26.06.2013 Views

P L A G E - Les Sables d'Olonne

P L A G E - Les Sables d'Olonne

P L A G E - Les Sables d'Olonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Baden. Mais, comment revenir sur les faits;<br />

j ’aurais manqué à mes devoirs, à ma parole<br />

et à mes projets. J ’ai préféré rester,<br />

mais combien n’ai-je pas regretté l’Océan<br />

atlantique ! à qui l’année dernière nous<br />

avions tous deux emprunté une de ses<br />

plages, celle à laquelle tu es retourné en<br />

fidèle, pour nous délasser et nous recréer<br />

en présence des magnificences de la nature.<br />

Pourquoi avoir été chercher le bonheur si<br />

loin de nos bords? Décidément j ’étais moins<br />

patriote avant mon voyage<br />

Tu connais Baden-Baden, il est donc<br />

inutile de te décrire la topographie de<br />

l’endroit.<br />

Je suis arrivé le 11 juin dans ce pays si<br />

couru par les fashionnables et les lions.<br />

Déjà une nombreuse société s’ébattait<br />

dans la ville d’eaux.<br />

<strong>Les</strong> croupiers étaient à leurs jeux, les<br />

restaurateurs à leurs salles, les cuisiniers<br />

à leurs broches, lorsque je vins à mon<br />

tour prendre place au milieu du tourbillon<br />

universel.<br />

La contusion des idiomes, rappelant<br />

l’antique salut, fut pour moi la divination<br />

de ma faute.<br />

Pourquoi, aussi, m’être tant éloigné de<br />

nos plages hospitalières et m’être acharné<br />

à vivre de mode ?<br />

Quel aphorisme !<br />

Va, pauvre jfou, chercher le renouveau<br />

et ses douceurs dans un pays étranger<br />

dont tu n'as fait qu’effleurer les mœurs !<br />

J ’avais en partant établi mon budget<br />

sur le pied de vingt-cinq francs par jour ;<br />

mais, déception, j ’avais compté sans le<br />

scating-rinck, sans les nouveautés mondaines<br />

et demi-mondaines, sans tous les<br />

rues nouveaux. Il m’a d’abord fallu faire<br />

un amendement à mes chimériques espé­<br />

rances.<br />

Puis, les réunions, que nous trouvions<br />

si joyeuses et si animées l’an dernier aux<br />

<strong>Sables</strong>, sont ici pleines de rigorisme et de<br />

raideur.<br />

Il faut, pour entrer dans la plus inoffensive<br />

connaissance,avoir subi une douzaine<br />

de présentations des plus banales et<br />

des plus stupides. Encore se regarde-t-on<br />

d’un mauvais œil.<br />

Quelle différence avec ce franc et amical<br />

laisser-aller des <strong>Sables</strong>. C’est là, mon<br />

cher, la vraie villégiature. Tout en n’ex-<br />

eluant pas les procédés du monde,on sait<br />

là-bas leur donner cette forme, cette aménité<br />

qui nous charmeront toujours et qui<br />

feront de nos plages françaises, et cela<br />

dans tous temps, les rendez-vous les plus<br />

accomplis de villégiature balnéaire.<br />

Je te quitte, en m’excusant encore, c’est-<br />

à-dire en te priant de m’excuser, au nom<br />

des <strong>Sables</strong>, dont tu es resté (comme moi)<br />

le plus sincère admirateur.<br />

A propos, envoie-moi quelques numéros<br />

de ton journal La Plage, dont je viens<br />

d’apprendre l’existence et la collaboration<br />

que tu lui donnes.<br />

j e réserve quelques détails . intimes<br />

F E U I L L E T O N<br />

UNE ROUSSE(1)<br />

PAR<br />

ANDRÉ TREILLE.<br />

André monta avertir la marquise.<br />

Le marquis et Jane le laissère nt s ’é ­<br />

loigner.<br />

— Eh bien, lui dit-il en arrivant près de<br />

la salle à manger, que t’avais-je dit, p e ­<br />

tite ?<br />

— Oh ! mon parrain, lui dit-elle en tournant<br />

vers lui ses beaux yeux remplis de<br />

larmes, comment vous remercier?<br />

— Laisse donc; tu me remercieras, en<br />

me faisant parrain d’un joli bébé. La mort<br />

m’attendra bien jusque-là.<br />

X<br />

M. et Mme de Retzy étaient arrivés à la<br />

Buissa. Là, ils s’installèrent de façon à<br />

Reproduction interdite.<br />

13<br />

LA PLAG E<br />

pour ma prochaine, et te raconterai une<br />

histoire toute du cœur que j ’ai rapportée<br />

de Baden. Sans elle, mon voyage eût été<br />

complètement stérile ; c’est pourquoi je<br />

veux t’en faire profiter. A bientôt un» nouvelle<br />

lettre.<br />

Ton ami,<br />

Edouard de G r e sl e s.<br />

CHRONIQUE LOCALE<br />

Une question de droit, de nature à intéresser<br />

le public, vient d'être tranchée<br />

par le tribunal civil de la Seine.<br />

Il s’agit de savoir à quelle époque celui<br />

qui a trouvé un objet dans un lieu public<br />

et qui en a fait la déclaration, peut se îe<br />

faire attribuer, en l’absence de toute réclamation<br />

du propriétaire. Le trouveur<br />

est-il fsndé à se faire rendre l’objet<br />

trouvé au bout d’un an, ou lui faut-il attendre<br />

l’expiration du délai de trois ans,<br />

pendant lequel le propriétaire d’un objet<br />

perdu est admis à former sa demande en<br />

revendication ?<br />

Le tribunal a jugé que le délai d’une<br />

année est suffisant.<br />

Des leçons de télégraphie de campagne<br />

sont données en ce moment aux officiers<br />

dans toute les garnisons d ’artillerie. <strong>Les</strong><br />

inspecteurs des lignes télégraphiques ont<br />

été chargés de ce soin.<br />

Dans notre dernier numéro nous avions<br />

annoncé à nos lecteurs, que nous leur<br />

donnerions des détails, sur notre visite<br />

à bord du Suffren. Mais l'homme propose<br />

et Dieu dispose : lundi matin, la mer était<br />

houleuse et au moment où nous nous disposions<br />

à prendre place dans une barque<br />

qui devait nous conduire à bord, l’escadre<br />

reçu l’ordre d’appareiller et a gagné le<br />

large.<br />

Nous ne sommes pas seul à regretter<br />

le départ imprévu de l’escadre, dont les<br />

Sablais et la colonie étrangère eonserve-<br />

ront le meilleur souvenir.<br />

Dans notre compte-rendu du festival de<br />

dimanche, nous avons signalé la musique<br />

des Sapeurs-Pompiers de Saumur qui a,<br />

du reste, fort bien joué. La ville de Saumur<br />

possède encore une autre société<br />

musicale, la musique municipale, que<br />

nous avons oublié de mentionner, qui possède<br />

d’excellents éléments et qui a été<br />

chaleureusement applaudie, après la brillante<br />

exécution d’une fantaisie sur la<br />

Muette de Portici.<br />

CASINO<br />

Jeudi, grand bal d’enfants, dans les salons<br />

du Casino, conduit par M. et Mme<br />

Paul.<br />

Samedi, grand bal au Casino.<br />

passer toute la saison avec leurs vieux<br />

amis dont ils approuvèrent la conduite. Il<br />

fût décidé que le mariage aurait lieu, au<br />

commencement de l’hiver. Aussi tout le<br />

monde était joyeux ; les d’Hissonnière de<br />

voir leur intrigue si bien réussir, les Retzy<br />

du bonheur de leurfille, André d’être aimé<br />

de Jane, et Jane d’aimer André. Avant le<br />

jour solennel, M. de Villours avait six<br />

grands mois devant lui, six mois d’nne félicité<br />

calme et tranquille, six mois d’une<br />

ivresse pure et chaste, Le passé ne lui<br />

apparaissait plus que comme une tache<br />

sombre. Cette tàehe n’était pas effacée,<br />

encore. L'ancien amour n’était pas tout-à<br />

fait dans l’oubli ; mais le nouvel amour régnait<br />

en maître, et le remplissait d’nne<br />

joie infinie. Quels charmants tête-à-tête ;<br />

ie soir, auprès du piano, où le long des<br />

petits sentiers au milieu desquels le ver<br />

luisant brille. Quelles douces causeriss, vives<br />

parfois, délicieuses toujours. André se<br />

laissait aller, commeun enfant, à toutes ces<br />

ravissantes dorloteries de l’amonr.<br />

Ils avaient surtout un petit coin favori<br />

où souvent ils venaient s’asseoir ensemble.<br />

C’était au-delà du château de Morte-<br />

mer, vieux donjon humide et sombre, que<br />

son propriétaire a fait réparer sur l’ancien<br />

modèle, il y a quelques années. Le bois,<br />

vaste et touffu, s’avance jusque sur les<br />

THÉÂTRE DU CASINO<br />

Jeudi 3 août<br />

Ire Représentation de<br />

BONSOIR, VOISIN<br />

Opéra comique en un acte.<br />

Par MM. BRUNSVICK et Arthur de<br />

BEAUPLAN.<br />

Musique de M. Ferdinand POISE.<br />

DISTRIBUTION :<br />

Chariot M. Diepdalle.<br />

Louisette Mme Brunet.<br />

Ire Représentation de<br />

m TIGRE DU BENGALE<br />

Comédie vaudeville en un acte.<br />

Par MM. Edouard BRISEBARRE et Marc<br />

MICHEL.<br />

DISTRIBUTION :<br />

Pont-aux-Choux MM. Kuntz.<br />

Cerfeuil Borès.<br />

Aui-élie Mme Victor.<br />

Clapotte Mlle J. Massue.<br />

Ire Représentation de<br />

JOBIN ET NANETTE<br />

Comédie vaudeville en un acte.<br />

P ar MM. Michel CARRÉ et Léon BATTU.<br />

D1STRIRUTION :<br />

Jobin MM. Borès.<br />

M. Griffart Brussel.<br />

Nanette Mlle J. Massue.<br />

Mlle Suzon. Berthe.<br />

VALSE exécutée par l’Orchestre.<br />

Ordre : 1° Valse ; 2“ Jobin ; 3“ Bossoir<br />

Voisin ; 4° Le Tigre.<br />

Bureaux à 8 h. — Rideau à 8 h. 1/2.<br />

COTILLONNADE<br />

LE COUSSIN<br />

Le cavalier conducteur fait asseoir sa<br />

dame sur une chaise placée au milieu du<br />

salon et met un coussin sous ses pieds,<br />

chaque cavalier va s’agenouiller sur le<br />

coussin. Si la dame ne veut pas danser<br />

avec le cavalier qui se présente, elle retire<br />

le coussin et le cavalier s’agenouille à<br />

terre ; si au contraire le cavalier est agréé<br />

par la dame, il s’agenouille sur le coussin<br />

sans qu’il lui soit retiré et fait un<br />

tour de valse avec la dame.<br />

Cette figure peut être répétée autant<br />

qu’il y a de dames dans le salon.<br />

* *<br />

LA LUMIÈRE<br />

La dame conductrice se place debout<br />

sur une chaise en tenant une bougie allumée.<br />

Chaque cavalier se présente devant la<br />

dame et doit en sautant chercher à éteindre<br />

la bougie, le premier qui l’éteint<br />

danse avec la dame.<br />

*<br />

•* *<br />

LES GAGES.<br />

Le cavalier conducteur présente un chapeau<br />

ou une corbeille à toutes les dames<br />

qui y déposent des gages. Il fait choisir<br />

les gages par autant de cavaliers et cha­<br />

bords de la Vienne; dans l’eau limpide de<br />

la rivière les arbres baignent leurs racines<br />

mousseuses, qui s’allongent dans l’eau,<br />

comme de grands serpents, et sur lesquels<br />

vivent des peuplades de plantes équati-<br />

ques ; des milliers de roseaux où grimpent<br />

le volubilis blanc et le bleu myosotis, s’élèvent<br />

parfois la chanson joyeuse de la<br />

fauvette ou le cri monotone de la poule<br />

d’eau. Un grand barrage coupe la Vienne<br />

qui coule avec force, en cet endroit, profonde<br />

et verse. Elle y forme un lac dont<br />

on ne voit point les issues. Mais, partout<br />

autour, c’est de la mousse et du feuillage.<br />

Au milieu des joncs et des racines qui tarissent<br />

le rivage, bourdonnent quelques<br />

libellules, couleur des flots. Un poisson<br />

file entre deux eaux, et laisse briller au<br />

soleil l’argent de seséeailles. Despluviers<br />

se poursuivent d’un vol rapide, d’un bord<br />

à l’autre, à travers les hautes herbes de<br />

la rive.<br />

Là jadis, s’élevait un chgteau gothique;<br />

là, jadis, un temple romain, planté sur<br />

cette rive par les légions césariennes,<br />

dressait fièrement son front vers le ciel ;<br />

le sol a retenti sous les pas de la conquête.<br />

Ici le sang a coulé, là, de joyeux<br />

tournois ont attiré les deux barons et les<br />

belles dames du moyen âge, do tout cela<br />

il ne reste rien que le long de chaque rive,<br />

que cavalier danse avec la dame à laqu e\\e<br />

le gage choisi appartient.<br />

(A suivre)<br />

ÇA ET LA.<br />

P . P a u l .<br />

/ , Un monsieur accompagné d’une grosse<br />

femme à la figure ridée et couperosée<br />

s’arrête devant un magasin de comesti-<br />

blas.<br />

— Vos homards sont-ils frais? demanda-<br />

t-il au marchand?<br />

— Certainement, monsieur, et votre<br />

question m ’étonne, puis qu’ils sont tous<br />

vivants.<br />

— P ardon ma femme aussi est vivante<br />

et cependant elle n’est pas fraîche.<br />

* Aux bains de mer.<br />

— Oh ! toi ; ma chère, tu nages bien,<br />

parce que tu es trop grasse ; ça te soutient.<br />

Plains-toi! tu n’as qu’à te mettre à<br />

l’eau pour faire la planche !<br />

Au guichet du ehemin de fer :<br />

Une dame. — Un billet, monsieur, s’il<br />

vous plaît.<br />

L ’employé. — Où allez-vous, madame!<br />

La dame d’un ton sec. — C’est mon affaire,<br />

monsieur.<br />

L ’employé. — Mais enfin, il faut pourtant<br />

bien que je sache...<br />

La dame, très-vexée. — Eh bien, je vais<br />

chez une de mes tantes, nà !<br />

’t Quel est le genre de voix que possède<br />

Mlle M... ? demandait un jeune gommeux<br />

à un critique musical, à la reprise<br />

du Freyschuta. Est-ce une voix de soprano<br />

?<br />

— Non.<br />

— De mezzo ?<br />

— Pas davantage.<br />

— De contralto ?<br />

— Encore moins.<br />

— Quelle est donc cette voix ?<br />

— C’est une voix désagréable.<br />

Sur le boulevard :<br />

— Tu sais, la petite femme de notre<br />

ami Gaston, il l’a surprise en conversation<br />

criminell».<br />

— Ce que c’est que de nous !<br />

— Tu n’en es pas plus étonné que cela.<br />

Elle respirait la candeur, la vertu, l’honnêteté.<br />

— La pauvre petite, si elle avait la re spiration<br />

courte !<br />

Un valet de chambre reprochait à<br />

une cuisinière de ne plus l’aimer,<br />

— Je ne t'aime plus, moi ! exclama<br />

celle-ci. Ah ! par exemple !<br />

—11 n’y a pas de par exemple.Tu manques<br />

complètement d’égards envers moi,<br />

tu viens de me servir une côtelette que<br />

tu n ’oserais pas servir à tes maîtres.<br />

des débris frustés et verdis par le temps,<br />

des blocs de pierre d’où les inscriptions<br />

se sont égrenées, où viennent s’asseoir<br />

les amoureux.<br />

C’est là qu’ils venaient souvent. Ils<br />

aimaient ces arcades mobiles formées par<br />

les sommets penchés des arbres, au-dessus<br />

du fleuve, et qui leur faisaient comme<br />

un pont d’ombrage. Qui les peut raconter,<br />

les causeries ineffables, et les longs baisers<br />

d'amour ? Qui les peut mieux savoir<br />

que les pierres, débris d’un autre âge, que<br />

ces grands arbres tous frémissants au<br />

moindre souffle, que les oiseaux qui y<br />

cachent leurs nids? Mais les pierres ne<br />

parlent pas ; les arbres semblent pleurer<br />

au souffle de la brise ; les oiseaux ne savent<br />

que chanter.<br />

(La suite m prochain n°)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!