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ABONNEMENTS<br />
Payables Ækvsnee<br />
Un mois. . .<br />
Pour la saison<br />
des bains. .<br />
ü 1 n i p<br />
\<br />
lÉmkl ...<br />
ÎO centim es l e numéro.<br />
BUREAUX: Librairie Ma yeux, r. du Centre<br />
MAREES<br />
h eu r es de p l e in e - mer<br />
Mardi 22, 4 h. 57 m. — 5 h. 14 s.<br />
Mercredi 23, 5 h. 32 m. — 5 h. 49 s.<br />
Jeudi 24, 6 h. 9 m. — 6 h. 28 s.<br />
CHRONIQUE<br />
LES FÊTES DES SABLES-D’oLONNE<br />
(Ire Journée). — LES RÉGATES<br />
Dès samedi soir, la ville des <strong>Sables</strong><br />
était littéralement envahie par une foule<br />
considérable d’étrangers R e c o u ru s pour<br />
jouir en même temps du spectacle de la<br />
mer et des divertissements de toute sorte<br />
offerts pendant deux jours aux baigneurs.<br />
La série de fêtes dont nous gratifie, depuis<br />
le commencement de la saison, la<br />
ville des <strong>Sables</strong>-, qui semble si bien en<br />
harmonie avec l’administration de la Vendée<br />
pour tout cê qui touche à la prospérité<br />
de cette plage, a continué par les Régates.<br />
En chroniqueur fidèle, nous n’avons<br />
voulu rien perdre de cette intéressante<br />
fête,afin d’en faireun récit exact à nos<br />
lecteurs. Arrêtons-nous d’abord au Remblai,<br />
qui est aujourd’hui le point central<br />
de toutes les distractions.<br />
Le Remblai est pavoisé de drapeaux et<br />
d’oriflammes; au centre, est établi une<br />
immense tribune commodément aménagée<br />
et d’où il est facile de suivre, sans,<br />
s’exposer aux ardeurs du soleil, toutes les<br />
embarcations qui prennent part aux diverses<br />
courses.<br />
Le matin, quelques nuages amoncelés<br />
sur la ville donnaient certaines appréhensions<br />
pour la journée. Fort heureusement,<br />
monsieur le soleil a daigné assister radieux<br />
à la fête qui a été favorisée par un<br />
temps magnifique.<br />
A midi, M.le maire, MM. les conseillers<br />
municipaux et MM. les membres de la<br />
commission des fêtes se réunissent à la<br />
mairie et se rendent à l’hôtel de la sous-<br />
préfecture.<br />
Puis le cortège, précédé des sapeurs-<br />
pompiers et de la musique des <strong>Sables</strong>, se<br />
dirige vers la tribune du Remblai.<br />
<strong>Les</strong> plus fraîches et les plus élégantes<br />
toilettes s’étalent sur les banquettes ; le<br />
rose domine, mais le bleu y est aussi représenté<br />
; en somme, toutes sont raviss<br />
a n te s : au concours nautique on peut<br />
ajouter un véritable assaut de toilettes et<br />
de modes nouvelles,<br />
Sur la tribune d’honneur, on r e m a r q u e :<br />
MM. D u p h é n ie u x , préfet de la Vendée ;<br />
de Maulde, s o u s - p r é f e t des <strong>Sables</strong> ; Barreau,<br />
maire, Garnier et Mercier, adjoints ;<br />
Bouffard, c o m m is s a ire de la marine ;<br />
Travot, r e c e v e u r p a rtic u lie r.<br />
<strong>Les</strong> embarcations qui doivent prendre<br />
part aux régates sont toutes rangées dans<br />
la rade, ayant chacune un pavillon trico<br />
lore.<br />
A deux heures, un coup de canon annonce<br />
le départ delà première course pour<br />
v \ BBS SABLES-D’OfcONNE ^<br />
Journal Politique et Littéraire, paraissant le Mardi, le Jeudiffet le Dimanche<br />
bateaux de pilotes et grandes chaloupes<br />
de pêche ne dépassant pas 16 mètres de<br />
rablure en rablure à la flottaison.<br />
Il n’y a point de conditions d’équipages<br />
ni de voilures. Quatre embarcations sont<br />
engagées, appartenant à MM. Chevalier,<br />
Eugène, des <strong>Sables</strong>, Léon Grousset, des<br />
<strong>Sables</strong>, et MM. Soumagnac François et<br />
Soumagnac Pierre du port de Fouras.<br />
Le parcours déterminé pour cette course<br />
est assez long ; les embarcations doivent<br />
contourner une bouée placée à 3 milles,<br />
sud-ouest des <strong>Sables</strong> et revenir passer<br />
devant les tribunes.<br />
Lorgnettes et jumelles sont toutes braquées<br />
sur ces embarcations ballottées par<br />
une mer houleuse.<br />
Tantôt ces bateaux semblent s’engloutir<br />
dans les flots, puis se relèvent pour<br />
redescendre encore, tantôt on dirait qu’ils<br />
vont se heurter et qu’un choc terrible va<br />
se produire; c’est un spectacle plein d’intérêt<br />
et d’émotion. Enfin ils ont accompli<br />
leur parcours, et filent avec une rapidité<br />
effrayante du côté des tribunes. Un coup<br />
de canon salue l’arrivée du vainqueur,<br />
M. Chevalier Eugène. Viennent ensuite<br />
M. Soumagnac, Pierre, qui gagne le second<br />
prix,et M.Léon Grousset,le troisième.<br />
Mais une deuxième course est déjà commencée<br />
pour embarcations faisant la pêche<br />
de la sardine. Dix concurrents sont en<br />
présence. Le premier prix de 200 fr. est<br />
gagné par M. Buton, et le second de lOû<br />
fr. par M. Chevalier.<br />
La troisième est spécialement affectée<br />
aux chaloupes de pêche appartenant au<br />
port des <strong>Sables</strong> et faisant la pêche de la<br />
sardine. Cinq embarcations sont engagées.<br />
Le vainqueur cette fois est encore<br />
M. Chevalier.<br />
D'autres courses se succèdent tout aussi<br />
intéressantes que les premières, mais<br />
dans lesquelles nous regrettons de ne<br />
pouvoir faire connaître les noms des vainqueurs.<br />
Enfin la course à la godille pour<br />
petites embarcations dites ijouyous et<br />
dans laquelle les enfants au-dessous de<br />
16 ans peuvent seuls concourir, termine<br />
cette intéressante fête nautique.<br />
L’excellente musique des <strong>Sables</strong> a fait<br />
entendre pendant toute la durée des régates<br />
les plus jolis morceaux de son répertoire.<br />
Nous sommes heureux de saisir<br />
cet.e occasion pour féliciter cette société<br />
du choix et de la bonne exécution de ses<br />
morceaux et en particulier son chef, M.<br />
Hubin, de son intelligente direction.<br />
Des jeux de toutes sorte installés sur<br />
la plage, tels que jeux de tourniquet, jeu<br />
de la grosse tête, etc., complètent le programme<br />
de la journée.<br />
A huit heures, des fusées s’élèvent annonçant<br />
le commencement du feu d’artifice<br />
et remplissent l’air de leurs bruyants<br />
éclats, pour retomber ensuite en traînées<br />
de lumière aux couleurs multicolores.<br />
Après le bouquet, la foule se porte en<br />
masse au Casino brillamment illuminé et<br />
qu’on prendrait pour un palais des Mille et<br />
une nuits, quand il est éclairé le soir avec<br />
tous ces globes de verres placés la sur vé-<br />
randah.<br />
*<br />
ÿ *<br />
La soirée théâtrale du Casino a été des<br />
plus brillantes ; la salle était comble ; orchestre<br />
et acteurs ont rivalisé de talent et<br />
d’entrain.<br />
Le spectacle était composé de la ravissante<br />
pièce de Coppée, le Rendez-vous.<br />
Comme prélude à ce morceau de l’esprit<br />
le plus fin et le plus délicat, l’orchestre a<br />
exécuté la charmante valse des belles Géorgiennes<br />
du compositeur|Beaucourt, toujours<br />
si justement apprécié du public du Casino.<br />
La Fille durègiment a été pourMmeBru-<br />
net et MM. Dangon et Mareux une nouvelle<br />
occasion de remporter de chaleureux<br />
applaudissements. C’est la troisième audition<br />
que nous ayons entendue ici de l’œuvre<br />
de Donizetti, et les interprètes se sont<br />
encore surpassés.<br />
Nous n’insisterons pas davantage sur<br />
cette charmante représentation, laissant à<br />
la plume si compétente de M. Nicot le soin<br />
de constater le talent des artistes et les<br />
bravos unanimes qui les ont accueillis.<br />
C’est encore à sa critique autorisée que<br />
revient l'honneur de proclamer le succès<br />
toujours croissant? de l’orchestre’et de M.<br />
Brunet. Le concert de samedi dernier<br />
a été des plus brillants et des plus artistiques.<br />
(A suivre.)<br />
P. B.<br />
ÎO centim es le numéro.<br />
1er année. — N° 23 — 22 août 1876<br />
-------------<br />
CHRONIQUE LOCALE<br />
On nous adresse l’article suivant concernant<br />
la société centrale de sauvetage des<br />
naufragés :<br />
Nous croyons devoir faire connaître<br />
d’une façon sommaire à ceux qui l’ignorent<br />
l’origine et la mission de la société<br />
centrale de sauvetage des naufragés.<br />
De tous les fléaux qui menacent l’existence<br />
des hommes, il n’en est pas de plus<br />
inexorable que la tempête, surtout pour<br />
les populations qui tirent leurs moyens<br />
d’existence de la pêche et de la navigation.<br />
La plupart des côtes de France sont<br />
d’un abord redoutable, et tous les hivers<br />
nous y voyons de nombreux sinistres,<br />
surtout dans cette partie de nos plages<br />
baignées par la Manche et l’Océan atlantique<br />
, hérissées d’une ceinture d’é-<br />
cueils, d’îlots, de bancs de roches et de<br />
sable, traversées par des courants d’une<br />
extrême violence.<br />
Sur tous les points de nos côtes, nos<br />
marins avaient offert leurs bras et leurs<br />
cœurs, les seules choses qu’ils possédaient;<br />
mais il leur aurait été impossible d’acheter<br />
le matériel nécessaire et d’organiser<br />
un service régulier de sauvetage. C’est<br />
alors que se produisit la pensée de constituer<br />
à Paris une société qui, centralisant<br />
toutes les ressources, organiserait et désignerait<br />
le service du sauvetage sur les<br />
côtes de France, de la Corse, de l’Algérie<br />
et de Terre-Neuve.<br />
En août 1864 la société centrale de sauvetage<br />
des naufragés était fondée ; les<br />
dons lui arrivaient et bientôt elle put ac<br />
T A R IF 0 ES (N SERTIO N S<br />
fir Payables d'avance<br />
Il A n T ion oesr '2Û; la lig n e<br />
11; Réclames; 50e „___<br />
fj Faits-.. I*1 (JQe<br />
quérir tout ce dont elle avait besoin : canots,<br />
porte-amarres et ceintures. Elle fonctionne<br />
aujourd’hui admirablement et possédait<br />
en 1875 47 stations de canots, 64<br />
postes de canonsporte-amarres, 171 postes<br />
de fusils de rempart, 72 postes munis de<br />
ceintures lignes Torrès et bâtons plombés.<br />
Avec ce matériel, elle avait arraché à la<br />
mort 1,181 naufragés ; elle avait, en outre,<br />
sauvé ou secouru 334 bâtiments<br />
Mais si elle a déjà beaucoup fait, il lui<br />
reste encore beaucoup à faire, car il lui<br />
faut resserrer sur les points dangereux<br />
de nos côtes, et ils sont nombreux, ses<br />
stations de sauvetage.<br />
Pour arriver à ce but, il est nécessaire<br />
que les ressources de la société s’accroissent,<br />
il faut que tous ceux qui le peuvent<br />
lui apportent leur offrande.<br />
Qui ne se représente ces agonies désespérées<br />
du naufragé luttant contre la<br />
mort, n’ayant le plus souvent pour témoin<br />
que le monstre marin ou l’oiseau cruel des<br />
mers, qui vont se le disputer tout à l’heure,<br />
quand il ne pourra plus se débattre,<br />
dont les cris de détresse soat étouffés par<br />
le grondement de la tempête, par le sifflement<br />
des vents ? Qui ne se représente en<br />
même temps les poignantes émotions de<br />
ces populations accourues sur la plage,<br />
qui assistent, glacées de stupeur, à ces<br />
agonies, qui entendent peut-être ces cris<br />
de détresse, car souvent quelques mètres<br />
seulement les séparent des naufragés, et<br />
qui se voient impuissants à porter des secours,<br />
parce que les instruments de sauvetage<br />
leur font défaut.<br />
L'œuvre de sauvetage éminemment chrétienne,<br />
éminemment humanitaire, qui a la<br />
virilité dans l’action, la fécondité dans les<br />
résultats, ne peut nous laisser indifférents.<br />
Ce que la société demande, ce qu’elle veut<br />
sauver, ce ne sont pas des biens matériels,<br />
c’est la vie des hommes, c’est la vie des<br />
marins. <strong>Les</strong> tempêtes, elles viennent, hélas!<br />
avec une désespérante régularité, apporter<br />
chaque année leur tribut de souffrances<br />
et de douleurs. Donnons donc,<br />
afin d’adoucir ces souffrances et ces douleurs.<br />
Cette œuvre toute de charité et de dévouement<br />
intéresse aujourd’hui la France<br />
entière. <strong>Les</strong> progrès de la science ont effacé<br />
depuis déjà bien des années ces limites<br />
qui séparaient les départements de<br />
l’intérieur des populations maritimes, et<br />
de grandes lignes de navigation relient<br />
maintenant toutes les nations du globe.<br />
Nul de nous ne peut dire qu’il n’aura<br />
pas un jour à bénir ces braves pêcheurs<br />
qui, au moment de la tempête, viendront<br />
avec leur canot de sauvetage l’arracher,<br />
lui et sa famille, à une mort certaine.<br />
Marée des 4® et 80<br />
Samediet dimanche soir, à marée haute,<br />
la plage a été complètement couverte,mais<br />
il n’y a eu aucun dégât à constater, grâce<br />
aux précautions prises pour les installations<br />
de baigneurs et les cabines qui avaient<br />
été prudemment, pour la plupart, montées<br />
sur le Remblai.<br />
Dans l’angle compris entre le Casino et