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ABONNEMENTS<br />
Payables devance<br />
Vu mois. . . S<br />
Pour la saisOD<br />
des bains. . 5<br />
Î O c e n t i m e s l e n u m é r o .<br />
BUREAUX : Librairie M i yeux, r. du Centre<br />
CHRONIQUE<br />
LE COMICE AGRICOLE DES SABLEi-D 0L0NNE.<br />
Paripi toute la série de fêtes qu’il nous<br />
a été donné de voir durant le temps de la<br />
saison balnéaire, il en est une qui mérite<br />
une mention spéciale, c’est le comice agricole,<br />
qui a eu lieu samedi et dimanche.<br />
A l’agréable a succédé l’utile. Cette fois,<br />
c’est la fête de l’intelligence et du progrès.<br />
Et tout d’abord, nous féliciterons<br />
bien sincèrement l’administration des <strong>Sables</strong><br />
d’avoir tenu à honneur de payer son<br />
tribut à l’agriculture et à l’industrie.<br />
<strong>Les</strong> concours d’arrondissement tendent<br />
à se généraliser de plus en plus<br />
et il ne faut pas se dissimuler que ces comices,<br />
ces concours entre gens de la<br />
même contrée ont déjà produit des résultats<br />
incontestablement sérieux. C’est là<br />
que se développent non-seulement l’amour<br />
du travail, mais encore les idées de perfectionnement<br />
et d’invention.<br />
Des agriculteurs, des industriels s’assemblent,<br />
se concertent, échangent les<br />
idées et puiluut s’instruisent mutuellement.<br />
On ne saurait donc trop encourager ces<br />
concours, qui sont un stimulant pour<br />
l’homme et qui l’empêchent de s’endormir<br />
dans le présent pour le pousser vers l’avenir,<br />
vers le progrès. Bien que ces comices<br />
ne réunissent qu’un faible nombre<br />
d’exposants, ils n’en ont pas moins une<br />
certaine importance, car ils sont en quelque<br />
sorte une préparation pour l’exposition<br />
de 1878.Un grand nombre de produits!<br />
en effet, que nous avons vus exposés aux<br />
<strong>Sables</strong> seront représentés à Paris, où le<br />
monde entier viendra concourir. Mais bri-<br />
sons-là, lecteurs; toutes les considérations<br />
que nous pourrions faire valoir en faveur<br />
des concours seraient assurément moins<br />
probantes que celles que vous trouverez<br />
plus loin dans les remarquables discours<br />
prononcés par MM. de Surineau, président<br />
du comice agricole, et Bastard, rapporteur<br />
de la commission de culture.<br />
Hâtons-nous, au contraire, de vous introduire<br />
dans l’exposition et d’essayer de<br />
vous faire une description exacte des<br />
belles choses que nous avons vues.<br />
*<br />
Le comice agricole a commencé samedi.<br />
A 7 heures du matin avait lieu le classement<br />
des instruments et des machines et<br />
l’essai public des instruments aratoires, sur<br />
la route de lalmont ; à 1 heure, l’opération<br />
du jury des instruments et machines agricoles.<br />
<strong>Les</strong> machines et les bêtes à cornes<br />
étaient rangées sur la place de la Liberté ;<br />
dans la cour de l’école communale se trouvaient<br />
les produits de sylviculture, d’arboriculture,<br />
d’horticulture et de floricul-<br />
ture.<br />
Le grand jour du concours était dimanche.<br />
Malgré la petite brume du matin, un<br />
grand nombre d’étrangers venus plus particulièrement<br />
des environs des <strong>Sables</strong> encombraient<br />
les rues de la ville. Vers midi,<br />
le ciel se décida à fermer ses robinets et le<br />
soleil radieux se montra le reste de la<br />
BBS SABLES-D’OLONNE<br />
journée. Suivons donc la foule qui se<br />
presse aux abords du comice et entrons à<br />
l’exposition de sylviculture.<br />
La sylviculture est représentée par les<br />
produits de l’administration forestière.<br />
Ainsi que le dit M. Baraban, inspecteur<br />
des forêts, dans sa notice générale sur les<br />
dunes de la Vendée et les specimens de<br />
l’exposition, «la fixation des dunes du littoral<br />
de notre département a été pour le<br />
pays une mesure de la plus hautd utilité.»<br />
Depuis la pointe de l’Herbaudière à Noir-<br />
moutiers, jusqu’à l’embouchure du Lay,<br />
130 kilomètres sont ensemencés ou couverts<br />
d'arbres de différentes essences.<br />
L’administration des forêts nous (montre<br />
depuis les graines :de pin maritime récoltées,<br />
jusqu’à des billes et des rondelles<br />
de 40 ans. Nous voyons dans des caisses<br />
des semis de pin et de chêne de différents<br />
âges, des plantations feuillues d’érable,<br />
d’aulne et d’ailante; mais pour protéger<br />
tous ces jeunes arbres, il faut lutter avec<br />
les vents de la mer. Aussi, l’on met sous<br />
nos yeux des semis d’ajoncs, de gourbet,<br />
destinés à fixer les dunes et à préparer le<br />
sol pour recevoir les graines. Dans quelques<br />
années ce seront des chênes verts,<br />
des chênes rouvres, des acacias, des peupliers.<br />
Nous avons remarqué avec plaisir<br />
des pieds d’alfa, cette plante fibreuse, originaire<br />
d’Afrique et dont les Arabes font<br />
des cordes, et des brides pour leurs chameaux<br />
et leurs mulets. Nous souhaitons de<br />
voir ces essais d’acclimatation réussir sur<br />
ce sol où, dans plusieurs endroits, on retrouve,<br />
dit-on, des plantes originaires de<br />
contrées plus méridionales.<br />
L’époque n’est pas loin où les espèces<br />
que nous avons énumérées viendront prendre<br />
la place^du pin maritime, qui ne doit<br />
être considéré, comme nous l’affirme M.<br />
Baraban, que nous nous plaisons à citer,<br />
« que comme une essence de transition<br />
destinée à améliorer le sol,à créer une<br />
tnrre végétale dans laquelle on puisse,<br />
après une première révolution de cette<br />
essence, élever de véritables massifs foi<br />
l<br />
restiers feuillus. »<br />
M. Labbé, un des principaux organisateurs<br />
de l’exposition , nous montre des<br />
branches de différents arbres qui croissent<br />
dans sa propriété du Yeillon. On se<br />
croirait sur les bords de la mer, tant ses<br />
statices sont frais, ses bruyères odorantes.<br />
Nous prouvons à côté des phosphates<br />
fossiles des Ardennes, ceux du Languedoc,<br />
tels que la nature nous les fournit,<br />
puis des échantillons de noir animal provenant<br />
des fabriques de Luçon ; devant<br />
ces produits destinés à fertiliser le sol,les<br />
tourteaux d’arachide, de lin, de colza, utilisés<br />
pour lanourrituredubétail ou comme<br />
engrais.<br />
Toutes les plantes fourragères, les trèfles,<br />
les luzernes y sont représentées;nous<br />
apercevons trois variétés de maïs, des<br />
échantillons de millet, des betteraves d’un<br />
diamètre remarquable. On y remarque<br />
aussi de nombreux échantillons de blé de<br />
diverses provenances, le froment blanc de<br />
plaine, le froment roux de marais,de côte,<br />
de bocage.<br />
Nous ne pouvons nous retirer de cette<br />
salle où tout a été si bien disposé sans<br />
nous arrêter devant une inscription qui<br />
accompagne deux guéridons couverts de<br />
fleurs. Cette inscription porte le nom<br />
de Mademoiselle Louise Blard, bouquetière<br />
aux <strong>Sables</strong>-d’Olonne, qui compose<br />
avec tant d’art ces magnifiques parures<br />
qui embaument les salons du Casino<br />
et de la ville. Elle a tenu à justifier<br />
la réputation d’artiste qu’elle s’est acquise,<br />
et a exposé deux bouquets de fleurs, dans<br />
lesquels nous distinguons la rose blanche,<br />
l’héliolrope, le jasmin, la chrysanthème, le<br />
myrthe et de magnifiques liliacées. Tout<br />
cela se détache en couronnes, les couleurs<br />
tranchent les unes sur les autres,<br />
elles sont vives; les fleurs sont odorantes,<br />
on dirait qu’elles viennent d’être cueillies.<br />
Plus loin, nous arrivons devant les produits<br />
d’horticulture où M. Baptiste Mou-<br />
nier a exposé des oignons qui ne pèsent<br />
pas moins d’un kilogramme chaque, des<br />
raisins de vigne et des poires. M. Aimé<br />
Brossard présente des échantillons de<br />
pommes de terre d’une grosseur remarquable;<br />
M. Riant, deux variétés de betteraves,<br />
des melons-cantaloups, des légumes,<br />
provenant de sa belle propriété<br />
de la Mérinière; Mme Cathelinet, de la<br />
Chaume.etM. Mounier, son jardinier, nous<br />
font connaître les légumes si renommés<br />
de la Chaume; ils ont toutes les variétés<br />
de pommes de terre que l’on y cultive, et<br />
qui sont recherchées à cause de leur fécule<br />
et de leur saveur.<br />
A côté des pêches veloutées de M. Vi-<br />
vier-Roy, M. Tortereau a placé une corbeille<br />
de fort belles poires, et M. Auguste<br />
Boizard des oignons cultivés dans les dunes.<br />
Auprès des fromages si estimés de la<br />
Trappe de Port-Salut, se trouvent des<br />
échantillons de sels^marins de M. Fai-<br />
vre, de la Guittière ; ils ont déjà figuré<br />
dans d’autres expositions et peuvent être<br />
considérés comme les meilleurs types des<br />
salines de l’Ouest.<br />
La grande Champagne de Cognac est<br />
représentée par MM. Barré et Biay,de Se-<br />
gonzac,qui offrent aux dégustateurs leurs<br />
vieilles eaux-de-vie, d’un goût exquis et<br />
d’un arôme remarquable.<br />
Nous devons aussi citer les poteries<br />
fines et les objets d'art en terre cuite de<br />
fabrique vendéenne; b o u s avons remarqué<br />
notammentdeux vases à fleurs, d’un style<br />
original et imitant le genre de Bernard-<br />
Palissy. M. Duburcq-Taury,de Niort, se<br />
distingue aussi pour ses huiles destinées<br />
aux machines ; et nous ne devons pas oublier<br />
M. Belard qui a exposé un kiosque<br />
rustique et diverses plantes d’ornement.<br />
BESTIAUX.<br />
L’exposition des animaux attachés à la<br />
ferme laissait généralement à désirer dans<br />
ses diverses catégories. Très-souvent des<br />
sujets en trop petit nombre pour établir<br />
des points de comparaison. Assurément ce<br />
n’est pas insuffisance de nos contrées, car<br />
les fermiers de la Vendée sont de bons et<br />
sérieux agriculteurs qui ne négligent pas<br />
la précieuse ressource de l’engrais et de<br />
1.0 c e n t i m e s l e n u m é r o .<br />
1” année. — N° 27 - 31 août 1876<br />
TARJfDES INSERTIONS<br />
PâyaElesd avance<br />
It Annonces ,20c la li gne<br />
If Réclames^ 50e _—_<br />
jj Faits* 00e __<br />
l’élevage des bestiaux. Mais il faut, bien le<br />
reconnaître, le concours agricole est dans<br />
notre pays une institution pour ainsi dire<br />
à son début, et il y a encore à secouer<br />
l’apathie ordinaire du campagnard.<br />
Dans la race bovine, on remarquait assez<br />
de vaches laitières et de génisses, quelques<br />
beaux taureaux et une minime quantité<br />
de petits bœufs. Toutes ces bêtes<br />
étaient, presque exclusivement, des races<br />
du pays n’indiquant aucun croisement,<br />
sauf de rares exceptions, sortant d’étables<br />
d’agriculteurs amateurs.<br />
L'espèce ovine était représentée par deux<br />
petits troupeaux, dont l’un de Soudowns,<br />
race vigoureuse et robuste, dont l’élevage<br />
serait, croyons-nous,d’une précieuse ressource<br />
sur les bords de la mer.<br />
Dans la race chevaline, aucun sujet remarquable.<br />
Suivant la mauvaise habitude<br />
des éleveurs de nos contrées, les juments<br />
poulinières étaient vieilles et mal conformées.<br />
On ne sait pas assez se rendre<br />
compte de l’importance quJil y a à choisir<br />
pour animaux reproducteurs des sujets<br />
jeunes et purs de formes.<br />
La race porcine n’avait que deux sujets,<br />
assez beaux, il est vrai.<br />
Enfin, les gallinacés n’étaient pas assez<br />
dignement représentés.<br />
* *<br />
MACHINES.<br />
Nous ferons pour les machines la même<br />
observation que nous avons formulée au<br />
sujet des animaux. Trois ou quatre exposants<br />
sont seuls venus dans notre pays<br />
vendéen où l’agriculture est cependant si<br />
en honneur et où, comme partout ailleurs,<br />
on a tant besoin de l’aide des machines<br />
par suite de l’insuffisance des bras.<br />
Une machine à battre, mue par la vapeur,<br />
fort ingénieuse et d’une locomotion<br />
facile, a obtenu la médaille d’or. Des faucheuses<br />
et faneuses américaines et anglaises<br />
ont vivement piqué la curiosité de<br />
nos paysans.<br />
Une fabrique importante de meules à<br />
moudre le grain, celle de MM. Bnsgault<br />
frères, de la Touraine, avait envoyé un<br />
échantillon de ses excellents produits.<br />
Enfin la culture de la vigne, si soignée<br />
dans l’Indre-et-Loire et l’Anjou, était représentée<br />
par la maison Souchu-Rinet, de<br />
Langeais, près Tours, qui avait une remarquable<br />
série des divers instruments<br />
nécessaires au labeur des vignobles.<br />
*<br />
* *<br />
La distribution des primes a lieu à deux<br />
heures. Une tribune a été installée à l’extrémité<br />
de la place de la Liberté, pour les<br />
membres de la commission :<br />
M. de Surineau, président du comice,<br />
occupe la place d’honneur, à sa droite, se<br />
trouve M. Duphénieux, préfet de la Vendée,<br />
à sa gauche, M. de Maulde, sous-préfet<br />
des <strong>Sables</strong>, puis MM. Barreau, maire<br />
des <strong>Sables</strong>, Garnier, adjoint plusieurs<br />
conseillers généraux et de nombreux<br />
membres du comice.<br />
La musique des <strong>Sables</strong> prête son concours<br />
à cette solennité.<br />
M. Moussion fait l’appel des noms des<br />
lauréats.