />

; une véloeité monotone, un luxe stérile<br />

d’habileté mécanique fait place au<br />

prestige si varié, si éloquent d’une interprétation<br />

intelligente et passionnée.<br />

Qu’entend-on, en effet, au théâtre, par<br />

ce mot : un grand artiste ? C'est, si je ne<br />

me trompe, celui qui sait rendre avec vérité,<br />

élévation et puissance les rôles qui<br />

lui sont confiés, et sa réputation est d’autant<br />

plus haute que l’acteur se mesure<br />

avec des conceptions plus fortes. Celui qui<br />

porte sans faiblir le fardeau du répertoire<br />

classique, qui se montre l’égal des héros<br />

de Corneille ou des personnages de Molière<br />

se trouve, par cela même, placé au<br />

premier rang.<br />

Quelque habileté qu’il déploie sur une<br />

scène inférieure,l’artiste qui n’apoint lutté<br />

corps à corps avec ces terribles athlètes<br />

n’est malgré tout qu’un artiste de 2e ordre.<br />

C’est là la pierre de touche, l’épreuve suprême<br />

et définitive, c’est cette lutte victorieuse<br />

ave3 les plus beaux génies dont<br />

l’huraanité s’honore qui asseoit sur une<br />

base indestructible la réputation d’une<br />

Mars ou d’un Talma, qui les rend pendant<br />

quarante ans l’idole d’un public fas­<br />

ciné par un jeu toujours nouveau parce<br />

qu’il est toujours vrai, toujours rajeuni<br />

par une méditation incessante.<br />

^ D E S S A B I . E S - D O t O N N E ^<br />

Journal Politique el Littéraire, paraissant le Mardi, le Jeudi et le Dimanche<br />

De tout temps les conditions du succès<br />

en musique ont été les mêmes pour<br />

les artistes. Si en dépit de tous lts caprices<br />

et de tous les engouements de la<br />

mode, Baillot a été le premier des violonistes,<br />

c’est parce qu’il avait voulu avant<br />

tout rester l’interprète fidèle des plus<br />

beaux génies dont s’honore l’art musical ;<br />

c’est qu’à force de vivre dans leur intimité<br />

il avait su faire passer en lui cette chaleur<br />

communicative, ce goût toujours pur,<br />

cette mesure exquise et cette proportion<br />

qui est la première condition du beau dans<br />

les arts ; il vivra dans les âges à venir<br />

comme le premier sur son instrument,<br />

parce que grâce à une prQfondeur et à une<br />

souplesse merveilleuse, il avait pu suffire<br />

à tout ce qu’exige de qualités, souvent<br />

opposées, l’interprétation d’auteurs aussi<br />

divers que Bach, Boccherini, Mozart et<br />

Beethoven.<br />

Que l’on ne vienne pas m’objecter qu’il<br />

faut'sacrifier au seul pouvoir : qui ne se<br />

disejœ pas, à la mode, en un mot, pour<br />

c o l Sjferir les applaudissements du public:<br />

npjj/car tout en constatant tristement la<br />

frivolité des masses, je sais rendre hommage<br />

au bon goût de ceux qui, moins rares<br />

qu’on ne le suppose, planent dans les<br />

régions élevées et sereines de l’art et je demanderai,<br />

puisque je parle de Baillot, à<br />

notre élégant violoniste, M. Bénistant ( il<br />

ne s’offensera pas du rapprochement ) s’il<br />

n’a pas recueilli plus de suffrages dans<br />

l’exécution bien sentie d’une touchante<br />

mélodie de Schubert que dans un caprice<br />

d’Alard. M. Chizalet n’est-il pas plus applaudi<br />

dans la Rêverie de Schuman que M.<br />

Cazella dans ses plus excentriques compositions?<br />

Je l’avoue sincèrement, il m’est impossible<br />

de séparer l’exécutant des compositions<br />

qrnil interprète, il me semble qu’on<br />

ne peut être sublime qu’en jouant des<br />

choses sublimes et qu’on ne saurait être<br />

varié en faisant toujours la même chose.<br />

Ai-je tort de penser ainsi ou suis-je dans<br />

le vrai ? Je ne sais. C’est un point que le<br />

temps éclaircira sans doute, et qu’il éclai-<br />

cira.j’en suis sûr,au profit de la vérité,qui<br />

peut être obscurcie un instant, mais qui<br />

finit toujours par triompher des faux<br />

Dieux et de leurs idoles.<br />

F. N ic o t.<br />

{La suite au prochain numéro.)<br />

CHRONIQUE THÉÂTRALE<br />

La charmante comédie de Georges Bi-<br />

chard, les Enfants, a obtenu la semaine<br />

dernière un immense succès. On a déjà<br />

joué deux fois cette ravissante comédie et<br />

on la jouera encore si l’administration de<br />

notre Casino, toujours désireuse de satisfaire<br />

ses abonnés, veut bien faire droit<br />

aux nombreuses demandes qui lui ont été<br />

adressées.<br />

Cette pièce, qui sort tout à fait de l’ordinaire^<br />

provoqué au plus haut point l'admiration<br />

du public. Durant les trois actes,<br />

l’attention était des plus soutenues ; on<br />

applaudissait, on pleurait tout à la fois ;<br />

en un mot, les spectateurs étaient ravis,<br />

émerveillés de l’œuvre et des interprètes.<br />

Sans vouloir être exclusif et rabaisser<br />

l’éclat des autres comédies qui ont été représentées<br />

sur notre scène, il est permis<br />

de dire que les Enfants est une comédie<br />

d’un genre plus élevé et que la moralité<br />

y est plus apparente et plus vraie.<br />

Combattre les préjugés, telle a été la<br />

pensée de l’auteur. Et, calquant nos<br />

mœurs, il a étalé ces sots préjugés du<br />

monde qui enchaînent la liberté de l’homme<br />

au point de lui faire oublier tout sentiment<br />

du devoir pour l’abandonner tout<br />

entier à son égoïsme.<br />

Nous n’analyserons pas cette comédie ;<br />

qu’il nous suffise de dire qu’elle est essentiellement<br />

moralisatrice et que nous nous<br />

réjouissons d’autant plus du grand succès<br />

qu’elle vient de remporter auprès d’un<br />

public aussi choisi et aussi amateur du<br />

bon goût et de la saine littérature, que<br />

certaines feuilles encapucinées , comme,<br />

par exemple, la Dé/?«se(s’évertuentà combattre,<br />

dans un langage des plus violents,<br />

le théâtre, qu’ils classent parmi les plaies<br />

rociales. Tout beau, messieurs les Défenseurs<br />

sociaux , modérez ces transports<br />

d’indignation. Vous ne demandez pas qu’on<br />

le supprime ; vous êtes vraiment trop bons;<br />

mais vous demandez qu’il ne nous déprave<br />

pas. Hé quoi ! n’est-ce pas le moyen de<br />

mettre l’homme en garde contre les travers,<br />

les préjugés, qui sont, à coup sûr,<br />

les plaies de la société, que de 'es étaler<br />

au grand jour ? Le pilote instruit évitera<br />

l’écueil qui doit briser le navire. <strong>Les</strong> austères<br />

spartiates ne produisaient-ils pas en<br />

public les esclaves enivrés, afin d’inspirer<br />

à la jeunesse l’horreur de l’ivresse, et la<br />

pousser à la sobriété ?<br />

Donc, pour combattre les préjugés,<br />

montrons-les dans tout ce qu’ils ont de ridicule<br />

et souvent d’immoral. Quand on<br />

sait où est le mal, il est facile de se mettre<br />

en garde contre lui.<br />

C’est ce que M. Georges Richard s’est,<br />

attaché à faire ressortir dans la spirituelle<br />

comédie des Enfants qui, comme nous le<br />

disions plus haut, a fait l’admiration de<br />

tous, parce qu’elle est vraie, parce qu’elle<br />

bat en brèche et foule aux pieds ces préjugés<br />

qui tendent à sacrifier le plus sacré<br />

des devoirs, à ce qu’on est convenu d’appeler<br />

les exigences du monde.<br />

L’interprétation a été parfaite. Auteur<br />

et acteur étaient confondus dans le même<br />

applaudissement ; le premier pour ses<br />

idées si délicatement exprimées et le second<br />

pour la façoa intelligente avec laquelle<br />

il faisait ressortir les beautés de<br />

l’ouvrage.<br />

Nous placerons en première ligne M.<br />

Mergy, qui a partagé les honneurs de la<br />

soirée avec Mme Mergy. M. Mergy était<br />

tout à fait dans son élément; il a interprété<br />

le rôle de Pellegrin avec infiniment<br />

de talent, de naturel et de vérité. <strong>Les</strong> bravos<br />

ne lui ont pas été ménagés dans les<br />

deux soirées : nous sommes personnellement<br />

heureux du triomphe remporté<br />

par notre excellent directeur, qui s’est<br />

toujours effacé avec tant de modestie devant<br />

ses artistes, en prenant la tâche la<br />

Î O c e n t i m e s l e n u m é r o<br />

année. — N° 26 — 29 août l<br />

m t a m r o e s in ser tio n s<br />

PâyaKles d'avance<br />

nX® Annonces, 20e la ligne<br />

1 Réclames. 50e _<br />

Î M Faits, 1* 00e _<br />

plus ingrate, pour leur laisser les râles à<br />

succès.<br />

M. Victor a droit à tous nos compliments,<br />

ainsi que M. Faure, notre jeune<br />

premier, si bien apprécié au Casino.<br />

M. Livry est décidément un artiste de<br />

valeur qui sait admirablement tirer parti<br />

de ses rôles.<br />

La note gaie était donnée par Mlle Monnet,<br />

dont la diction est très-correcte, mais<br />

trop faible.<br />

Quand on est en présence d'une artiste<br />

comme Mlle Monnet, on voudrait bien ne<br />

rien perdre de la pièce. Nous lui demanderons<br />

donc un peu plus de voix.<br />

*<br />

¥ *<br />

Dimanche soir, salle comble, comme<br />

chaque soir, au théâtre du Casino, soirée<br />

des plus brillantes.<br />

Le spectacle se composait des projets de<br />

ma Tante et de la poule et ses poussins.Cette<br />

dernière pièce, de M. Emile de Nayac, a<br />

été fort goûtée du public. C’est une étude<br />

monographique à la fois sérieuse et plaisante<br />

sur la belle-mère, ce tiers avec lequel<br />

le gendre a toujours à compter, cette puissance<br />

contre qui il a trop souvent à lutter.<br />

La troupe du Casino, dans cette nouvelle<br />

circonstance, a soutenu hautement son<br />

renom si justement acquis ; M. Mergy s’y<br />

est montré simplement et sans efforts ee<br />

qu’il est incontestablement, acteur consommé.<br />

M. Kuntz est un père noble au jeu<br />

fort consciencieux et plein de rondeur ; M.<br />

Faure, jeune premier plein d’avenir charmant,<br />

d’ardente jeunesse et d’entrain, n’avait<br />

là qu’un rôle presqu’insignifiant; il àsu, cependant,<br />

en tirer fort bon parti et l’a rendu<br />

intéressant.<br />

Mais pardon de terminer maintenant<br />

nos éloges par qui nous aurions dû commencer<br />

; nous allions oublier Mesdames<br />

Bovery et Monnet. Madame Bovery a été<br />

une belle-mère accomplie, grâce au soin et<br />

au charmant naturel qu’elle apporte dans<br />

l’interprétation de ses rôles. Mademoiselle<br />

Monnet, la gracieuse ingénue, à peine au<br />

début de sa carrière dramatique, révèle<br />

un très-sérieux talent; aussi les applaudissements<br />

chaleureux ne lui ont-ils pas<br />

fait défaut, non plus qu’à madame Bovery.<br />

Pendant les intermèdes, divers morceaux<br />

ont été exécutés par l’excellent orchestre<br />

du Casino, dirigé d’une façon remarquable<br />

par M. Brunet. Cette partie de la soirée,<br />

ordinairement considérée comme ua<br />

hors-d’œuvre dans les autres théâtres,<br />

est ici à chaque représentation une heureuse<br />

fortune pour les habitués. On ne se<br />

lasse jamais d’entendre de la vraie musique,<br />

c’est-à-dire des œuvres de maîtres<br />

interprétées par des artistes de premier<br />

ordre.<br />

* *-<br />

Nous n’avons plus que quelques jours<br />

à posséder notre excellente troupe du<br />

Casino. Que ceux qui veulent encore jouir<br />

de ces ravissants spectacles, qui ont été<br />

une si précieuse ressource pour les baigneurs,<br />

sè hâtent, car jeudi prochain aura<br />

lieu la soirée d’adieux, donnée par la<br />

troupe lyrique et dramatique,dans laquelle<br />

tous les artistes paraîtront.<br />

Cependant, nous avons une compensa­

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