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P L A G E - Les Sables d'Olonne

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ABONNEMENTS<br />

Payables Æàvànce<br />

Un mois. . . S<br />

Pour la saison<br />

des bains. . gj<br />

ElO centimes le numéro.<br />

BUREAUX: Librairie Ma yeux, r. du Centre,<br />

CHRONIQUE<br />

AU VOL DE LA PLUME.<br />

Vivent les vacances ! Vive la mer ! Tels<br />

sont les cris que, dans leur contentement,<br />

les écoliers laissent échapper à cette époque<br />

de l’année où la liberté leur est rendue<br />

et où, jeunes et gais oiseaux, ils songent,<br />

avec bonheur, à prendre leur essor<br />

vers des horizons nouveaux.<br />

Voir la mer est le rêve du collégien.<br />

Pour lui, c’est là seulement que se réalise<br />

l’idéal du bonheur que promettent les va-<br />

vances ; c’est là qu'il respire à pleins<br />

poumous ; c’est là, enfin, qu'il se sent à<br />

l’aise et qu’il goûte les douceurs de la<br />

liberté.<br />

Demandez à l’écolier ce qu’il désire<br />

pour son prix de thème ou de version ?<br />

Demandez-lui ce qu’il préfère d'un voyage<br />

à travers nos'-grandes villes ou d’une excursion<br />

au bord de la mer ? Il choisira,<br />

sans hésiter, ce dernier but.<br />

Et dès que rentré sous le toit paternel,<br />

chargé de couronnes et de livres, le collégien<br />

a jete de côté son uniforme pour rev<br />

ê t i r le costume tant tiésiré du péhin, sa<br />

première question est celle-ci : Où allons-<br />

nous ? Et si les parents trop liers et trop<br />

heureux du succès de leurs enfants lui<br />

laissent le soin de décider, il demande les<br />

bains de mer.<br />

On fait alors ses malles et on se dirige<br />

vers une plage quelconque.<br />

Nous sommes donc arrivés à cette époque<br />

si chère aux écoliers, à l’époque des<br />

vacances. L’année scolaire vient de finir,<br />

et partout, dans les pensions , dans les<br />

lycées, les pris se distribuent.<br />

kussi chaque jour amène-t-il sur noire<br />

belle plage bon nombre de jeunes baigneurs.<br />

La plage des <strong>Sables</strong>, en effet, est la<br />

plage de prédilection de la jeunesse.<br />

Pourquoi ?<br />

Parce qu’elle est grande, étendue ;<br />

parce que les plaisirs et les divertissements<br />

de toutes sortes y sont nombreux ; parce<br />

qu’on peut, sans courir le moindre danger,<br />

faire de charmantes promenades en<br />

barque en longeant la plage , parce que<br />

la ville des <strong>Sables</strong>, par sa position, par<br />

son industrie, par ces mille petits riens<br />

qui é ch ap p en t aux grandes personnes, fait<br />

les délices des enfants, parce qu’enfin on<br />

y voit l’Océan dans toute sa splendeur.<br />

On dirait vraiment que c’est pour notre<br />

plage qu’ont été faits ces beaux vers de<br />

Barbier :<br />

C’est la mer! c’est la mer! d’abord calnie et<br />

[sereine.<br />

La mer aux premiers feux du jour,<br />

Chantant et souriant comme une jeune reine,<br />

La mer blonde et pleine d’amour ;<br />

La mer baisant le sable et parfumant la rive<br />

Du baume enivrant de ses flots.<br />

Et berçant sur sa gorge ondoyante eC lascive<br />

Son peuple brun de matelots;<br />

Puis la mer furieuse et tombee en demence,<br />

Et de son lit silencieux,<br />

Se redressant geante, et de sa tête immense,<br />

Allant frapper les sombres cieux...<br />

Mais laissons là les magnifiques vers<br />

de Barbier et passons à une des distrac­<br />

r '<br />

' fel<br />

DES SABLES-B’OLONNE ^<br />

el Littéraire, paraissant le Mardi, ie Jeudi et le Dimanche<br />

tions les plus appréciées par les enfants.<br />

Nous voulons parler de la promenade à<br />

âne. Quelle joie ! quel bonheur pour tout<br />

ce petit monde, de se réunir, de se former<br />

par pelotons comme des soldats, d'enfourcher<br />

ces montures capricieuses et de faire<br />

de grandes évolutions. Chacun choisit son<br />

coursier dans le parc aux ânes et examine<br />

scrupuleusement sa carrure. Eh ! père<br />

Guignard, est-il bon ? galope-t-il bien ?<br />

Le père Guignard, en homme qui ne contrarie<br />

jamais personne, répond toujours<br />

affirmativement, ne sachant trop souvent<br />

où donner de la tête, surtout quand il<br />

est assiégé par ces petits sportsinen partant<br />

tous à la fois. Puis l’escadron se met<br />

en marche ; on fait des courses et des<br />

steeple-chase d’ânes. Quelquefois un<br />

cavalier tombe , alors on rit, on bat des<br />

mains, on frappe sur les coursiers parfaitement<br />

blasés sur ce mode de correction.<br />

Rien n’est aussi égayant que de voir tous<br />

ces petits cavaliers s’excitant les uns les<br />

autres et prenant des poses de jokeys sur<br />

ces intéressantes montures.<br />

Et ce n’est pas tout encore ; les petites<br />

voitures, les breaks traînés par des ânes<br />

sont aussi très-appréciés des enfants.<br />

Nous n’en finirions pas, du reste, s’il nous<br />

fallait détailler les mille choses que l’on<br />

trouve sur notre plage et qui sont tout-à-<br />

fait en harmonie avec les goûts et le caractère<br />

de la jeunesse.<br />

Ce n’est donc point exagérer que de dire<br />

que, de tout temps, la station des <strong>Sables</strong><br />

a été une des stations .es plus avantageu-<br />

ges, sous tous les rapports, pour les en-<br />

fauts.<br />

Et maintenant qu’à l’extrémité du Remblai,<br />

autrefois désert, s’élève un magnifique<br />

Casino où sont donnés bals, spectacles,<br />

concerts, toutes choses, enfin, qui<br />

reposent agréablement le corps après ces<br />

longs exercices équestres et gymnasti-<br />

ques si salutaires aux enfants, la petite<br />

colonie étrangère proclamera, certainement,<br />

la plage des <strong>Sables</strong> la première<br />

plage de l’Océan ; qui sait même si, dans<br />

son enthousiasme juvénile, elle n'ira pas<br />

jusqu’à faire des <strong>Sables</strong> la première ville<br />

du monde ?<br />

La saison est vraiment splendide. <strong>Les</strong><br />

journées sont toutes également belles et<br />

la chaleur est tempérée par les brises<br />

rafraîchissantes qui nous viennent de l’Océan.<br />

<strong>Les</strong> étrangers sont chaque jour plus<br />

nombreux. A quatre heures, l’heure habituelle<br />

du bain, la plage est couverte de<br />

baigneurs,et de baigneurs obligés maintenant<br />

de faire queue à la porte des cabines<br />

qui sont, pour ainsi dire, prises d’assaut.<br />

<strong>Les</strong>maîtres-baigneurs feraient bien d’augmenter<br />

leur matériel,qui n’est plus suffisant,<br />

en raison de l’affluence de monde<br />

que nous avons aux <strong>Sables</strong>.<br />

<strong>Les</strong> représentations du théâtre du Casino<br />

sont des mieux suivies.<br />

Lundi on jouait la fille du régiment.<br />

C’était la seconde fois que ce délicieux<br />

opéra-comique, dont nous avons parlé<br />

dans notre dernier numéro, était donné<br />

sur la scène du Casino.<br />

Mme Brunei a, cette fois encore, remporté<br />

un véritable triomphe et provoqué<br />

de chaleureux applaudissements.<br />

Pourtant, parfois on hésitait à applaudir,<br />

tant l’attention était soutenue, tant on<br />

l’écoutait religieusement, de crainte de<br />

perdre une de ces vocalises si franches,<br />

si précises, si conformes au style de la<br />

musique et qui font de Mme Brunet une<br />

chanteuse d’un mérite incontestable.<br />

Nouveau succès également pour M.<br />

Dangon, qui possède à un haut degré l’intelligence<br />

musicale et dont la voix ample<br />

et sonore fait valoir chaque note avec infiniment<br />

d’art.<br />

Nous avons entendu dans cette soirée<br />

notre nouveau ténor, M. Mareux, qui possède<br />

un bel organe, qui chante avec méthode,<br />

mais qui manque un peu de hardiesse.<br />

M. Mareux a certainement du talent,<br />

sa voix est souple et agréable, et<br />

nous lui devons des éloges pour la façon<br />

dont il a chanté la romance du second<br />

acte. Nous avons entendu seulement deux<br />

fois M. Mareux, dans le Châlet et dans la<br />

fille du régiment, mais nous pouvons néanmoins<br />

lui assurer qu’il a déjà conquis les<br />

sympathies des habitués du théâtre.<br />

Mardi on a donné les Domestiques, une<br />

désopilante comédie de MM. Eugène<br />

Orangé et Raymond Deslandes.<br />

Nous n’analyserons pas la pièce, letiire<br />

nous dit ce qu’elle doit être ; c’est une co~<br />

pie parfaite de nos moeurs, de ce que sont<br />

nos valets d’aujourd’hui ; c’est,en un mot,<br />

une délicieuse comédie pleine d’esprit et<br />

de vérité, et qui a tenu le rire sur toutes<br />

les lèvres.<br />

Nous dirons seulement que MM. Kuntz<br />

et Victor ont été parfaits,— ce qui n’éton-<br />

nera personne, — et ont joué, comme<br />

toujours, avec cette verve endiablée qui<br />

les rend tous deux si amusants.<br />

M. Livry a réussi avec infiniment de naturel<br />

le type du domestique et du valet<br />

insolent et autoritaire.<br />

Nous sommes heureux de saisir cette<br />

occasion pour adresser nos plus sincères<br />

compliments à Mlle Massue, qui possède<br />

de brillantes qualités comme soubrette et<br />

qui joue avec beaucoup de naturel, d'intelligence<br />

et d'entrain. Mlle Massue est<br />

une artiste précieuse et d’un réel mérite,<br />

qui a fait, l’an dernier, l’admiration des<br />

Tourangeaux et qui est certainement très-<br />

appréciée au Casino.<br />

N’oublions pas Mme Bovery,qui a grandement<br />

contribué, par son jeu fin et défi»<br />

cat, au succès de la pièce.<br />

Une bonne nouvelle, en terminant: On<br />

nous annonce la prochaine arrivée de<br />

Mme Galli-Marié, qui donnerait, paraît-il,<br />

une représentation au Cacino.<br />

Paul Buisson.<br />

LES BAINS DE MER (1)<br />

d e s S a b l e s - d ’O l o n n e<br />

(Suite)<br />

(Voir le n° du 25 juillet)<br />

Si la coutume des bains de rivière est<br />

aussi ancienne que l’homme, l’usage rai­<br />

ÎO centimes le uuméro<br />

année. — N° 18 — 10 août 1<br />

TARDES INSERTIONS<br />

l ' f Payables d'avance |f f i '<br />

Il Annonces , 20e la ligne |\ J |<br />

I R éclam es; 50e ___ Iffi<br />

il Faits, 00e _ _ Ê n È<br />

sonné des bains de mer est une habitude<br />

toute moderne. Sans nul d o u t\ les peu-<br />

—ité, v. isins des côles, de-<br />

N *r à ces derniers et y chercher<br />

ie_ ueat et la fraîcheur, mais il faut<br />

arriver au dix-huitième siècle pour voir<br />

Richard Russell, étudiant les conditions<br />

avantageuses du bain de mer, composer<br />

le livre où, le premier, il en formula les<br />

principes raisonnés. Hoffmann avait dit :<br />

« Revenez à la nature, suivez-la dans la<br />

médecine. » Le docteur Russell ajouta à<br />

son tour : a II ne s’agit pas de guérir,mais<br />

de refaire et de créer. »<br />

Pour lui, le grand modificateur, l’agent<br />

essentiel est la mer. Aussi son ouvrage,<br />

qu’il écrivit en 1750, peut-il se résumer<br />

en ces mots : l - se baigner dans l’eau de<br />

mer, y boire, et manger toule chose marine<br />

où sa vertu est concentrée ; 2- vêtir<br />

très-peu l’enfant, le tenir toujours en rapport<br />

avec l'air. C’est, en résumé, de nos<br />

jours, la base de la médication maritime.<br />

Bientôt les Anglais mirent en pratique<br />

les préceptes de leur compatriote : des<br />

plages, jusqu’alors désertes, devinrent<br />

très-fréquentées, des villas et des établissements<br />

s’élevèrent sur leurs bords, et<br />

maintenant l’île de Wiiite, Brrghton, Mar-<br />

gate, Harwick, Ramsgate et bien d’autres<br />

encore, sont devenues, en même temps<br />

que le rendez-vous du high-life, des villes<br />

de bains de premier ordre où souvent<br />

l’on se livre à cet exercice salutaire en<br />

hiver comme en été.<br />

<strong>Les</strong> médecins des nations voisines s’emparant<br />

de la pratique des anglais entrèrent<br />

bientôt dans la même voie. Lichten-<br />

berg, après avoir pris des bains àMorgate<br />

s’était écrié: « pourquoi donc l'Allemagne<br />

ne possède-t-elle pas un établissement<br />

de bains de mer, quand je dois à mon séjour<br />

dans cette ville les jours les plus<br />

juste de nia vie? » Mais malgré les tenta<br />

tives de Vogel à Dobéran, les travaux d-<br />

Neuber, Cari Mühry, les étrangers qui y<br />

accouraient ont fui ces plages froides et<br />

tristes, où le soleil ne se montre que<br />

voilé par d’épais brouillards, que ne tiédit<br />

jamais le vent du midi. Ils viennent demander<br />

aux côtes plus hospitalières de<br />

France la santé et la farce que leur refuse<br />

le climat sous lequel ils ne sauraient plus<br />

longtemps demeurer.<br />

Bientôt, la France entra en lice, et sut<br />

en quelques années conquérir une place.<br />

Dieppe la première, construisit un établis<br />

sement de bains, tandis que Lefrançois<br />

étudia l’eau de mer au point de vue de<br />

ses effets. Boulogne, Trouville, et d’autres<br />

stations balnéaires se firent connaître; puis<br />

ce fut au tour dePréfailles, Pornic, Royan<br />

Arcachon, Biarritz, La l’ochellemême, qui<br />

voulurent avoir leurs bains, et quelques<br />

unes sont devenues aussi florissante que<br />

leurs aînées.<br />

Il était alors peu question de la plage<br />

des <strong>Sables</strong>-d’Olonne. Située sur l’Océan,<br />

à l’extrémité du pays connue autrefois<br />

sous le nom de Poitou, éloignée des grandes<br />

voies d’accès qui sillonnaient depuis<br />

quelques années la France, perdue pour<br />

ainsi dire au fond d’un pays inconnu, et<br />

dont l’histoire est encore à faire, elleigne

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