P L A G E - Les Sables d'Olonne

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H» h> ►ri § & s? !» 8 S I & 5 1 » m o XII % g s- ^ 6*3 S . 3 ^ w S. 525 3 C/D ^ * a t e s Od M 5 w S-Î2Î es o s -s n S5 O S CM. G ,ÛS J-H PTl so c i CO w a Co O l o*. Of.
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Garat, qui prenait tous les genres, s’appropriait toutes les méthodes, était surtout le plus éloquent, interprète de Gluck et de Grétry et faisait pleurer ses auditeurs quand il chantait : J'ai perdu mon Euridice, d'Orphée, qu Du moment qu’on aime, de Zémire et Azor. Il a composé lui-même des romances pleines de grâce et de fraîcheur, telles que : Le Pèlerin de la Galice, le Bé- lisaire, qui brillent par le sentiment d’une déclamation vraie autant que celles qui sortent de la manivelle expéditive de certains compositeurs de nos jours. Si MM. Bayard et Saint-Georgesavouent ce péché, je le leur pardonne et sans nous fippfesantir sur tous les reproches que mérite le sujet, sur cet esprit faux de vaudeville militaire, ce pele mêle de soldats et d’officiers se donnant des poignées de main, pour le plus grand mépris de la discipline, arrivons à la partition, à ses interprètes. Nous ne donnerons pas une analyse détaillée de l’ouvrage, nous dirons seulement que Donizetti a modifié son faire italien pour se mettre à la hauteur des exigences de la scène française et qu’il ne mérite pas d’être traité aussi lestement que voudraient le faire les partisans exclusifs de la musique allemande. Nous professons avant tout 1 éclectisme, qui n’est autre chose que la saine et pure critique. Cela n’est pas chose facile, il est vrai, en matière musicale: on se passionne ordinairement pour cet art en faux dilettante, qui est le pire de tous les enthousiasmes,où l’on juge une partition par des lieux communs de musique légère, iacile, gracieuse, spirituelle surtout, car nous tenons beaucoup en France à la musique spirituelle. Nous avons encore la nouvelle ecole qui veut que tout compositeur se germanise, q u ’il soit spéculateur harmonique, vaporeux, briseur de rhythme, incompris du vulgaire, enfin. D o n iz e tti ne s’est placé, à proprement parler, dans aucune de ces catégories:jd f naja PLAG BBS SABLES-D’OLONWE Journal Politique el Littéraire, paraissant le Mardi, le Jeudi et le Dimanche. a fait comme tous les grands compositeurs qui sont venus écrire pour nous : i^ a cherché à satisfaire aux exigences dont nous parlions tout-à-l’heure, sans abandonner complètement, comme Rossini, dans Guillaume Tell, le rhythme courant et trop facile de la musique italienne. Aussi a-t-il trouvé des mélodies franches, si elles ne sont pas toujours distinguées, toujours neuves. Pourquoi, en effet, Donizetti, dont ré- crin musical est si riche, s’est-il avisé de puiser dans celui d’Hérold? pourquoi retrouvons-nous dans le terzette final si remarquable comme mélodie, agencement des voix qui se croisent et dialoguent d’une façon si vive, si pressée, si dramatique, une reproduction de l’idée, un calque même du trio du Pré-aux-Clercs ? Donizetti s’est-il seulement rencontré avec . Hérold ? Comme je suis loin de vouloir contester le grand esprit de l’un et de l’autre, du dernier surtout, je veux bien le croire. L’œuvre de Donizetti a été bien rendue par Mme Brunet et M. Dangon. Notre excellente prima donna nous fait apprécier de plus, en plus toutes les richesses de sa voix de soprano, toutes les délicatesses de son chant : j ’ai prononcé le mot de soprano et il faut que j ’ouvre une nouvelle parenthèse pour répondre ici à la question d’un néophyte musical qui avait bien voulu me demander quelques détails didactiques sur la classification des voix de femmes. Il y a dans la nature féminine deux espèces de voix élémentaires et fondamentales, le sopra»o et le contralto, l’éclat et l’énergie, Vénus et Junon, l’or et l’argent ; en un mot, ces deux principes éternels de vie et de génération, et que la plupart des mythes enveloppent. Cependant, ces deux métaux originels, ces deux sonorités premières ne se rencontrent pas toujours à l’état pur, dans notre temps surtout où les voix fraîches deviennent de plus en plus rares. De là des organes mixtes qui, sans pouvoir s’appeler soprano ou contralto, participent de l’un et de l’autre, embrassent quelquefois la double gamme, mais à la condition d’une sensible altération dans le caractère essentiel de ces deux natures de voix. Le soprano pur, sans alliage normal, parcourt deux octaves et sa puissance réside d’ordinaire entre l’ut et le mi suraigu ; le contralto va du sol -au mi et trouve sa force véritable entre le si et le la. Telle est, à peu près, la mesure de ces deux voix fondamentales d où procèdent les mezzo-soprani, qui, bien qu’ils ne s’étendent que du ré au la, saisissent cependant presque toujours aux deux extrémités quelques notes qu ils donnent avec plus ou moins de bonheur ici ou là, selon qu’ils appartiennent à la classe des mezzo-soprani aigus, ou des mezzo-soprani graves. C’est ce qui fait que tant de gens s’y trompent et sur la foi d’un son arraché à l’enthousiasme du moment ou conquis par un travail opiniâtre, confondent ces organes mixtes avec les voix premières, les voix simples. On aurait grand tort, du reste, de prendre l’étendue pour la seule règle à suivre quand il s’agit de définir le caractère d’une voix : ce qui classe une voix c’est la qualité du son et toute voix doit posséder un milieu juste, large, sonore, sympathique, doit être un instrument généreux que l’art développe et met au service de l’âme. La voix de Mme Brunet a une remarquable flexiblité : aucun trait ne l’effarouche, aucune gamme ne l’épouvante, Mme Brunet s’y lance à tire d’aile comme l’oiseau dans l’air et s’y roule avec tant de fantaisie et de caprice que l’on croirait, bien à tort, qu’elle ne peut réussir dans je chant large et spianato. Cette agilité est-elle plutôt le résultat d’un travail intelligent, heureux, qu’un don de la nature ? Nous n’oserions l’affirmer et peu nous importe d’ailleurs : que ce talent soit une chose conquise, ou une faculté innée, il n’en est pas moins réel, notre public ,en jouit souvent. Et notre public n’est pas le seul : dimanche dernier,Mme Brunet s’est fait entendre à la Roche-sur-Yon au concert organisé par M. Jules Varennes, directeur de l’orphéon de cette ville, et son triomphe a été éclatant, M. Diepdalle notre baryton, a obtenu aussi un grand succès et avec les honneurs de deux rappels : nous suivons assidûment tous les concerts donnés à la Roche et nous avons très-rarement assisté à une aussi magnifique ovation. Nous reviendrons plus tard sur le charmant opéra de F. Poise. Bonsoir, voisin, qui a été enlevé par Mine Brunet et M. Diepdalle. Bornons-nous aujourd’hui à mentionner le début heureux de notre nouveau ténor, M. Mareux, et demandons grâce à nos lecteurs pour les digressions, trop nombreuses peut être, vers lesquelles le courant de notre plume nous a entraîné. F. N ic o t. UNE VISITE A CHINON Le journal la Plage, chers lecteurs, l’un des organes de la ville des Sables, a été créé particulièrement en vue du Touriste- Baigneur. C’est donc pourquoi nous croyons bon, de temps à autre, de faire avec les étrangers venus aux Sables quelques excursions au dehors et de vivre comme eux, c’est-à-dire tantôt en touristes flânant ça et là, tautôt en baigneurs goûtant alors au bord de la mer la quiétude et le repos des vacances. Chinon est sur la ligne des Sables à Tours la ville, après cette dernière, la plus curieuse et la plus charmanle peut- être à visiter. Celui qui va aux Sables ou en revient ne peut donc être insensible à l’attrait de visiter au passage cette localité et, s’il ne la connaît pas, il doit nécessairement sacrifier au moins une demi- journée, et l’employer ainsi d’une façon vraiment intéressante. Nous ne pouvions à l’occasion de la fête musicale donnée par la ville de Chinon ne pas pousser jusque-là une petite ÎO ee ‘nés le numéro. 1er année. ■ 17 — 8 août 1876 F DES INSERTIONS Payables d'avance A nnonces, 20° la ligne Réclames; S0 Faits > lf 00' excursioK. Les Sablais y sont du reste en pays de connaissance et tout à fait amis. On se rappelle, en effet, les relations un moment si suivies entre Chinon et les Sables, on a encore présents à la mémoire les efforts combinés de ces deux villes, en vue de hâter la solution d’une grande question bien longtemps en souffrance, je veux parler de l’achèvement du chemin de fer jusqu’à Tours. L a ville Lorsque le voyageur quitte la partie du Poitou entre Thouars et les confins de la Touraine, un aspect riant et enchanteur s’offre tout-à-coup à ses yeux. Il entre dans la vallée de la Vienne et aperçoit de loin la ville de Chinon dominée par son vieux château historique. On dirait une gracieuse châtelaine couchée nonchalamment sur ie bord de la Vienne, la tête ceinte d’un diadème de tours. La gare se trouve sur uu plateau élevé en remblai au moyen de quatre cent mille mètres cubes de sable dragués dans le lit de la rivière. Ea arrière, sur cette rivière: est jeté le magnifique pont de la ligne, construit en tôle de fer ; en avant se trouve un fort beau tunnel, œuvre gigantesque qui ne mesure pas moins de de neuf cent mètres de longueur. On entre en ville par un quai longeant la Vienne et ombragé d’une route splendide de verdure. Il est bordé de maisons pour la plupart neuves et assez élégantes, et a pour fond de paysage au midi des prairies et des îles d’une luxuriante végétation. Cette partie la plus attrayante de la ville a été établie sur l’ancien rempart qni la 'protégeait du côté de la Vienne. Quant aux deux principales rues parallèles au quai, elles sont parfois assez tortueuses et souvent resserrées, comme dans toutes les vieilles villes, mais elles offrent à chaque pas de précieux restes aux amateurs : vieilles maisons des xni*, xive, xve et xvie siècles, fort belles églises des styles rom un et ogival ; que de sujets d’étude et d’observation pour les touristes archéologues. L e ü lisk te a u Le plus curieux des resles de l’ancienne ville royale de Charles VII est assurément le château;par l’étendue qu’occupe la masse imposante de ses ruines on peut encore juger quelle devait en être l'importance. Quoique ces ruines semblent n’avoir formé qu’un tout, il n’en est pas moins certain que leur ensemble se composait de trois châteaux différents, réunis dans la même enceinte, mais construits à différentes époques : la première vers 950, sous Thibault-le-Tricheur ; la deuxième, sous Henri II d’Angleterre, et la dernière, sous Charles VII. Elles rappellent le souvenir de deux femmes qui, diversement, jouèrent un rôle dans l’histoire : l’une, Agnès Sorel, dame de beauté, usa de sa gracieuse influence pour tirer de l’apathie son royal amant; l’autre, Jeanne d’Arc, nalure surhumaine, expression à la fois la plus suave, la plus énergique, du patriotisme français, délivra son pays des Anglais. Anti
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